Propositions, résolution, révolution, malversations, déploration…
Bien des observateurs avaient remarqué l’abondance de candidats à la présidentielle dont le nom se termine par « on ». Mais cette campagne est marquée par bien d’autres rimes ou allitérations.
J’avais résolu de ne pas m’exprimer sur les propositions des candidats afin de laisser à chacun le soin de les étudier et de les évaluer. Tout au plus, j’envisageais de donner quelques pistes de lecture. Mais les rebonds de la campagne ont présenté tant de péripéties qu’il est inévitable de les évoquer, surtout lorsqu’ils concernent des personnages politiques locaux comme François Bayrou.
Même si l’on n’est pas de son camp, on ne peut être que frappé par la virulence des commentaires suscités par l’article « Bayrou circus ». Ce site qui se voulait représenter une diversité d’opinions se serait-il rangé sous la bannière d’un Éric Ciotti, qui, sur BFMTV, deux heures à peine après la déclaration de François Bayrou éructait son venin ? Ce faisant, il offrait une belle démonstration de la portée de la démarche du président du MODEM et de la panique des soutiens de François Fillon. De fait, la démarche de François Bayrou a été suivie de nombreux ralliements à Emmanuel Macron et surtout d’une remontée spectaculaire dans les sondages qui l’ont (provisoirement) placé en tête devant Marine Le Pen.
Le renoncement de François Bayrou était marqué d’un réalisme, tout comme celui d’Alain Juppé. Mais alors que ce dernier s’oriente vers un certain retrait de la vie politique, le renoncement de François Bayrou se veut promouvoir un rebond du centre, et l’on ne peut pas dire que la défense du centre n’a pas été le fil conducteur de sa carrière. La situation est favorable pour une telle entreprise (alors que le système favorise sa lamination), car beaucoup d’électeurs doutent de la faisabilité des propositions de la gauche ou s’opposent au populisme et à la xénophobie de la droite dure.
Il est vrai que la trajectoire d’Emmanuel Macron pouvait susciter des interrogations et que son programme n’était pas clair (les autocars Macron et l’ouverture de magasins le dimanche pouvant difficilement être considérés comme relevant d’une « révolution », le titre de son livre). D’où l’habileté d’avoir posé des conditions fortes pour cette « alliance ». Le choix de ce dernier mot n’est d’ailleurs pas indifférent, et il aurait pu susciter plus de commentaires.
Le titre du livre « Résolution française » de François Bayrou pouvait laisser penser à une direction inverse de celle qui a été prise par François Bayrou. Que de sarcasmes eussions-nous entendus s’il avait poursuivi sa chasse à la Présidence !
Les conditions édictées par François Bayrou ne ressortent pas de petits arrangements tactiques. Elles sont cruciales pour l’avenir de la démocratie dans ce pays. Surtout la question de la moralisation de la vie politique et le respect que l’on doit au travail. D’autres exigences ne sont pas indifférentes, comme une meilleure représentation de la variété des opinions, par exemple par l’introduction d’une dose de proportionnelle mesurée au niveau national (ou au niveau régional afin d’apporter un peu de cohésion et d’intérêt à ces territoires régionaux). Plus encore, aux yeux de bien des citoyens conscients des dangers que court notre monde, une prise en compte de notre environnement s’impose. L’appui de femmes et d’hommes venus d’horizons variés devrait enrichir les propositions. Définir des directions claires, honnêtes et progressistes est plus important que de chiffrer des mesures. C’est du moins ce que pensaient Antoine Condorcet, Charles de Montesquieu et Charles de Gaulle. Ce n’est pas l’un d’eux qui a écrit les lignes qui suivent. Les Paloises et les Palois peuvent être fiers qu’elles l’aient été par leur maire et qu’il ait conformé ses actes à ses paroles.
Paul Itaulogue
« Ni les honneurs fugaces, ni les victoires frelatées, n’ont à mes yeux rien qui vaille la peine. On ne donne pas sa vie pour de la gloriole, pour des chapeaux à plume et des galons. On donne sa vie pour les siens, pour la vérité, pour qu’un peuple y voie clair. » François Bayrou
F. Bayrou, Résolution française, Les Éditions de l’Observatoire, 16,90 euros
E. Macron, Révolution, XO Éditions, 17,90 euros
J.-L. Mélanchon, L’avenir en commun, Seuil, 3 euros
J. Attali et France 2022, Cent jours pour que la France réussisse,
Fayard, 20 euros
A. Verdier-Molinié, Ce que doit faire le (prochain) président, Albin
Michel 20 euros
« on ne peut être que frappé par la virulence des commentaires suscités par l’article « Bayrou circus ». Ce site qui se voulait représenter une diversité d’opinions se serait-il rangé sous la bannière d’un Éric Ciotti, qui, sur BFMTV, deux heures à peine après la déclaration de François Bayrou éructait son venin ? »
Tout à fait d’accord avec votre analyse, quoi qu’en disent les rédacteurs du site.
A&P qui, au départ poursuivait peut-être un objectif différent, est devenu un exutoire où se retrouvent tous les anti-Bayrou, qu’il s’agisse de son rôle national ou bien de ses fonctions de maire de Pau. Aucune de ses actions ne trouve grâce aux yeux d’A&P, à un tel point que cela en devient risible.
Remarquez que AltPy est aussi devenu votre exutoire personnel anti-AltPy 😀
Si vous voulez lire des trucs sympas sur Bayrou, je vous recommande le magazine municipal.
Ou La République. C’est presque pareil.
Mais il est sympa,notre Bayrou, même qu’ il met la main à la pâte !
Amusant la comparaison de traitement entre les deux articles:
Sud Ouest (le chef):
http://www.sudouest.fr/2017/03/14/francois-bayrou-mettant-la-main-a-la-pate-feuilletee-3275258-4018.php
la Rép (le mitron):
http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2017/03/14/francois-bayrou-met-la-main-a-la-pate,2105845.php
Lassalle en est tout chocolat ! et pendant ce temps-là, la terre tourne !
AltPy est en effet un sous-marin Trumpiste qui cherche à déstabiliser notre Bayrou-qui-n’a-pas-les-cheveux-roux.
Comme le dit Laurent Joffrin dans sa lettre quotidienne :
Je vous rappelle qu’avant Bayrou, Lignières-Cassou était une cible fréquemment visée, sans parler de Dédé Labarrère (mais là, je n’étais pas né).
On attend avec impatience un article objectif de Marc sur les exploits de notre grand homme local.
L’article pourrait commencer ainsi :
(Raoul Vaneigem)
« Ce site qui se voulait représenter une diversité d’opinions se serait-il rangé sous la bannière d’un Éric Ciotti, qui, sur BFMTV, deux heures à peine après la déclaration de François Bayrou éructait son venin ? »
Notre Politologue de service devrait savoir que ce site ne se range sous aucune bannière, Il n’a pas d’opinion, il n’est que le réceptacle des avis des uns et des autres.
« A chacun sa vérité »
« Les conditions édictées par François Bayrou ne ressortent pas de petits arrangements tactiques »
Bien sûr qu’il s’agit de petits arrangements ! Quelle naïveté ! Comme le démontrent les prises de position très virulentes de F Bayrou contre Macron il y a quelques semaines ou mois (voir « Bayrou Circus »).Une vraie giroette … Il n’avait pas d’autre choix que de se ranger derrière Macron, et ses « conditions » ne sont qu’un habillage qui ne trompe personne d’autant que tous les candidats prônent aujourd’hui une moralisation de la vie politique.
« Les Paloises et les Palois peuvent être fiers qu’elles l’aient été par leur maire et qu’il ait conformé ses actes à ses paroles. »
C’est rigolo, en plus c’est le sujet de mon prochain article on verra que c’est tout le contraire !
Les commentaires sur le site sont libres, et l’auteur le sait très bien. Cette question n’a donc aucun sens.