Incivilités ou infractions ?
La ville de Pau lance une campagne d’incitation au respect des règles de stationnement et plus largement des règles de comportement des automobilistes. L’image est bien choisie* et qualifie d’âne celui qui est en infraction avec le code de la route. Bien vu ! Mais dans le même temps on parle « d’incivilités ». Alors infractions ou incivilités, est-ce la même chose ?
La communication municipale dit également : « Face aux incivilités des automobilistes à l’égard des piétons et cyclistes la ville de Pau lance une campagne de sensibilisation de sécurité routière du 13 au 27 mars ». Une incivilité est moins grave qu’une infraction. Pour en être convaincu reportons nous à la définition du dictionnaire (Le Petit Robert) : Incivilités au pluriel : « Ensemble de désordres, de comportements d’inconduite qui ne relèvent pas du code pénal (nuisance sonores, dégradations, manque de respect, attitude agressive, bousculades…) qui constituent un manquement aux règles de la vie en société ».
Cette définition est claire, mais mérite cependant une observation : les nuisances sonores et les dégradations relèvent du code pénal. A part cela on retient essentiellement que l’incivilité n’entraîne pas de sanction pénale ce qui la distingue donc de l’infraction. Pour être complet il convient de préciser que toutes les infractions sont forcément des incivilités puisqu’elles sont interdites et sanctionnées pénalement ? Parce que le code pénal a pour but de fixer des interdits assortis de sanctions pour précisément faciliter, voire rendre possible, le « vivre ensemble ». L’infraction est donc plus grave que la simple incivilité. Dans les objectifs que se fixe la mairie il y a la lutte contre les infractions au code de la route qui sont, peu le savent, des infractions à caractère pénal parce qu’elles sont en effet assorties d’une peine.
Mais ce qui étonne c’est l’atténuation de la gravités des comportements. L’affiche municipale dit bien que ces infractions sont passibles d’une amende de 135 €. Ailleurs, sans doute pour ménager cet âne de conducteur montré sur l’affiche, on parle d’incivilités. Pour faire la différence, je prendrais comme exemple ce qui se passe dans ma rue. Celle-ci dispose de places de parking en quantité largement suffisante. Il n’existe pas pour la rue et les rues perpendiculaires d’interdictions de stationner. Il en résulte, que des voitures sont stationnées non sur les parkings mais en bordure de rue. Parce qu’il n’y a pas d’interdit, cela ne constitue pas une infraction, mais comme ce stationnement est susceptible de gêner, il s’agit d’une incivilité. La distance entre le parking et ce stationnement le long du trottoir (quelquefois sur le trottoir) est souvent faible, une vingtaine ou trentaine de mètres tout au plus. Mais certains considèrent que l’on doit être stationné devant chez soi. C’est ainsi, inscrit dans les gènes.
La municipalité de Pau en lançant cette campagne afin de faire comprendre aux usagers que la circulation des véhicules sur la voie publique est un partage, s’attaque à une lourde tâche. La police municipale est seule engagée dans la démarche, la police nationale, de son côté, est ectoplasmique. Pour faire comprendre l’impérieuse nécessité de ce partage, il n’y a qu’une méthode, la répression. Il faut le regretter, mais c’est ainsi. Sans elle on continuera à voir sur la place de Verdun des véhicules stationnés en double, même triple file, sur les allées. Depuis le lancement de cette campagne, ces comportements n’ont pas été modifiés. L’ambition est grande, la répression ne peut être efficace que si elle est sans relâche et universellement appliquée.
A la façon qu’il a de stationner son véhicule on juge indéniablement si un automobiliste respecte les autres.
Pau, le 22 mars 2017
Joël Braud
- http://www.pau.fr/evenement/9283/7-et-si-on-se-conduisait-mieux-.htm
Alors que l’on évoque un sujet sérieux, je métonnerai toujours que certains tournent les propos d’autres en dérisions.
J’en ai ras le bol des cyclistes sur les trottoirs, des cyclistes en sens interdit, des voitures sur les trottoirs m’obligeant à descendre de celui-ci avec mon petit fils dans la poussette.
Cette campagne sur les incivilités qui sont souvent des infractions est particulièrement bien détaillée et intéressante mais mérite quelques observations.
Il est vrai qu’une recrudescence d’incivilités et d’infractions peut s’observer notamment à Pau que ce soit de la part de piétons, cyclistes, motards, automobilistes, routiers voire même parfois de quelque bus.
Les conséquences pour les plus faibles, piétons, personnes à mobilité réduite, cyclistes sont parfois dramatiques, d’où la nécessité d’être encore plus vigilants.
Un petit rappel sur l’occupation du domaine public : un piéton c’est un demi-mètre carré, un cycliste c’est un mètre carré alors qu’un automobiliste seul dans sa voiture, le plus souvent rencontré, c’est cinq à six mètres carrés. Tous sont des citoyens à respecter.
Or l’automobiliste est privilégié par l’ensemble des aménagements réalisés.
La bêtise montrée du doigt ne vient-elle pas d’ailleurs ?
La bêtise se développe lorsque l’on crée un nouveau circuit automobile ceinturant le coeur de ville à parcourir en quinze minutes, les journalistes de la République des Pyrénées pensent même qu’on peut réaliser le tour en treize minutes A quand un nouveau record ??
La bêtise s’accroît lorsqu’au lieu de réduire la circulation automobile devant un groupe scolaire, en l’occurrence le groupe scolaire Marca, on la renforce sans aménagements spécifiques, barrières et feux tricolores.
La bêtise se confirme lorsque l’on aménage la Place de Verdun à l’usage exclusif des automobilistes en les faisant payer tout de même, alors que cet espace aurait dû retrouver sa vocation première et ancestrale permettant d’y accueillir toutes les festivités dont Pau a besoin.
C’est certainement là qu’il eut fallu creuser un parking au lieu de la Place Clémenceau. La bêtise s’était déjà manifestée.
La bêtise atteint un très haut niveau lorsque demandant un rafraîchissement des marquages au sol,voies de bus, bandes cyclables et divers logos, la réponse indique que du fait des travaux prévus liés au BHNS, « aucune intervention des Services Techniques n’est justifiée pour le moment ».
Quel bel encouragement à l’automobiliste de faire tout et n’importe quoi, à savoir emprunter les voies de bus, remonter les bandes cyclables ou y stationner !! N’est-ce pas une grosse bêtise ?
Cela augure bien du comportement futur de certains automobilistes déjà très impatients après les dits aménagements pourtant nécessaires.
Alors piétons, personnes à mobilité réduite, cyclistes ouvrez grand vos yeux et vos oreilles pour vous protéger de la bêtise car votre protection ne l’est pas comme il se devrait.
Dommage, Pierre Grand que vous ayez préféré écrire un commentaire sur le forum plutôt qu’un article. C’eût pourtant été un excellent article. Dommage !
Ah! toutes ces bêtises! Moi, je préfère écouter celles de Sabine Paturel:
https://www.youtube.com/watch?v=gD7trwyPGKA
Haro sur l’automobiliste, mais que penser de l’attitude des cyclistes qui circulent sans tenir leur guidon, avec les écouteurs sur les oreilles et qui grillent en toute impunité les feux rouges. Et ces motocyclistes qui dépassent allégrement les décibels autorisés et surtout les vitesses autorisées. Que font les autorités responsables?
Il y a une loi qui oblige à tenir le guidon à vélo ??
Sinon, un cycliste qui grille un feu représente un danger avant tout pour lui-même.
Il n’y a peut-être pas de réglementation à ce sujet, mais cela semblerait normal, de la même manière qu’il est obligatoire de tenir son volant en conduisant.
Pour votre information, en Belgique et aux Pays-Bas, deux pays ou le vélo occupe une place bien plus importante qu’en France et constitue un moyen privilégié de se déplacer, il est obligatoire sous peine d’amende d’avoir les deux mains sur le guidon et les deux pieds sur les pédales.
Et la tête sur les épaules.
Marc, « les deux pieds sur les pédales. »
Ne pas perdre les pédales, un comportement qui devrait être plus répandu dans tous les domaines!