Un hommage ambigu

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Le voyageur en train qui, négligeant le funiculaire, entreprend de rejoindre à pied le niveau du Boulevard des Pyrénées tombe sur le message suivant :
« La République française
en hommage aux victimes
des persécutions racistes et antisémites
et des crimes contre l’humanité
commis sous l’autorité de fait
                                                            dite « Gouvernement de l’Etat français »
                                                            1940-1944
                                                            n’oublions jamais »

Cet hommage est ambigu car :

C’est très bien de se positionner contre le racisme et l’antisémitisme, mais c’est pas joli de sous-entendre que la Nation française n’est pour rien dans les crimes commis sur son territoire entre 1940 et 1944. La rafle du Vel’ d’Hiv est le plus connu de ces crimes, voilà ce qu’en a dit Jacques Chirac : «La France, ce jour là accomplissait l’irréparable, manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux».

Quelques années plus tard François Hollande confirme : « Ce crime fut commis en France, par la France » **

Par conséquent, cette défausse sur «l’autorité de fait du Gouvernement de l’Etat français» n’est plus admise par l’opinion, cette plaque devrait être purement et simplement supprimée.

Remue-méninges

Cette élection présidentielle est, entre autres choses, un vaste remue-méninge historique :

  • La révolution française:Jean-Luc Mélenchon (et Michel Onfray dans le Point)
  • La colonisation de l’Algérie : Emmanuel Macron
  • le Général de Gaulle : François Fillon, Nicolas Dupont-Aignan
  • Jeanne d’Arc : Marine le Pen, Emmanuel Macron

Pourquoi ne pas en profiter pour revisiter aussi le régime de Vichy ?

Le régime de Vichy n’était pas un Etat de droit, il avait tout de même une certaine légitimité puisque 569 députés contre seulement 80 avaient voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

Durant les quatre années de ce régime l’activité législative a continué et, à la Libération, la IV° République a eu la sagesse d’en conserver une parti, dont : le salaire minimum, les comités d’entreprise (initialement : comités d’établissement), la médecine du travail, les actuels codes visuels de la route, l’autorisation de mise sur le marché des médicaments,
la retraite des «vieux», le délit de non assistance à personne en danger.Et bien d’autres.
Il nous a laissé quelques bonnes choses, ce Régime de fait. ***

Pau, le 2 mai 2017
JF de Lagausie

** 7000 policiers français exécutèrent la rafle
*** « L’héritage de Vichy » de Cécile Desprairies

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  • La deuxième partie de mon texte est tiré de l’ouvrage de Madame Cécile Deprairies. <elle est professeure d’Université . Elle est une référence internationale concernant l’occupation allemande en France. Votre réaction poussera les lecteurs d’Alternatives à achter son livre.

    • « La deuxième partie de mon texte est tiré de l’ouvrage de Madame Cécile Deprairies ».

      J’admire votre sens de l’humour caustique!

  • Monsieur de Lagausie écrit « Le régime de Vichy n’était pas un Etat de droit, il avait tout de même une certaine légitimité puisque 569 députés contre seulement 80 avaient voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain ». Exact.
    Pour apprécier, il faut préciser que les députés qui ont voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain sont ceux qui ont été élus le 3 mai 1936. Avec 286 députés élus sous les couleurs du Front Populaire et 283 élus des formations du centre et de droite.
    Et une nuance: n’ont pas participé les 72 députés communistes, qui ont été exclus du Parlement, car le pacte germano-soviétique les rendaient quand même suspects et peu fréquentables…

  • On les voit venir les nostalgiques de l’ordre nouveau, tout à leur désir de réhabiliter Vichy au travers de falsifications éhontées de la vérité historique.
    Le salaire minimum n’a jamais été instauré par Vichy mais a vu le jour en 1950.
    La médecine du travail n’avait pas pour objectif de protéger les travailleurs mais essentiellement de diriger vers les travaux les plus durs ceux qui étaient déclarés aptes. Elle a surtout servi au déploiement du STO, de sinistre mémoire.
    Les comités sociaux d’établissement n’ont strictement rien à voir avec les CE d’aujourd’hui, ils étaient des organes patronaux dans le cadre de l’instauration du corporatisme.
    En outre, on peut mentionner que la charte du travail de 1941 dissout les syndicats et interdit la grève, sans oublier l’augmentation de la durée du travail dans les usines de l’État, entre autres mesures réactionnaires.
    Ce sont les lois adoptées après la libération, par ceux qui avaient combattu Vichy, qui ont permis un progrès social durable pour les travailleurs. Certains voudraient le faire oublier aujourd’hui, alors que la peste brune revient en force.