Impressions sur les « Rencontres de l’attractivité territoriale » du 16 novembre 2017

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Ces rencontres de l’attractivité du Béarn  organisées par la CCI Pau Béarn ont rassemblé 450 personnes à l’Hippodrome. S’agit-il d’une mobilisation porteuse d’avenir ou d’un « bidule » (sic) de plus ? Première réponse attendue au Printemps 2018.

Après un mot d’accueil, M Laporte (Président de la CCI) présente avec sobriété l’objet de ces rencontres : « Dans un contexte de compétition territoriale, quelles sont les forces du Béarn ? Sur quels axes structurants appuyer un marketing territorial collaboratif ? Comment fédérer les forces vives du territoire ? »

M Laporte rappelle la vocation industrielle du territoire. Il indique que ce territoire n’a pas vu d’implantation d’industries depuis un certain temps et qu’il souffre d’un déficit d’image.

M Bayrou confirme le constat de déficit d’image. Il rappelle que peu de personnes en France savent situer le Béarn et que personne ne sait ce qu’est ce territoire. Toutefois on peut penser que la réciproque est vraie et que, passé l’Adour, le béarnais n’a plus beaucoup de repères…

M Bayrou identifie ce territoire comme industriel, technologique, universitaire ou encore d’avant-garde.

Au préalable M Bayrou a mis en exergue le cadre paysager du Béarn. Il a rappelé la vue imprenable sur la chaine des Pyrénées et l’émerveillement de Daniel Cordier, 97 ans, compagnon de la Libération et secrétaire de Jean Moulin, en retrouvant ce paysage lors de l’hommage qui lui a été rendu par la ville en matinée.

M Bayrou a poursuivi en indiquant que Pau a reçu cette année 1.600.000 visiteurs (60% viennent découvrir la ville et 40% le Béarn) et stipule de communiquer davantage pour être identifié.

M Bayrou confirme l’importance du « pôle métropolitain Pays de Béarn » dont la mise en place doit composer entre la « finesse d’esprit » qui caractérise le béarnais et « son individualisme forcené ».

A l’invitation de participer aux rencontres 2018, M Bayrou assujetti sa participation à la création préalable du pôle métropolitain.

Les présentations et témoignages qui ont suivi se sont déroulés suivant trois thèmes : « Comprendre le défi de la compétitivité et de l’attractivité territoriale. Dans un contexte de compétition territoriale, quelles sont les forces du Béarn ? Comment fédérer toutes les forces vives du Béarn ».

Pour M Nagarian (CCI et ex Total) l’attractivité du Béarn s’accorde avec le cadre de vie, l’accueil des talents (y compris les familles).

Pour l’universitaire Christophe Alaux (Directeur de la chaire « attractivité et nouveau marketing territorial » de l’université d’Aix-Marseille) (1), avoir des atouts ne suffit pas. Il faut surtout savoir les valoriser. Il faut faire venir mais aussi faire rester.
A une question sur la pertinence du « Pays de Béarn », M Alaux propose de considérer la question sous l’angle «  notoriété », ce qui renvoie à l’image et à l’identification du territoire.

Le marché de l’implantation d’entreprises en France a été abordé via une vidéo de «  Business France » et une présentation de l’agence de marketing digital Régional Partner.

La situation, y compris dans les territoires, serait bien plus positive que ce que l’on entend généralement.

Le Cabinet CEIS, mandaté par la CCI en partenariat avec les 8 EPCI du Béarn, a présenté l’ébauche d’une stratégie de développement économique à 5 ans à mettre en œuvre pour des résultats dès la première année.

Les points forts du territoire sont connus : Aéronautique, géosciences, chimie et agroalimentaire ainsi qu’énergie ou encore main d’œuvre qualifiée.
A noter que l’importance de la présence d’un aéroport a été mentionnée à plusieurs reprises.

Les points faibles se résument dans la taille insuffisante du bassin d’emploi (inférieure au seuil critique), le recul de l’emploi industriel et une ouverture faible sur ses voisins.

Les huit chantiers (presqu’herculéens…) du projet « Pau 2030 » avec 500 Millions d’investissements publics donne un cadre incitatif pour le déploiement d’investissements privés.

Parmi les intervenants, je citerai M Noguerol (Président de la SOBEGI). Il conditionne l’attractivité à : Voir, être vu et se fédérer. La pratique du « benchmarking» fait défaut localement. Il ne faut pas vivre caché. Il faut grossir. Sur ce dernier point, il y a trop d’intervenants (trop d’EPCI) pour trouver des aides (2).

L’économie touristique est également présentée par M Laporte comme un axe stratégique (6.000 emplois en Béarn certes à comparer aux 14.000 du pays basque).
M Pédehontaà s’est échiné à présenter un bilan positif de la présence du Béarn dans la caravane publicitaire du tour de France cycliste et introduit auprès du public l’acteur qui personnifiait Henri IV.

A noter que le sport est une filière économique à considérer localement.

La culture n’a pas été mentionnée même si la présence de l’Université est un atout (3).

Pour clôturer ces rencontres, M Rousset, dans une intervention vidéo, a souligné les atouts du Béarn et leur valeur dans la Nouvelle Aquitaine. De plus M Rousset a rappelé l’opportunité de développement que représentera la voie ferrée réhabilitée Pau-Canfranc (4).

Dans sa conclusion émaillée d’expressions proverbiales (5), M Laporte a repris la nécessité de fédérer toutes les « forces vives » du territoire et rappelé que l’attractivité est l’affaire de tous (6).

La plateforme JOBBB pour faciliter l’emploi des conjoints à l’échelle du Béarn et du Pays Basque mais aussi de la Bigorre ainsi que la mise en place d’un réseau des ambassadeurs appuyé sur les entreprises béarnaises ont été annoncés.

La réalisation de la stratégie attendue au printemps et d’un plan d’action ont été confiés au cabinet CEIS.

Le printemps nous dira si l’objectif du 16 novembre – essentiellement créer, communiquer et délivrer la valeur du territoire- est toujours tenu ou si le 16 novembre n’aura été qu’un « bidule de plus » (re-sic) : La vanité de vouloir considérer le Béarn comme l’égal des grandes métropoles.

Larrouture

(1) Je n’ai pas noté la présence de l’IAE Pau-Bayonne.
(2) A noter un commentaire sur le mille-feuille administratif émis par un invité de manière très sérieuse et apparemment convaincue : « Plutôt que mille-feuille, mieux vaut parler de fusée à plusieurs étages ».
(3) La formation (l’école) a toujours été une priorité en Béarn, contrairement à d’autres pays gascons.
(4) La voie ferrée Pau-Canfranc peut être considérée non seulement comme un atout à valoriser mais aussi comme un repère permettant de mieux situer le Béarn à un point de carrefour vers l’Espagne.
A noter par ailleurs que le gain d’une heure dans le trajet TGV Pau-Paris et l’accroissement du nombre d’usagers en gare de Pau ont également été salués en début de séance. Ainsi M. Bayrou a indiqué que des participants à l’évènement « Les idées mènent le monde 2017» sont arrivés par TGV. On est loin des cris scandalisés des élus sur la participation des collectivités locales au financement de la LGV jusqu’à Bordeaux.
(5) Expressions proverbiales relevées : « Pour bâtir haut, il faut creuser profond». « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».
(6) M. Laporte a rappelé que l’aboutissement du projet de tunnel routier du Somport a été rendu possible par l’unité des « forces vives » du territoire et qu’en revanche les échecs du projet d’aéroport à Ger ou d’infléchissement du tracé LGV vers Pau ont pâti d’un manque d’unité.
Cependant, quelques instants après, M. Laporte a annoncé la création d’une structure exclusive (CCI, Chambre d’Agriculture et Chambre de Métiers et de l’Artisanat) pour traiter de l’attractivité en vue de la préparation du nouveau plan d’urbanisme de Pau. Le Conseil de Développement, censé regrouper la société civile, ne serait pas une structure idéale car son périmètre d’intervention est beaucoup plus large.
L’avenir du territoire est-il toujours une affaire d’« entre-soi » ?
 

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14 commentaires

  • et passe

  • Pourquoi oubliez vous la fréquentation de l’aéroport de Biarritz?
    Diviser n’est pas rassembler.
    Vous deformez les propos d HenriIV W4:
    Les Prefets en tant que Haut Fonctionnaire mutent au gré de la vie politique et ne sont donc pas destinés à rester en poste.
    Mais particulièrement à Pau ils sautent encore plus vite
    Posez vous donc les bonnes questions.

    • Entre Henricard et vous on a beaucoup de questions posées mais peu de réponses compréhensibles…
      PS : quand vous répondez à un commentaire, merci de le faire sous le commentaire en cliquant sur « réponse » plutôt que de créer un nouveau commentaire en tête de liste.

  • « M Bayrou a poursuivi en indiquant que Pau a reçu cette année 1.600.000 visiteurs (60% viennent découvrir la ville et 40% le Béarn) et stipule de communiquer davantage pour être identifié. »
    c’est dixit, est-ce vérifiable, et sur quelle(s) base(s)?
    Aujourd’hui dans la Presse et ailleurs, deux points concernant les aéroports locaux :
    1. La Dépêche : « https://www.ladepeche.fr/article/2017/11/23/2690732-aeroport-tarbes-lourdes-pyrenees-strategie-gagnante.html »
    2. l’aéroport de Pau Pyrénées a accueilli 608000 passagers en 2016 et ambitionne de dépasser les 850 000 à l’horizon… 2028;
    Par ailleurs, pour répondre à Henri-Cadre, la durée de vie d’un préfet dans un territoire donné n’excède pas 3 ans (vous pouvez le vérifier par vos propres moyens sur le Net). Pour des raisons que je suppose d’Etat.
    Quant à Jean Claude Rouget, je pense qu’il a une vie bien au-delà des racontars…
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Rouget
    Pour Annie, un article très instructif dans SO
    :http://www.sudouest.fr/2017/11/23/faire-ses-courses-en-circuits-courts-c-est-mieux-pour-l-environnement-3972797-10275.php
    (j’ai fait une bonne soupe au potiron ce soir, avec félicitations de ma petite femme!).
    Quoi qu’il en soit, intervenants sur le site, développez vos acronymes après les avoir nommés !

    • Ah, et ça, l’acronyme et les modes de langage. Désormais tout sigle est devenu acronyme ! CCI est un sigle. AMAP est un acronyme.
      Je ne dis pas ça pour vous, Monsieur Karouge, qui êtes un esprit fin et culturé

    • « Henri-Cadre »
      A mon retour dans mon Béarn Natal et vu comment vous étiez MAUVAIS, j’ ai vite compris qu ‘il valait mieux rester HORS CADRE.
      Le Lean MANUfacturing trés bien
      Mais alors , le Lean PROCESSING, il y a du Mail….

  • L’ attractivité territoriale passe par Dauville; Aprés tout on se rapproche d’ Edouard Philippe et de la sous-Préfète.
    Rouget n’est il pas conseiller municipal à Pau?
    Qu’ en dit son copain le moralisateur Bayrou?

  • Merci pour ce compte-rendu.
    Tout ça sent bon le Jurançon, le confit de canard, la sieste après le repas, et le match de la section en fin d’après-midi !

  • Je pense que vous avez votre idée.
    En gros, j’ai compris que, ramené aux nombres de personnes qui ont manifesté de l’intérêt sur le tour de France, l’investissement est faible. Quant aux revenus, ils sont certainement incalculables.
    En fait je me demande si cette opération n’est pas une manière indirecte de financer l’entreprise « Tour de France » pour son passage par Pau sur plusieurs années. J’ai noté que cette opération sera reconduite en 2008 et qu’en plus, pour cette édition, le CD64 financera cette manifestation puisqu’elle concerne autant le Béarn que le Pays basque.
    L’an passé j’avais fait un commentaire du même style sur le défouloir du site. J’avais noté un grand placard publicitaire pour la CCLacq-Orthez à l’entrée de la salle d’embarquement de l’aéroport de Pau. Je m’étais demandé à qui pouvait s’adresser cette publicité sinon qu’elle correspondait à un financement indirect de l’aéroport. Ces placards ont été retirés.

    • Merci pour cet article.
      Pour rebondir sur la crédibilité d’ AP,
      Comme par hasard en conseil des Ministres du Mercredi(rien ne change) le Préfet de la Nouvelle Aquitaine Dartout est muté en Côte d’ Azur.
      Il a été Préfet des PA en 2002-2003 et mis au courant de nos déboires.
      Evidemment il est plus facile de le dégager (comme le sélectionneur en sport).
      Alors imaginez vous être cadre dans une entreprise privée entouré de ces Mafieux.

  • Une question, Monsieur Larrouture, svp.
    Pourquoi ces mots : « M Pédehontaà s’est échiné à présenter un bilan positif de la présence du Béarn etc. » ?
    Ne seriez-vous pas convaincu par les explications ? Ont-elles été laborieuses ?