Bon sang, la croissance repart ! On va se faire encore plus de mauvais sang !

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Si l’allusion au sang impur est toujours attachée au peuple roturier en marche, de 1792, l’impureté est, de nos jours, avec l’apport de nos sillons agricoles, non plus une allusion, même morale, mais une réalité concrète et variée qui génère un véritable sang impur, un sang mauvais «qui nous emporte, deçà, delà….»,
résultat de la marche prioritaire du profit avant tout.
+ 44 parlementaires se sont prêtés à un examen sanguin. Plus d’une centaine de polluants persistants issus de quatre grandes familles : pesticides organochlorés, biphényles polychlorés (PCB), retardateurs de flammes bromés, phtalates et produits chimiques perfluorés, ont été dosés. La totalité des échantillons sanguins étaient contaminés par une large palette de toutes ces substances chimiques. En tout, treize produits ont été retrouvés, dont un métabolite du DDT, interdit depuis 1972, et des PCB, interdits depuis 1987». Dr Philippe Presles, mercredi 26 Mai 2004.
Et si votre sang était pollué ? avec e-sante.fr | E-Santé
www.e-sante.fr › Santé pratique › Pollution
Il y a de quoi avoir un coup de sang !
Les analyses montrant le degré de pollution de notre sang ne manquent pas ; on pourrait évoquer aussi celui des cheveux, la baisse de la quantité et de la qualité du sperme…..autant de conséquences issues des apports sanguins.
On peut vraiment parler de scandale sanitaire majeur, non vraiment reconnu comme tel ; l’agrandissement des aéroports est plus important !
Les causes tournent toutes autour d’une volonté de croissance à tout prix passant par l’industrialisation dans tous les domaines; mal régulée, mal contrôlée, légalement tolérée, elle engendre des retombées insidieuses, volontairement ignorées officiellement, par souci de renforcer la production, le commerce, la consommation.
Ne revenons pas longtemps sur le passé peu glorieux qui confirme ce constat comme :
+La DJA (dose journalière admissible) qui n’a aucun sens quand on sait que certains produits chimiques agissent surtout à de très faibles doses et que les retombées des mélanges ne sont pas connues, des seuils qui ne tiennent pas compte des répétitions !
+ Le danger des médicaments, vétérinaires ou pas, retrouvés, après des circuits divers, dans nos organismes.
+L’insuffisance des contrôles en matière de sécurité alimentaire. «Les contaminants, notamment les métaux lourds, ne font pas l’objet d’un plan de contrôle du Ministère de l’Agriculture»…. « 25% des produits à base de viande contrôlés, pour ne citer que ceux-là, révèlent des non conformités.» Cour des Comptes, en février 2014.
+Le Nel Obs, 15/06/2016 titrait «Bonbons, biscuits… Alerte aux nanoparticules dans nos assiettes». Plus la particule est petite, mieux elle peut traverser les barrières histologiques (placenta, barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau, barrières intestinales…). Les évaluations et expertises font état d’effets toxiques : dommages à l’ADN, retards de croissance, réactions d’hypersensibilité, affaiblissement du système immunitaire, stress oxydatif, effets génotoxiques et cancérogènes, dérèglement du système immunitaire et du fonctionnement intestinal. Or, elles sont partout et croissance oblige, se multiplient.
+ Nos «sillons» agricoles sont abreuvés de polluants qui passent dans le sang par le biais de la contamination des nappes phréatiques, des sols et de l’air. Le Round up avec le glyphosate et ses adjuvants(POEA), plus toxiques encore, est classé cancérogène probable par le CIRC en 2015; présent partout, on pourrait s’en passer mais rendement oblige !
Notre sang ne fait qu’un tour !
Passons vite aussi sur les causes frauduleuses et le palmarès spectaculaire.
+Huile de colza frelatée en Espagne (1981), vache folle (1986 /1996), contamination à la dioxine (1999), grippe aviaire (2003), affaire Spanghero, affaire Castel viande…
+ Plus récent, les oeufs contaminés au fipronil….et maintenant Lactalis !
Comment garder son sang-froid ?
Parlons plutôt des retombées environnementales de la croissance qui vont amplifier tous les phénomènes en rapport avec notre sujet:
+ Augmentation de la pollution ambiante par son propre fonctionnement: pillage, destruction, production, transport sur de longues distances du tourisme, des produits commercialisés (route, transports aériens, guerres….)
+ L’abus des herbicides, pesticides, antibiotiques,…, fait apparaître des variétés résistantes pouvant être encore plus redoutables par leur pouvoir invasif. L’équilibre du microbiote est indispensable ; «Chacune de nos cellules contient une centaine de bactéries dans sa structure, 10.000 espèces de microbes habitent notre corps»(1) et organisent notre vie. «Lavages abusivement agressifs et fréquents, césariennes, allaitements artificiels, ablation des amygdales ou de l’appendice même… résolvent des problèmes mais déstabilisent le microbiote naturel»(1) et nous affaiblissent.
Depuis l’origine de la vie, les infiniments petits dominent et dirigent le monde !
+Dispersion, du fait de la globalisation, de souches microbiennes et de leur(s) vecteur(s), insectes souvent. D’après M-A Sélosse l’histoire fourmille d’exemples.
Les Mongols, au XIV éme siècle, ont introduit la peste en Europe(25 millions de morts, le1/3 des européens d’alors). La syphilis a été introduite en Europe, depuis l’Amérique, par les marins de Colomb. L’impact des épidémies introduites par les Européens en Amérique du Sud est estimé de 40 à 90 millions de morts, infiniment supérieur aux palmarès des armes ; les porteurs sains firent passer, en Amérique du N, une population estimée à 7 millions d’individus, avant les grandes découvertes, à 375000 en 1870, colons compris !
+La pénétration de territoires nouveaux, pour l’exploitation et le commerce, le contact avec les animaux sauvages ou les populations autochtones a été, depuis la sortie de l’Afrique, une source de contamination parfois mortelle. C’est toujours d’actualité (Afrique, Amazonie..) ! L’histoire, encore, nous le rappelle (Sida), beaucoup de maladies proviennent d’animaux sauvages rencontrés puis domestiqués: tuberculose, petite vérole, rougeole proviennent des vaches, typhus, coqueluche, diphtérie des animaux de ferme, la grippe des oiseaux et des porcs…(1) Exemple tout récent :
«Les Nanti du Pérou amazonien ont d’abord été visités par des missionnaires chrétiens dans les années 1970 puis par des compagies de bûcheronnage ou de protection minière. Des épidémies ne tardèrent pas à se déclarer, respiratoires, intestinales… 30 à 50 % des Nanti seraient morts entre 2000 et 2010.» M-A Sélosse.
+Participation à l’émission de GES par une utilisation démentielle de l’énergie fossile.
+Le dégel du permafrost commence à libérer des bactéries et virus emprisonnés depuis des millions d’années.
On joue avec le feu.
+Le réchauffement climatique devient le facteur d’une migration généralisée de la faune et de la flore, y compris des populations humaines, réfugiées climatiques ou pas, dans des territoires non préparés à faire face à leur nombre, leurs traditions et les maladies qu’ils véhiculent. Nous vivons actuellement, en Europe, en France, dans notre région même, dans certains sites de pauvreté, à l’Université parfois, des exemples de réapparition de maladies comme la gale, la rougeole (à Bordeaux), la tuberculose, le choléra….. De nouvelles maladies apparaissent liées au déplacement vers le Nord des faunes et flores parasites ou parasitées ; le moustique tigre remonterait de deux départements vers le N chaque année, il était en 2015 dans la région parisienne, la chenille processionnaire a parcouru toute la France, la Borréliose de Lyme s’étend dangereusement, le paludisme, la dengue sont sous haute surveillance. Pour les P-A, on peut consulter :
Surveillance du moustique tigre : les partenaires mobilisés pour la …
www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr › Politiques publiques › Sécurité › Sécurité sanitaire
Il y a vraiment de quoi avoir le sang chaud !
+Toujours le réchauffement climatique: ce dernier se caractérise, entre autres, par la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes facteurs de dispersion des microbes:Delphine Bossy, Futura 13/01/2018.
«Lorsqu’un orage éclate et que la pluie suit, des milliers de bactéries sont déversées sur le sol. Ils avaient montré que les microbes pouvaient traverser le Pacifique, embarqués dans l’atmosphère et transportés par les aérosols.(29/01/2013)
Le nuage d’orage est un cumulonimbus de plusieurs kilomètres d’épaisseur à extension verticale considérable. À sa base, les mouvements ascendants d’air sont colossaux. Si bien qu’ils absorberaient quantité de bactéries vivant sur les plantes, ou à même le sol. Autant de microbes dans un cumulonimbus que dans une rivière».
Le gouvernement veut promulguer «une alimentation saine» ! Merveilleux, bien d’accord, mais faudrait-il avant, concevoir, avec tous les traitements, de la culture à la consommation, ce qu’on considère comme sain !
Un forum régional de Santé et Avenir se réunira à Talence les 1er et 2 février: industriels de la santé, laboratoires, professionnels de la santé, médecins, associations de patients, institutions, politiques. L’objectif est de réfléchir à une autre manière d’être pris en charge. (Sud Ouest 22/01/18). Le professeur J-L Pellegrin insiste sur le rôle important de «big-data» dans l’acquisition de données massives qui permettront un meilleur diagnostic et une prévention plus rapide et efficace.
Encore une fois, le problème n’est pas de chercher des solutions aux causes des maladies mais de réfléchir sur la façon d’être pris en charge, donc de gérer les conséquences !
Trop de contraintes, il faut libérer les entreprises dans le domaine environnemental répète notre pur-sang E.Macron !…
Peu importe la santé pourvu qu’on ait l’ivresse de la rentabilité !
Il est beaucoup plus grave de porter atteinte à l’intérêt financier des actionnaires des entreprises responsables, à l’argent du contribuable, à la dynamique de la consommation… qu’à la santé de tous !
Gardons notre sang-froid, marchons, marchons, ….mais plus lentement, en regardant où on met les pieds plutôt que le porte-monaie, pour ne pas écraser tout le monde !
(1)M-A Sélosse, professeur au Museum d’HN, préface F.Hallé, dans «Jamais seul».
 

Signé Georges Vallet

crédit photo:natura-sciences.com

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10 commentaires

  • Pour se protéger des bactéries qui retombent avec les pluies d’orages, un parapluie suffit-il, ou vaut-il mieux rester chez soi ? Enfin, s’il faut désinfecter le parapluie après, ce n’est pas très pratique non plus (surtout que j’ai un parapluie de berger, et ça fait une sacré surface à nettoyer !)

    • Encore moi
      C’est quand même inquiétant ce que vous dîtes sur toutes ces bactéries qui vivent sur les plantes ! Moi qui me promène parfois dans la nature avec mes enfants, ça me fait réfléchir, et du coup la bétonisation n’est peut-être pas une si mauvaise chose !

      • Détrompez-vous car le béton en a autant et en plus il a « le mérite »! de provoquer les inondations et donc de les étendre en surface dans tous les domaines urbains. Ce qu’il faut comprendre est qu’il ne faut pas avoir peur des microbes (bactéries, levures…) ils nous sont indispensables et participent à notre vie; sans eux nous ne pourrions pas vivre; nous en utilisons certains depuis notre arrivée sur terre : fromages, boissons fermentées, conservation des produits alimentaires, antibiotiques naturels ,..ce dont il faut avoir peur, et c’est l’objet du texte, c’est que l’équilibre microbien qui règne à l’extérieur comme à l’intérieur de notre organisme ne soit perturbé par les activités humaines évoquées dans le texte. Il faut surtout éviter de laisser sans « adversaires » de nouveaux arrivants ( transports, réchauffement..) car à ce moment là ils deviennent invasifs et l’épidémie se développe avant que notre écosystème n’ait eu le temps de réagir.

        • Rassurez-vous, je me suis toujours méfié des orages ! Et encore plus maintenant que je sais qu’il y a des bactéries venues d’ailleurs dedans ! Pour le béton je pense quand même que c’est plus prudent de marcher dessus, à condition de ne pas se rouler bien sûr.

        • Enfin quand même, ces histoires de bactéries venues d’ailleurs dans les orages ce n’est pas très rassurant, même avec un parapluie. C’est peut-être mieux par précaution de marcher sur du béton. Vous pensez que les dinosaures ont pu disparaître à cause des bactéries d’orage ?

        • Enfin quand même, ces histoires de bactéries venues d’ailleurs dans les orages ce n’est pas très rassurant, même avec un parapluie. C’est peut-être mieux par précaution de mettre du béton. Si ça se trouve les dinosaures ont disparu à cause des bactéries d’orage, alors vous avez raison de nous alerter sur ce problème !

    • Lorenzo Devie
      contact@futurasciences.fr Publié le 08/02/2018
      « Tous les jours, virus et bactéries tombent du ciel après avoir voyagé dans l’atmosphère. Dans un mètre carré, ils seraient ainsi des milliards de virus à redescendre vers la surface de la Terre ! Certains pourraient avoir parcouru des milliers de kilomètres.. »
      « Les scientifiques ont trouvé que, chaque jour, un mètre carré de surface reçoit des milliards de virus et des dizaines de millions de bactéries. Plus précisément, leurs résultats, parus dans International Society for Microbial Ecology Journal, indiquent que le nombre de virus variait entre 260 millions et sept milliards par jour et par mètre carré. Le taux de dépôt des virus était 9 à 461 fois plus élevé que celui des bactéries. ».

      • Oui, pas étonnant que les dinosaures aient disparu du coup avec tous ces virus ! Surtout qu’à leur époque il y avait de sacrés orages je crois !

  • Je m’associe à Goldorak et adresse toutes mes félicitations à M. Vallet. J’imagine que vous faites des conférences. Est-il possible au grand public auquel j’appartiens d’aller s’instruire en vous écoutant ? Merci encore.

  • Quel article passionnant ! Quand le débat public est porté par des données scientifiques aussi rigoureuses au service d’un exposé lumineux, nous devenons tous plus intelligents. Merci monsieur Vallet !