La police de la sécurité du quotidien

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La police de la sécurité du quotidien que l’on nous vend actuellement à grand renfort de déclarations des politiques est-elle réellement la panacée face au sentiment d’insécurité. ? Elle fait lourdement penser à ce qu’a été la police de proximité entre 1998 et 2003. Alors nouveauté ou répétition ?
En tout premier lieu il faut se méfier de ce qui n’est en réalité qu’un poncif. La police a toujours été en charge de la sécurité des biens et des personnes et elle a toujours agi au quotidien, 24 heures sur 24 et 365 jours par ans. Alors ce titre…
L’objectif poursuivi est de rapprocher les services de police (ou de gendarmerie d’ailleurs) de la population. Objectif louable s’il en est, mais aurait-on perdu de vue que cette administration plus que toutes les autres, est un service public au service du public ?
En regardant de plus près les objectifs poursuivis par ce « nouveau » concept on ne peut y voir que de fortes ressemblances avec la police de proximité. Celle-ci, n’hésitait pas à se revendiquer du modèle canadien appelé « la police communautaire ». Je me souviens personnellement avoir reçu à plusieurs reprises un universitaire canadien qui en était à l’origine dans son pays. En effet chez lui, les universitaires s’investissent dans l’organisation sociale et sont reconnus. Ce n’est pas le cas chez nous.
Donc entre 1998 et 2003 elle a fonctionné en France. Puis est arrivé en 2003 un nouveau ministre de l’intérieur qui a décidé de sa suppression. Pour plusieurs raisons semble-t-il. La première est que l’idée venait du camp d’en face. Ils sont comme cela les politiques. Ensuite, il faut le reconnaître cette organisation était gourmande en effectifs. Et enfin la proximité qui avait pour but principal de faciliter le contact, facilitait ipso facto les dépôts de plaintes. Ainsi une augmentation du nombre des plaintes faisait s’envoler les statistiques de la délinquance ; logique ! Les résultats affichés pesaient sur le sentiment d’insécurité des citoyens.
A Pau, trois bureaux de police avaient été mis en place pour répondre à ce concept. En septembre 2003 le bureau de police dit de Ousse-des-Bois avait été incendié. Cet acte criminel avait signé l’arrêt de l’expérience. Toujours dans notre ville, à cette époque, on voyait dans les rues des patrouilles de policiers à pied, en VTT, en scooter. Il était possible de les aborder et d’échanger avec eux. Une autre philosophie du métier qui cherchait à faire oublier ce « tout répressif » qui leur pendait aux basques.
Il n’y avait pas alors à Pau de police municipale et ne se posait pas la question de la partition des compétences entre police nationale et police municipale. Les choses ont changé, actuellement la police nationale ne se déplace qu’en voiture. Trois fonctionnaires se trouvent à bord, ils en sortent que très rarement et sont occupés à pianoter sur leurs I phones ou autres I pads. Lorsqu’on les appelle, il n’est pas rare qu’ils vous renvoient vers la police municipale. C’est ainsi !
Cette « police de la proximité du quotidien » envisage de s’implanter dans le quartier d’Ousse-des-Bois et dans celui de Saragosse, selon le souhait du maire de Pau. Dès cette annonce, des voix se sont élevées pour se plaindre. Il y aurait, selon eux, par ce moyen, une façon de désigner à la vindicte populaire des quartiers où en réalité règne la sécurité. On ne peut contenter tout le monde.
Mais la principale annonce est la création d’une brigade de police à VTT. On a donc inventé ce qui existait déjà et n’aurait jamais dû disparaître. Effet d’annonce oblige.

Pau, le 21 février 2018

pat Joël BRAUD

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Un commentaire

  • Votre grande modestie empêche votre esprit indépendant de dire tout haut ce que tout le monde lit tout bas : depuis que vous n’êtes plus aux affaires, tout va de travers ! Alors ne lâchez pas Alternatives Pyrénées, sans quoi tout ira dans le fossé ! (je me sens d’humeur littéraire ce soir. Sans prétendre atteindre le niveau des remarquables plumes du site, sans doute vous proposerai-je un de ces jours un poème de ma production).