Y aurait-il donc trop d'arbres à PAU ?
Le débat est ouvert depuis qu’une association* vient d’aller déclarer à l’état civil de la ville de Pau le décès de plusieurs arbres. Des travaux ont entraîné la destruction d’un certain nombre d’entre eux parfois très anciens. D’où la colère des amoureux de la ville de Pau.
C’est vrai qu’il est difficile d’obtenir un nombre exact de ces arbres qui ont pu ainsi être coupés ou arrachés. En premier lieu, les travaux du Bus à haut niveau de service (BHNS) ont complètement modifié le paysage de l’entrée de la ville. Depuis le rond point du boulevard de la Paix et des allées Condorcet, avenue Louis Sallenave, avenue Dufau, Cours Lyautey, la mise en place d’un itinéraire spécifique a provoqué la destruction de 200 arbres dit-on. On aura beau nous affirmer que ces arbres sont remplacés, qu’ils n’étaient pas tous en bonne santé, il faudra bien admettre que le paysage très végétalisé de l’entrée de notre ville a perdu son aspect qui en faisait un parcours remarquable et la fierté de bon nombre de Palois. On remplace des arbres anciens de plusieurs dizaines d’années par de jeunes pousses, l’aspect en devient bien différent. Alors pour convaincre, on présente de belles images de ce que deviendra ce secteur… attendons.
Mais comme cela ne suffisait pas il faut maintenant faire disparaître des arbres du boulevard Aragon ainsi que du square George V (et non pas Georges). La raison évoquée n’est pas en cet endroit liée à des travaux, il s’agit de dégager la vue vers la chaîne des Pyrénées. C’est oublier un peu vite qu’en été, ici, à Pau, il fait chaud et que l’ombre est la bienvenue. L’intention serait donc touristique à défaut d’être logique. Mais réellement était-ce indispensable ?
A présent voilà que la place Royale connaît le même sort, la raison ou plus exactement l’explication fournie est la même, il faut dégager la vue vers les Pyrénées. Lorsque l’on réfléchit un peu on se demande, mais la vue de qui ?
La construction d’une nouvelle maison de retraite « Nouste Soureilh » sur l’emplacement de l’ancienne usine Bidegain est également à l’origine de l’abattage de plusieurs arbres très anciens. Lorsqu’on passe en bus à proximité on voit une souche imposante et visiblement saine. On peut imaginer la taille de la plante ainsi détruite. Comme cet arbre était en bordure de la rue – angle avenue de Montardon et cours Léon Bérard – il ne gênait pas la construction. Pourquoi l’a-t-on coupé ?
On nous dit maintenant que les magnolias de la place Gramont empêchent de voir l’unité architecturale de l’endroit. Alors, va-t-on, dans une frénésie destructrice les couper eux-aussi ?
Rue O’Quin, pour permettre l’agrandissement du commissariat de police, une maison mitoyenne vient d’être détruite. Il paraît qu’elle ne présentait aucun intérêt et ne pouvait appartenir à la catégorie de ce qu’ici on nomme les villas anglaises. Bon on va le croire ! Cependant dans le jardin de cette habitation se trouve un arbre dit centenaire qui est classé. Va-t-on lui aussi, toujours dans ce même élan, l’abattre ?
Bien sûr il y a des plantes qui sont en mauvais état et qui présentent un danger pour la sécurité des passants. Il faut y être très attentif, mais parfois, nous avons comme l’impression que cette louable préoccupation n’est qu’un prétexte.
Pau, le 28 février 2018
par Joël Braud
*collectif « Au pied des arbres ».
Crédit photo : mag.plantes-et-jardins.com
Sujet et commentaires toujours d’actualité à Pau. Hélas !
Concernant les arbres à Pau, lu dans La République du 01/03 : « François Bayrou : « pour un arbre coupé, trois arbres plantés » ». J’ai déjà entendu ce genre d’offre promotionnelle quelque part.
Personnellement, je regretterais les ombrages. Disposer d’un bout de banc à l’ombre l’été est un atout précieux pour une ville qui veut attirer des habitants et des visiteurs.
Par exemple, pas d’ombres pour les bancs du Bd des Pyrénées ; les ombrages de la place de la Libération (pergola) sont mal entretenus depuis plusieurs années ; il fallait viser les bancs libres l’été bd d’Aragon.
D’autre part, pour chaque modèle de mobilité, la vision de l’espace est différente :
La voiture donne une vision frontale de l’environnement ; le bus (ou le train) donne une vision latérale ; le mar-cheur voire le cycliste lorsqu’il roule lentement, ont une vision panoramique de l’environnement.
Merci, Joël pour cet article et j’espère que nos « élus » le liront car en effet combien sommes nous à préférer éviter la zone des travaux du BHS, pas seulement à cause des inconvénients pour la circulation mais parce que le gâchis nous broie le coeur sur le parcours de l’entrée vers la ville, qui nous procurait en effet tant de plaisir, et de fierté à pouvoir introduire notre ville de si belle façon aux visiteurs qui quittaient l’autoroute pour la découvrir. Faut-il lancer des pétitions pour éviter que l’on continue à la dépouiller ainsi des arbres qui font (ou faisaient) son charme?
Lorsqu’on a déjà avancé en âge, on peut se demander si l’on aura le temps de constater si les arbustes de remplacement compensent quelque peu ce dont on nous a privés pour un bus dont l’intérêt par ailleurs me semble contestable..
Moi j’aime bien passer dans cette zone de temps en temps pour voir l’avancement des travaux. La ville bouge, se transforme, c’est la vie.
Vous croyez que pour faire la ville telle qu’elle est aujourd’hui il n’a pas fallut couper des arbres ? Et pour l’autoroute qui accueille nos visiteurs comme vous dites, il n’a pas fallu en couper ? La ville n’arrive pas à la fin de son histoire avec vous, et si ce n’est pas vous qui voyez grandir les arbres replantés, ce seront vos (nos) enfants.
Pour info:
Le Centre Régional de la Propriété Forestière organise une Conférence sur l’arbre et sa valeur patrimoniale.
Cette conférence aura lieu le jeudi 22 mars à 9h00 à l’auditorium de la médiathèque
André LABARRERE, Place Marguerite Laborde, 64000 Pau.
Elle sera animée par Monsieur Georges FETERMAN, agrégé de science de la vie et
de la terre, Président de l’association ARBRES, et auteur de nombreux livres.
Différents thèmes seront abordés dont la connaissance et la protection des vieux arbres,
le label « arbre remarquable », ainsi qu’un magnifique tour de France des très vieux arbres légendaires.
Cette rencontre sera aussi l’occasion de mieux connaître la gestion de l’arbre en ville
avec l’intervention de Monsieur Jean-Christophe JOACHIM, chef de service du patrimoine
arboré, à Direction des espaces verts de la ville de Pau.
Je reviens sur ce que j’ai écris ici ou là au sujet des arbres du quartier du Buisson . Cela fait plus de deux ans que Mr le Maire nous promet de se pencher sur le problème et les attentes des habitants du quartier (Vendredi soir nous en saurons peut-être plus !) Dans un premier temps Mr Bayrou voulait les faire ‘tous arracher (250 arbres !!) et ne pas les remplacer .Nous étions une trentaine a nous y opposer . Quelques uns ont été dessouchés ,mais pas remplacés .
Ces Prunus et Cerisiers du japon font le charme et l’attrait de notre quartier . Beaucoup sont en fin de vie . Il faut les enlever et les remplacer . Quoi de plus facile ?? D’autant que Mr Bayrou dit a qui veut l’entendre que pour un arbre enlevé il en sera 3 replantés!!!!mais il ne dit pas où ils seront replantés .
En ce qui nous concerne nous avons proposé de replanter des Lagerstroemia ou Lilas des Indes . Il y en a déjà pas mal sur Pau . Leur croissance est lente , mais là aussi ,comme pour tous les végétaux il faut les entretenir . Et alors ? A quoi servent nos impôts ?
Ce n’est pas pour dire, mais le quartier du Buisson n’est pas en manque de verdure, même si ces arbres devaient ne pas être remplacés. C’est un quartier de villas, qui ont toutes un jardin et de nombreux arbres dans les jardins en question. On ne parle pas ici d’un quartier bétonné où les seuls arbres sont ceux de la rue.
Par ailleurs les trottoirs n’y sont pas très larges, et les arbres en prennent une bonne partie. Ces trottoirs sont en mauvais état et ont besoin d’être refaits : si les arbres sont conservés ça veut dire que pour bien faire il faudrait élargir les trottoirs aux normes actuelles (gros travaux), ce qui veut dire aussi soit passer les rues en sens unique soit supprimer les stationnements (et là aussi ça va râler !)
« Ces Prunus et Cerisiers du japon font le charme et l’attrait de notre quartier »oui ! magnifiques ,en fleurs au printemps et même les prunes sont comestibles (même pas chopé la diarrhée !) ;j’espère qu’ils ne seront pas arrachés sous de (faux) prétextes de sécurité :quel danger ,un prunus ? quelqu’un qui a vécu 20 ans(jeunesse) puis 25 ans au Buisson
La tronçonneuse donne un facile sentiment de puissance à l’humain ;remplacer c’est plus dur ..oui, les trottoirs représentent davantage un danger que les arbres …
Un bien beau marronnier, n’est-ce pas ? Vous faites le compte des arbres coupés, mais avez-vous fait celui des arbres replantés ? Le bilan est-il positif, négatif, neutre ?
Et oui un arbre ça vieillit et ça peut devenir dangereux. Notamment pour les gros arbres en ville quand les racines ne peuvent pas se développer librement. Que feriez-vous en tant que Maire, sachant que votre responsabilité est engagée en cas d’accident ? Normal que le principe de précaution l’emporte ici.
Et à quoi sert de se gargariser de « la plus belle vue de terre » du boulevard des Pyrénées si cette vue est obstruée par des arbres qui ont trop grandi ?
Quant à la place Gramont, bien sûr qu’elle serait plus belle sans les arbres qui cachent partiellement ses façades et arcades. C’est ainsi qu’elle avait été conçue (sans arbre) et c’est ainsi qu’elle retrouverait son véritable caractère en faisant la plus belle place de la ville.
Je passe sur les arbres qu’il faut couper pour faire des travaux, comme s’il n’avait jamais fallu couper aucun arbre pour construire les maisons et immeubles dans lesquels nous logeons, pour faire les routes et rues sur lesquelles nous circulons, etc etc…