La bienveillance
La bienveillance c’était un conseil, une consigne plutôt, donnée par le Président de la République alors qu’il n’était que candidat à la fonction. Contre toute attente, si l’on se reporte quelques mois avant l’élection, il a été élu haut la main au second tour. Ce que l’on avait pris pour un signe de faiblesse a été largement approuvé. Ainsi la bienveillance a été préférée à l’ironie bonhomme de son prédécesseur ou à la franchise brutale du précédent.
La bienveillance en effet est une vertu cardinale, pas seulement dans le domaine de la politique où certes on est par tradition mais où un peu plus de tolérance ne ferait pas de mal. Les réseaux sociaux qui ont leurs avantages : le premier d’entre eux étant de permettre à chacun de s’exprimer et de ne pas subir ainsi les idées toutes faites, ne vont pas dans le sens de la bienveillance. On voit qu’il s’y développe la polémique, l’excès, l’outrance souvent. Les auteurs de ces libelles montrent ainsi des signes de faiblesse car ils montrent qu’ils sont incapables de convaincre avec des arguments rationnels et qu’ils s’adressent plus à la passion qu’à la raison. Ils se croient forts, ils sont faibles… La passion certes a sa fonction : c’est elle qui nous pousse à faire des enfants mais, dans un débat, elle doit être conduite, contenue, retenue.
C’est ainsi que certaines réactions aux écrits sur ce site paraissent exagérées, appartenant au domaine de l’irrationnel, souvent gratuites et démontrant de la part de leurs auteurs une sorte de violence contenue qui trouve là un lieu pour s’exprimer. Il ne faut pas en tenir compte ; ne pas les lire est certainement la meilleure des solutions. Cependant la curiosité l’emporte parfois… et on peut en tirer une leçon d’ordre général. Si on prend la corrida qui a suscité des réactions très violentes dans ces commentaires avec des images qui n’ont rien à voir avec la réalité, la question n’est pas de convaincre les anti-corridas de la beauté de cette pratique artistique. C’est un point de vue. Le point de vue adverse est acceptable. La question est comment vivre ensemble sans se lancer des insultes à la figure ? Comment se comporter dignement ? Comment respecter les idées ou les croyances de l’autre ? Comment les protéger même si elles sont ultra-minoritaires ou menacées ?
Ce serait ainsi la marque d’une société évoluée et éclairée. Celle que voulaient nos pères du Siècle des Lumières. Couper les têtes, les bras ou les jambes des voleurs, crucifier les infidèles, bannir les incroyants ; interdire d’une manière générale c’est une régression. Apporter sa pierre à l’édifice oui c’est une contribution positive, la marque d’une société démocratique. N’oublions pas que nous vivons dans un pays privilégié où la santé est gratuite, la misère contenue et la liberté d’expression garantie. Un pays que beaucoup à juste titre nous envient… même si on peut faire mieux. Donc, fixons comme règle à nos contributions, sur ce site, comme ailleurs dans notre quotidien, une sorte de modération spontanée. L’histoire récente le montre : sentiment puéril, l’outrance n’a pas aujourd’hui l’oreille du grand public elle se retourne contre ses auteurs. La bienveillance, au contraire, est la voie la plus sûre pour convaincre.
Pierre Vidal
Image : La méduse du Caravage.
Vous faites de la rhétorique hors sol.
Toutes les « idées et croyances » doivent être respectées, et même « protégées », écrivez-vous ? Sans aucune limite ni condition ? Donc l’excision, la lapidation, l’esclavage, ou pourquoi pas les sacrifices humains, doivent être respectés et « protégés » (!) car tout cela provient d’idées et de croyance qui se valent toutes ?
Vous plaisantez j’espère ?
Et il est amusant de vous voir qualifier de violents certains commentaires anti-corrida, alors que la corrida elle-même est un sommet de violence. C’est un peu comme si un gars qui fait une fête bruyante dans son appart se plaignait que les voisins font du bruit en tapant au mur.
Mais si vous voulez de la raison, je peux vous en fournir : nous ne sommes plus au 17è siècle, où Descartes pouvait « théoriser » que l’animal n’était qu’une mécanique dépourvu de toute conscience et sensibilité. Depuis, la science est passée par là et nous a appris qu’entre l’homme et l’animal il n’y avait aucune différence de nature mais juste de degré, que les animaux pouvaient souffrir, qu’ils avaient des degrés plus ou moins importants de conscience d’eux mêmes, etc…Si vous en appelez à « une société évoluée et éclairée » commencez par en accepter les connaissances qu’elle vous fournit, au lieu de vous complaire dans l’obscurantisme folklorique.
Notez que je n’attends pas vraiment de réponse de votre part. Vos avez beau jeu de mettre en avant la violence des commentaires pour justifier de ne pas y répondre, mais en réalité j’ai remarqué que vous ne répondez à aucun commentaire, même quand ils sont civilisés (on attend par exemple toujours de savoir d’où vous tenez qu’il est impossible de faire espagnol en LV1 à Pau).