Le Hédas, cœur battant du Béarnais. Lettre ouverte à M. Bayrou
Monsieur Pierre Bidau nous adresse pour publication, la lettre ouverte qu’il a envoyée à Monsieur François Bayrou, Maire de Pau, le 15 Juillet 2018.
Monsieur le Maire
Pau, Capitale du Béarn… Pays de Béarn… Puis, « Le Hédas futur cœur du Béarnais »
J’ai, un très court instant, rêvé !
Alors que vous étiez Président du Conseil Général, vous aviez commandité l’étude d’un Institut Béarnais et Gascon en 1992. 25 pages d’enquêtes, de projets, pour le Béarn. Tout se terminait par 80 % pour que tout soit et reste Béarnais. En lieu et place c’est un Institut occitan qui a usurpé le Béarnais et Gascon, avec votre bénédiction.
Toutes les enquêtes, y compris et surtout celles initiées par nos propres collectivités, comme celle de 2008, dont les résultats avaient été publiés dans la presse, donnaient le Béarnais plus que largement en tête.
Alors aujoud’hui, avec le Hédas, quand je lis ce que vous exprimez : « occitan, béarnais, gascon : la bisbille dessert la langue » (Laquelle ?), ou que « l’ensemble des acteurs du monde culturel béarnais, gascon et occitan » s’est retrouvé autour de ce projet , j’y vois une fois de plus, une discrimination, car seuls les occitanistes ont été conviés à ce projet. Une, bisbille ou polémique, deux expressions souvent employées, qui ne sont provoquées que par cette discrimination que vous entretenez, et dont vous semblez en attribuer la responsabilité à ceux qui sont Béarnais et veulent le rester.
Ajourd’hui, avec votre projet « Pays de Béarn » que je trouve plein de promesses, c’est encore une majorité de Béarnais, qui ne comprendraient pas ce que l’occitan vient faire en Béarn.
Le tourisme, ne comprend pas déjà, et ne comprendra pas qu’on puisse identifier nos valeurs historiques et patrimoniales, par une graphie ou une identité venue d’ailleurs.
L’enseignement que vous défendez si bien, celui de l’occitan en Béarn n’existe que par conventions et ne respecte pas les lois, dont certaines, toujours actives, recommandent aux rectorats de respecter les graphies d’origine.
Vous n’êtes pas sans savoir, qu’en 2008 aussi, un manifeste a été émis par une vingtaine des plus grands spécialistes linguistes, sociolinguistes, historiens, comme Monsieur Hagège ou Madame Walter, ou comme localement Monsieur Christian Desplat, pour la reconnaissance du Béarnais et du Gascon comme langues à part entière. Vous ne pouvez pas non plus ignorer que ce sont plus de cent élus des Pyrénées-Atlantiques qui l’ont approuvé et signé.
Monsieur le Maire, Je vous prie de croire à mes considérations.
Pierre Bidau
Photo : cours de béarnais pour adultes à Gan
The Bearnais? But this language is dead, as will be French soon. Long live the English language!
Excusez moi de ma faute d’orthographe : il fallait écrire FERROVIAIRE
Primo – « béarnais », « gascon » ou « occitan », comme breton, languedocien ou franc-comtois, etc., le recul des langues « régionales » a commencé au temps de St-Louis, quand un érudit Florentin a adopté le français pour écrire une encyclopédie mettant à la portée du plus grand nombre des européens de l’ouest qui savaient lire des connaissances confinées jusque là dans es écrits en latin.
Vers 1325, les Bretons mettaient par écrit leur Coutume en français. Vers 1380, Gaston Fébus écrirait (ou dictait) en français son célèbre « Livre de la chasse, » etc.
Nous arrivons au terme de ce recul, et personne ne pourra refaire de ces langues celles de la vie d’une quelconque région.
Secundo – L’occitanisme et un mouvement habilement conduit entre 1945 et 1960 qui a obtenu la mention de la « langue occitane » dans la fameuse loi Deixonne de 1951. Mais l’« officialité » du terme dans l’enseignement n’a en rien servi le maintien de la langue parlée, les familles ayant compris que celle-ci ne serait d’aucune utilité pour leurs enfants. Quant à la graphie médiévale restituée par des bourgeois latinisants et spécialement par le pharmacien audois Louis Alibert (1884-1959), elle est aussi adaptée à la langue restée vivante que le serait celle de la Chanson de Roland au français d’aujourd’hui français… Et en dehors de quelques élèves qui espèrent grappiller quelques points de plus pour avoir leur bacc (pauvre bacc !), infiniment rares sont les locuteurs qui ont le courage d’apprendre cette graphie. Le meilleur exemple est celui de M. Georgs Labazée, qui avait pris publiquement parti pour cette graphie médiévale en 2009, mais qui a été incapable d’écrire correctement les sept bouts de phrase en béarnais qu’il avait prononcés au Sénat le 27 octobre 2015. Le Journal officiel en témoigne !
Mais je suis bien d’accord avec M. « Le Jaut » quand il dit qu’en théorie la graphie ne change pas la langue ; mais en pratique, elle change tellement sa physionomie que de très bonne foi, les (derniers) locuteurs ne la reconnaissent pas… pas plus que l’expression orale trop souvent défectueuse des « néo-locuteurs »qui ont appris la langue à l’école dans la seule graphie occitane.
Tertio –La loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 (10 ans déjà) a inséré dans le « Titre XII Des Collectivités territoriales », la phrase « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France » ; ce sont donc ces collectivités, de la commune à la région, qui ont seules la compétence pour reconnaître, défendre et conserver celle (s) de leur territoire. Adressée à l’État, la pétition évoquée par M. Bidau ne correspond donc plus au droit constitutionnel en vigueur depuis cette loi. Mais chaque collectivité territoriale peut être saisie et décider ! Je connais au moins une commune du Gard qui l’a fait.
Quarto – Je déplore que seuls MM. Bidau et Lacanette aient eu le courage de se nommer. Entre autres, M. « Le Jaut » a reproduit un certain nombre de faussetés habituelles dans l’argumentaire occitaniste, notamment sur les condition d’élaboration de la norme gasconne publiée par l’I.E.O. en 1952. Mais j’ai assez écrit pour aujourd’hui !
Et j’attends la démonstration rationnelle des erreurs que l’on pourrait me reprocher. Quant aux invectives, autant en emporte le vent.
Cela doit être grave puisque l’institut ( admirez la modestie du titre…qui fait un peu bourgeois-latiniste) fait donner l’artillerie…;et même l’aviation….Du coup, il ne faut pas s’étonner que les contre-vérités, amalgames ou confusions…le plus souvent volontaires, volent en escadrille…et pour tout dire en rase-mottes.
Ainsi l’état dans lequel s’est trouvé la langue qu’avait reçu en héritage l’école Gaston Fébus, encore très vivante dans les rues de Pau des années 50 ne doit rien à l’inertie patoisante de cette association mais c’est Fébus lui même qui serait responsable. Au fond, j’avais raison de prétendre, en forme de boutade que » Fébus était vendu aux occitanistes »
Passons sur le côté méprisant des bourgeois latinistes…c’est vrai que mes ancêtres, journaliers besogneux du canton d’Arzacq, consacraient peu de temps à la morphologie du béarnais.
Je n’ai pas eu de réponse à mon affirmation, en forme de défi, selon laquelle Fébus aurait du mal à reconnaître le béarnais qu’il écrivait, dans la graphie patoisante de l’IBG.
Si ce n’est pour renvoyer l’orthographe classique à une langue qui serait la Chanson de Roland du français….
Encore une confusion entre code et structure, tellement récidivante, qu’elle perd en spontanéité. Le codage de la graphie classique est très proche de l’écriture des Fors, mais il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas percevoir un peu d’évolution entre un texte de Nadau et un texte médieval.
C’est d’ailleurs le propre du français d’avoir à partir d’un même code des textes aussi différents que Molière ou Brassens…
Votre conception de la langue est non seulement réductrice elle est aussi anachronique. l C’est un peu comme si un prof d’anglais, militant de l’IBG décrétait que pour enseigner l’anglais en France il faut l’écrire phonétiquement. Ainsi il écrirait la phrase : « I go to the backboard and I take a piece of chalk » …ainsi » Aïe go tou dze backboorde hende aïe teck heu pisse offf tcholque ». On peut imaginer le résultat, les élèves finiraient par parler la langue mais ils seraient incapables de se retrouver dans un texte et encore moins de la transmettre à leur tour.
C’est un peu le sort que vous avez réservé à notre langue en stigmatisant ceux qui veulent ,en lui redonnant sa noblesse, tenter de sauver ce qui peut l’être encore.
Au fond nous n’avons pas eu la chance des Basques et de son académie qui pour lutter contre l’éparpillement des dialectes et sous dialectes, aggravé par les différences de graphie, ont élaboré , il y a 60 ans,un code commun dans lesquels tous les basques se retrouvent. Quand un souletin écrit, il écrit du souletin et quand un biscayen écrit c’est du biscayen, mais c’est dans le même code « batua ».
Chacun apprécie la noblesse de sa langue et apprécie de se retrouver pleinement dans le parler de l’autre.
Nous n’avons pas cette chance, puisque à la place nous avons droit à des procès en sorcellerie de la part de ceux qui n’ont pas su transmettre le capital qu’ils avaient reçu…
Puissions nous un jour retrouver un nombre de locuteurs semblable aux basques…..
« ….Nous n’avons pas cette chance, puisque à la place nous avons droit à des procès en sorcellerie de la part de ceux qui n’ont pas su transmettre le capital qu’ils avaient reçu… »
Personnellement je trouve que tout le devenir du Béarnais est résumé dans cette phrase.
Si l’ on veut qu’un jour le Béarnais soit encore parlé, il faut faire comme les Basques un code commun entre toutes les langues occitanes, afin qu’ on puisse se retrouver sans pour autant renier les particularismes de chacun. Les Basques y sont arrivés pourquoi les Occitents ne pourraient’ ils pas y arriver.
M. Esberit de Pau, vous écrivez : « Au fond nous n’avons pas eu la chance des Basques et de son académie qui pour lutter contre l’éparpillement des dialectes et sous dialectes, aggravé par les différences de graphie, ont élaboré , il y a 60 ans,un code commun dans lesquels tous les basques se retrouvent. »
Je suis d’accord avec vous. Mais cette entente pour définir un code n’a jamais existé dans le domaine d’oc, tellement plus étendu que le Bascoat, et où la tradition d’écriture remonte au XIe s., 500 ans avant le basque.
Et le code basque est très près du phonétisme, permettant d’apprendre très vite à lire avec une prononciation correcte.
C’est impossible avec la graphie occitane qui exige un long apprentissage, comprenant notamment la mémorisation de longues listes d’exceptions. Ainsi, on doit apprendre que le -r final de « vaquèr » est muet mais non celui de « esquèr ». Etc…
Vous êtes-vous demandé pourquoi Arnaud de Salette, si soucieux d’être bien lu à haute voix par des pasteurs venu de France et de Genève, écrivait « lo » mais « tout », tandis qu’un siècle après, Fondeville écrivait « lou » comme « tout » ?
J’estime que Fébus qui connaissait bien le français n’aurait aucune peine à comprendre un texte des Félibres de jadis ou du français d’aujourd’hui, tout comme les Félibres étaient capables de comprendre les écrits béarnais et français du XIVe s., sauf à buter, Fébus et les Félibres, sur des mots désignant des réalités inconnues de leu temps.
Mais serions-nous capables de nous rencontrer et de nous écouter ?
Vous faites un peu dans la provocation quand vous énoncez qu’il faudrait un code commun en gascon et que nous ne l’avons pas alors que justement la graphie normalisée est ce code commun qui est adopté par les autorités de l’enseignement et la communauté universitaire dans sa très grande majorité… Vous la récusez au prétexte qu’étant commune aux autres parlers d’oc….la langue ainsi écrite n’est pas du gascon….Je maintiens que les basques ont eu une vision ouverte sur cette question. Car si l’espace géographique est bien plus vaste pour les langues d’oc, il y a autant de différence entre les dialectes basques qu’il peut y en avoir entre le gascon et le provençal. La différence c’est que quand un souletin lit un texte en graphie commune il ne le suspecte pas d’être du biscayen sous prétexte que la graphie est commune.
Quant à la difficulté elle est vraiment relative et ma propre expérience d’enseignant me conforte dans l’idée que les enfants et les jeunes en général se l’approprient facilement.
Quant aux autres c’est une question de volonté pour la plupart d’entre eux….restent ensuite les postures idéologiques qui incarnent à travers la langue une certaine vision de l’homme.
Car pour moi ce que vous appelez « occitanisme »…ce n’est pas un « mouvement habilement construit entre 45 et 60 » c’est surtout une vision de l’homme née de la .fraternité dans les stalags ou la résistance. C’est ce qui a fondé l’institut des études occitanes, dont l’ADN s »est forgé à la Libération sur ces valeurs. Beaucoup de félibres, ont adhéré à ces valeurs, comme Lapassade ( mon maître) d’autres ont accepté une sorte de double appartenance, fidèles à leur parcours de félibre mais ouverts à la démarche vers une graphie unitaire. D’autres ont fait du combat contre cette démarche le combat de leur vie en s’alignant sur une posture félibréenne plus proche de Maurras et de Vichy que de la Libération. Ce n’est pas « le paysan honoraire de Momas », figure tutélaire de votre mouvement qui me démentira.
Vous voyez bien que derrière les mots et les prétextes il y a une divergence de fond qui porte sur la vision de l’homme qu’incarne la langue, une vision qui voit dans l’autre un autre soi même.
Dans ces conditions on peut dialoguer, je peux vous écouter, il y a peu de chance que je vous entende car nous sommes dans un paradigme différent.
C’est terriblement actuel tout ça. La confusion a pris le pouvoir sur cette planète. Logomachie, querelle de mots pour toute chose et n’importe quoi. Et allez ! La désignation de terres pour des peuples élus! Élus par des puissances dont le nom est caché ou imprononçable.
A-t-on réalisé que le Béarn n’est qu’une entité territoriale politique, dont on ne peut encore fixer les limites avec certitude, faite de bouts ramassés au fil de la lutte entre le glaive et le goupillon. Y a-t-il la vicomté d’Oloron, oui ou non ? Et plus dramatiquement, doit-on déclarer une guerre de tranchées pour récupérer Esquiule, accaparée par une colonie de Basques ?
Le béarnais en tant que langue n’existe pas. C’est une commodité de langage français. Le Béarnais béarnisant sait très bien de quel béarnais il relève, et le distingue toutes les nuances de l’occitan de Gascogne qui se retrouvent d’Orthez à Oloron en allant faire un tour dans le Vic-Vielh. Palay a tenté de détailler ça, mais il en résulte une masse de collectage intéressante, mais qui déroute encore les linguistes. Beau travail, mais nulle part on y trouve la définition stricto sensu du Béarn. D’ailleurs il en serait de même pour une Gascogne historique : ce ne sont que des visions féodales absurdes.
Par contre, il existe des pays ayant une mosaïque de parlers ou les gens se comprennent très bien — ou parfois trop bien —, comme dans les familles. Sauf que là ce sont des familles de langues.
On peut faire confiance aux linguistes non politiques qui ont le sens de l’universalité et qui tiennent à respecter les langues dans leur essence, les textes originaux du Moyen Âge d’une main, la littérature des langues latines de l’autre, sans perdre de vue la langue des voisins basques, gaulois ou germaniques. Un travail hors de portée d’un animateur de soirée récréative patoisante.
Je me ferais plutôt du souci pour la réalité du serbo-croate, car là, en plus, il y a une querelle d’alphabet.
Qu’aurí podut escríver aquò en gascon deu parçan d’Ortès, mes qu’èi pensat que pelejà’s, que’s hè autanplan en francés. E tà escríver bestièssas com aquèth at a hèit, que’s va tanben.
Los Hedars, que son los endrets on embarravan las hedas a Pau quauque còp, Que cau enténer aquiu heda, deu latin foetus : l’aulha qui a anherat. Que podem véder los Hedars com ua nacion : l’endret on va néisher quauquarren.
_Crestian
Est-ce que le rétablissement de la ligne ferrovière Pau-Canfranc, M. Lacanette, va supprimer illico le passage infernal des camions espagnols dans la vallée d’Aspe: soit on met ces camions sur des plate-forme à partir de Canfranc, mais le passage dans le tunnel hélicoïdal le permet il? soit on transborde les chargements sur des wagons ad’hoc avec une logistique très importante, et à financer par qui (les Etats, des sociétés privées)?Beaucoup de questions. J’attends les réponses mais avec des arguments solides
Est-ce que le rétablissement de la ligne ferrovière Pau-Canfranc, M. Lacanette, va supprimer illico le passage infernal des camions espagnols dans la vallée d’Aspe:
Le sujet n’ est pas l’ objet direct de cette tribune. Mais je me permet de vous répondre en espérant ne pas faire dévier le sujet originel des propos.
Oui il y a un moyen très rapide de faire cesser le passage infernal des PL de trafic international en le limitant au trafic local par une limitation du tonnage total à 26T.
( Ce qui se fait actuellement entre Oloron et Monein)
Pour tout le reste, il faut adopter le transport ferroviaire par container. C’ est la solution la plus souple et la plus » écologique » actuellement. On n’ utilise le PL qu’ en début ou en fin de chaîne de transport sur quelques dizaines de kms. Il y a très peu de rupture de charge, d’ autant que l’ on peut utiliser le moyen 24h / 24h, 365 jours par an. C’ est ce qui a fait la réussite du transport maritime le plus usité actuellement. Maintenant, là comme avec le Béarnais, reste à savoir qu’ elle sera la volonté de nos responsables.
Tous ces propos ne sont que des propos d’ arrière garde qui ne font pas avancer le problème, mais qui favorisent les hommes politique, qui de ce fait attendent, sans avoir à prendre de décisions, que vous leur soumettiez un projet, clair, concis et chiffré pour
l’ avenir du Béarnais. Tant que les différentes chapelles ne se seront pas mises d’ accord pour cela, nôtre langue Béarnaise » crèvera » gentiment dans son coin de Béarn.
On est là dans la même situation qu’ avec le train Pau/ Canfranc. Tout le monde est
d’ accord pour dire qu’ il faut le sauver, mais depuis 50 ans on n’ a jamais vu les Maires concernés de Pau à Urdos, tel un seul homme, déposer une motion demandant à l’ Etat son rétablissement et encore moins aucun n’ a eu le courage d’ aller manifester sous les fenêtres de la Préfecture, célèbre député local concerné en tête. Pendant ce temps la vie en Vallée d’ Aspe devient infernale avec l’ augmentation insidieuse du trafic des PL.
Béarnais(es) réveillez vous, le Béarn et la Béarntitude sont en train de crever pour des broutilles, avec l’ assentiment de tous nos responsables, dont vous faite partie. Sortez de vôtre image d’ Epinal Béarnaise pour regarder ce qui se passe ailleurs dans le monde.
je ne suis pas d’accord avec la facilité qui consiste à expliquer les difficultés en renvoyant tout le monde dos à dos…. en utilisant pour cela le terme de chapelles.
Il y a cinquante ans que le législateur et les universitaires ont réglé le problème de la graphie en privilégiant une écriture qui part des origines et qui normalise des règles qui apparaissent dès les Fors.Ceci en lieu et place d’une graphie phonétique qui ne respecte pas le caractère originel de la langue et qui l’enferme dans le réduit d’un canton ou d’un petit pays en la coupant de l’ouverture aux autres et à un minimum d’universalisme.
Ayant perdu sur le terrain cette bataille…sans combattre…tout occupés à « patoiser » qu’ils étaient, les tenants de cet enfermement n’ont rien trouvé de mieux que de protester contre cette orthographe,accusée de porter atteinte à l’identité gasconne sous prétexte qu’elle avait adopté des règles communes aux autres parlers en langue d’oc….faisant ainsi semblant de confondre le code ( la graphie) avec la langue.
C’est là que se situe l’esprit de chapelle…Que seraient le gascon et le béarnais sans la dynamique instaurée par Nadau….Aujourd’hui dans tous les villages, les auberges, l’imortèla est reprise comme un hymne..Et malgré une réticence de départ sur la graphie, les groupes se sont approprié le texte… ce qui fait des « phonétistes »….des combattants d’arrière garde…
Si en plus des chapelles, se greffent des personnes, on est pas prêt de s’ en sortir.
C’ est sûr qu’ avec ça les responsables politiques ne sont pas prêts de s’ impliquer, surtout au risque de se prendre une volée de bois vert de derrière les fagots électifs
Alors on le sauve ce Béarnais ou non?
« »Si en plus des chapelles, se greffent des personnes » »…Que voulez vous dire exactement en parlant de personnes? Je n’ai pas évoqué de personnes en particulier…par contre si vous évoquez des chapelles vous devez être conscient que ces chapelles sont incarnées par des personnes. Il y a bien deux visions de la langue. Celle d’un patois refermé sur lui même et condamné à mourir ou celle d’une langue qui véhicule une culture…fidèle aux origines mais aussi ouverte et tournée vers l’avenir….,
Personnellement je suis pour une langue qui véhicule une culture…fidèle aux origines mais aussi ouverte et tournée vers l’avenir….,
Mais malheureusement je ne pense pas que l’ on en prenne le chemin malgré tout
l’ amour que l’ on puisse porter au Béarnais.
Je ne suis pas un doux rêveur et je sais que nous sommes loin d’être au bout du chemin…mais la voie choisie au travers d’une vraie orthographe étymologique et cohérente, reconnue par la communauté universitaire et les autorités académiques, va dans le bon sens à contrario d’une démarche patoisante qui écrit phonétiquement la langue, en dénature l’aspect latin et l’enferme dans la prison du repli sur soi et du rejet de l’autre….Finalement je ne crois pas que nous soyons, foncièrement en désaccord…
Praube de noste ! La bataille entre quelques survivants est pitoyable. Aujourd’hui il faut faire le deuil d’une langue riche et savoureuse, mais essayer de garder l’esprit du Béarnais, que certains jugeaient féaux et courtois.
Pour aller dans le même sens que Jaout, notre interlocuteur essaie de compenser par de la polémique, la vacuité de l’action des félibres qui ont, en le ravalant au rang de patois avec une orthographe phonétique qui ne respecte pas les origines latines de la langue, abouti à la situation catastrophique du béarnais en béarn. Heureusement que des vilains « occitans » ont contribué à maintenir, ce qui subsiste aujourd hui et qui n’est du qu’à leur action….
J’ai parlé de polémique je devrais dire manipulation qui tente d’établir une confusion entre occitan et béarnais au travers d’une querelle orthographique d’un autre temps et qui a été tranchée depuis longtemps par les autorités universitaires..
« Je ne comprends pas ce que l’occitan vient faire en Béarn »….Et vous auriez raison….si c’était vrai.D’abord l’occitan, comme vous dites n’existe pas….cela désigne des langues très originales qui sont parlées sur le territoire que l’on désigne occitanie et qui n’est qu’un terme générique sauf pour quelques centaines de »zadistes de la pensée », qui ne représentent qu’eux mêmes et que vous utilisez en les amalgamant à ceux qui comme moi défendent un béarnais « natre e blos »…doté d’une orthographe cohérente, respectueuse des origines et qui permet, grâce à des codes communs à un béarnais d’apprécier un texte languedocien ou provençal….à l’instar des troubadours qui écrivaient dans une langue, dont l’orthographe n’était pas fixée mais qui permettait l’intercompréhension entre gascons , provençaux ou limousins.
La position de linguistes en faveur de l’orthographe d’origine est une aimable plaisanterie car cette orthographe n’existait pas à l’origine . Par contre des textes anciens comme les Fors ou de l’époque de fébus ( le vrai….pas vous!) laissent apparaître des tendances communes qui caractérisent le gascon et mettent en valeur son caractère latin. Je pense au « O » fermé se prononçant « ou » , et qui s’écrit « lo » et non « lou ». A la finale féminine atone en « a », commune à la plupart des parlers latins, au maintien de consonnes muettes comme le « r » de l’infinitif ou qui préservent l’étymologie comme le « r » de tojar ( et non touya) qui explique tojaret…le « n » de « pan », qui explique « panar »…etc…etc..Tout ce que vous réfutez en fait….
Bref, en lisant les paroles de l’imortèla, Gaston Febus, reconnaîtrait un texte parfaitement gascon et il y retrouverait les aspects fondamentaux de sa propre graphie….Par contre il serait surpris qu’une association qui a usurpé son nom, prétende écrire son prénom « gastou » et nommer « Biar »voire « Biarn »….ce que lui nomme et écrit « Bearn »…..A croire que ce Febus était…déjà…vendu aux occitans…
A quand un procès instruit par l’IBG pour demander la déchéance de nationalité de Febus…Cela vous permettrait de faire parler de vous….
Monsur « Lo Jaut » pretender arrestar ua batalha en tornar lançar ua guèrra, que s’apèra hicar lo bordel. Et je crains fort (de Béarn, bien sûr) qu’il n’y ait pas besoin de ceci. Des lettrés tels que vous s’abaissent systématiquement à discriminer les « Béarnais », ces êtres arriérés qui ne voudraient pas écrire dans une graphie, qu’on l’admette ou non, normalisée. D’ailleurs, vous avez bien la preuve que nous maîtrisons cette écriture. E portant, Simin Palay escribébe en au grafie coumprenude directement de persounes qui ne parlan pas la lengo nouste. Mes ta’d admete, cau’sta un omi ouneste.
Mais je vois déjà que vous me vouez aux gémonies alors que moi, pauvre prêcheur, je ne demande qu’à vivre en paix dans un pays qui m’est cher avec une langue qui fait de moi un homme heureux de la posséder, de l’utiliser et aujourd’hui, de la transmettre.
Évidemment, de sombre ambitions politiques guident ceux qui, au nom de la défense (promotion ou interdiction?) de cette langue envoient des millions vers la Tour du Bourreau (sic!) et ruinent les espoirs de dizaines d’associations ayant pignon sur rue, mais pas de grâce aux yeux du Jupiter local, notre François de Béarn, qui n’a d’yeux que pour Paris et peut-être la chimérique (pour lui) Strasbourg.
Adishatz/Adichats Moussû Bidau
Une fois encore « Moussû Bidau », vous entretenez la confusion, pratiquez le mensonge à peine dissimulé ; plus grave encore, relisez-vous, vous communautarisez une problématique linguistique qui laisserait entendre que seuls les Béarnais, de la vingtième et pourquoi pas de la trentième génération, auraient des droits inaliénables sur cette langue.
Que ferez-vous des autres, ces étranges occitans que vous désignez à la vindicte du « bon peuple béarnais » ? Pour ma part, je n’en ai jamais rencontrés. En revanche, j’ai rencontré des citoyens français à part entière qui veulent sauver cette langue et la culture qu’elle nourrit. Ah ces occitans, une communauté pour le moins envahissante qui menacerait, selon vous, le Béarn et son patrimoine linguistique et qui pourtant la parlent et l’écrivent ,et qui ne sont pas tous de la « tasque », du pays !
Un seul exemple, parmi tant d’autres, l’enseignement. Ce que vous dites sur les textes en vigueur est faux ; jusqu’à preuve du contraire, la loi Deixonne de janvier 1951 a été intégrée in extenso dans le Code de l’Éducation et l’enseignement de l’occitan ou langue d’Òc (c’est ainsi que l’on appelée tous les grands félibres gascons dont Vastin Lespy, Isidodre Salles, Adrien Planté, Simin Palay, Miquèu d » Camélat, Julien de Caseboune, Césaire Daugé, Al Cartero, etc., la liste serait trop longue, car ils étaient tous attachés à une langue d’Oc une et diverse, comme leur grand prédécesseur, Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904, l’avait écrit ) se fait en Béarn en Béarnais « natre e blous/ natre e blos ». En outre, l’éducation nationale dénomment le Capés et l’agrégation « occitan-langue d’oc » ce qui ne veut pas dire qu’elle oblige chaque candidat à pratiquer une novlangue. N’oubliez pas la parole de Mistral, langue d’Oc, une et diverse !
Vous le savez bien, en ce qui concerne les sections bilingues de Gan (Gant), ville dans laquelle vous œuvrez, dans le 1er degré, c’est dans la langue du lieu (deu parçan/dou parsâ) que l’enseignement se fait. Les enseignants sont formés et avertis pour ce faire aussi bien dans les écoles laïques Calandreta que dans les sections bilingues de l’Éducation Nationale.
Ce que vous ne voulez pas entendre c’est que la graphie dite « classique » du gascon, que vous dénoncez sans cesse (normée par un béarnais, Jean Bouzet et deux gascons, Jean Séguy et Pierre Bec eu égard aux textes classiques du béarnais et à la réforme alibertine) à la demande du Ministère de l’Éducation Nationale d’alors, ne change en rien la nature de la langue béarnaise enseignée.
Laissez entendre ou proclamer, sans preuves scientifiques, comme vous le faites à longueur d’année, qu’une graphie peut modifier une langue est non seulement mensonger mais malhonnête. Nous pourrions écrire le français ou le castillan en calligraphie chinoise ou en morse, elles demeureraient in fine du français et du castillan. La graphie est, ni plus ni moins, qu’un code. Rien de plus. La graphie fébusienne, celle de l’Escole Gastoû Febus, a été mise au point par Edouard Bourciez au printemps 1900 à la demande d’Adrien Planté, Miquèu de Camelat; elle a été remaniée par Simin Palay avec la parution de son célèbre « Dictionnaire du Béarnais et du Gascon modernes » en deux tomes en 1932. Elle est tout à fait respectable, mais n’est pas comme vous le prétendez dans vos écrits, authentique, venue des temps immémoriaux qui en feraient la Langue avec un immense L. Elle n’est pas pour autant meilleure que la graphie classique enseignée depuis 1957 dans les écoles, lycées du Béarn eu du Bas-Adour. Elles ont toutes des deux des avantages et des défauts.
Hélas, la graphie est devenue chez vous l’argument massue pour dire aux braves gens, trop souvent, hélas, incompétents, que la graphie étant « occitane » (ce qui faux est puisque les textes juridiques béarnais, les Fors par exemple, sont écrits dans une graphie fort proche de la graphie « classique ») la langue avec laquelle elle est orthographiée devient de facto occitane alors que le « biarnés en grafia classica qu’ei totun biarnés, » // biarnés en grafie classique qu’ey toutû biarnés ». Dans les deux graphies !