La vacance de M. Hulot

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Mes censeurs trouveront l’allusion au film de Jacques Tati trop facile. Mais si elle vous donne l’occasion d’un sourire, je ne la regretterai pas.
Un sourire, c’est toujours bon à prendre. Je ne vais pas préconiser que cela soit remboursé par la sécurité sociale ; mais prendre une dose de quatre ou cinq sourires par jour nous ferait beaucoup de bien. Souvent, nous préférons râler ou accuser.
La nouvelle cependant n’a rien de réjouissant. Elle a même de quoi inciter les partisans de M. Macron à faire la grimace. Car cette défection du ministre le plus populaire du gouvernement représente un coup dur pour celui-ci, d’autant qu’il a frappé comme un coup de foudre, même s’il a été plusieurs fois annoncé. Et que plusieurs mesures comme la hausse de la CSG ont ébréché la popularité du Président.
Coup dur parce qu’il prouve la difficulté de prendre en compte le sujet majeur pour notre planète : son état de santé et notamment le réchauffement climatique et ses conséquences. Il met aussi en lumière
l’influence du lobbying. Les intérêts qui s’opposent à la prise en compte de l’état de la planète ne s’exposent pas en pleine lumière ; mais ils sont puissants. Il y a tant à faire pour les contrecarrer ! La
pente est tellement glissante vers la dégradation : dégradation de la qualité de l’air, de la qualité des sols, bétonisation, étalement urbain. Qui saura s’y opposer ? On ne se risquera pas ici à faire des
propositions pour combler la vacance.
Un simple témoignage, qui en appelle d’autres, suffira. Il y a deux jours je suis passé par la brèche de Roland, mon tour de taille me le permettant encore (sic). J’ai été frappé par la fonte du glacier. En
cette fin d’été on ne voit plus guère que les cailloux de la moraine et la montée dans les rochers sous la brèche est trois fois plus importante que naguère.
Les incendies à répétition, la pollution des océans, la baisse des ressources en plancton et en ressources halieutiques montrent aussi l’urgence de la question. Ce n’est pas une question d’idéologie.

Paul Itaulog

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11 commentaires

  • Ce matin, c’est la fête à la Macronie. j’aime bien les commentateurs en chambre qui refont le monde à partir de leur canapé. Pas beaucoup de propositions concrètes dans tout celà. Qui aurait fait mieux que Macron parmi nos hommes politiques actuels. Citez moi un seul nom crédible.

    • Personne, car ce n’est pas à un homme seul de mener un pays mais à une équipe représentant une collectivité représentative de l’ensemble de la population à qui on donne la parole et qu’on écoute. Il est Président de tous les Français!
      Maintenant, quand vous dîtes « mieux » cela veut dire quoi? Le mieux des uns n’est pas le mieux des autres! Il a fait des réformes qui s’accordent avec l’économie libérale, d’autres auraient fait des réformes bien plus indispensables pour l’avenir de la société, contre le réchauffement, la pollution, l’alimentation, la santé; elles n’ont pas été faites car elles n’ont pas été voulues . Un grand nombre de Français ont été piégés.

  • «On ne se risquera pas ici à faire des propositions pour combler la vacance.»
    Comportement responsable que ne peut pas suivre la presse, pour vendre le plus possible. Sud Ouest, lundi 3 septembre, page 7 ne s’en prive pas.
    Il commence par évoquer les contacts entre E.Macron et Cohn-Bendit.
    «Si tu es ministre, tu perds ta personnalité, tu n’as plus cette liberté, est-ce que tu veux cela?»
    Dans un but d’efficacité gouvernementale où tout repose sur le Président, cela peut s’admettre mais alors:
    + Les choses sont claires, un ministre est une articulation destinée à transmettre et faire exécuter les décisions du grand prêtre, n’importe qui peut donc prendre la place, compétences très secondaires. S’il manifeste certaines convictions, il peut, avec une cuirasse solide, faire accomplir de «petits pas pour l’humanité» et de «grands pas» pour le réchauffement climatique, la pollution et les profits de certains.
    Les choses sont claires aussi car on saura que celui qui acceptera le rôle de godillot est un arriviste, il se fera des relations, il n’aura aucun pouvoir, il n’aura que le prestige, la possibilité de défendre les positions macroniennes en s’efforçant de convaincre l’opinion publique qu’elle est dans de bonnes mains.
    Oyez citoyens, dormez tranquilles, Macron veille sur vous!
    +Les choses sont enfin claires qu’un Ministre de la transition écologique qui devrait déjà être associé aux ministère de l’agriculture et de l’alimentation, des Solidarités et de la Santé, de la Recherche et de l’innovation, du travail et de l’enseignement, ne sert plus à rien.
    Comme l’essentiel est de faire des économies sur les dépenses publiques, il serait bien moins hypocrite, et sûrement bien accepté par beaucoup,….de supprimer ce poste ministériel.

    • Eh oui, Monsieur Vallet, vous prenez conscience de l’hypocrisie qui guide en toutes circonstances nos politiciens. C’est pas glorieux, mais c’est ainsi et peu considèrent que cela est susceptible de changer. Alors faut-il se résigner ?

  • « L’échec de Hulot traduit en échec du gouvernement » par les anti-macronistes ?
    Il fallait oser cette interprétation. C’est une manière peu élégante de masquer l’incroyable aveuglement de l’élite technocratique devant la situation de la Planète. C’est nier l’antagonisme de deux visions. En d’autres termes : celle qui donne priorité à la vie (surtout celle de nos descendants) ou celle qui donne priorité au « progrès », celui du bilan financier et du chiffre d’affaires ?

  • Monsieur Hulot n’est rien qu’un pantin exploité. Il servait de caution morale aux rares électeurs socialistes. Son départ est dérisoire. En revanche les lobbies qui ont financé le banquier Jupiter et vont financer son maintien au pouvoir doivent être cajolés. Il vaut mieux satisfaire 4000 soutiens, capables de donner 7500 euros fiscalement déductibles, que quelques électeurs écolos volatiles. Le budget obtenu ( 30 millions ) est bien suffisant pour être élu et réélu facilement. Personne ne délogera du pouvoir ces financiers.

    • Voila un commentaire tout en nuance et en finesse….sans grand rapport avec la question…Mais si vous y croyez….il n’ y a rien d’autre à dire….juste respecter la liberté d’expression…

  • Cette démission qui constitue un échec après avoir suscité de l’espoir est surtout la conséquence d’une grande solitude….Solitude dans l’équipe gouvernementale de quelqu’un aux prises avec des enjeux d’avenir déterminants et qui bousculent totalement le fonctionnement de la société qui a du mal à se dégager d’habitudes qui vont à l’encontre des changements considérables qui sont nécessaires. Face à cet enjeu, la dialectique entre le présent et le court terme et une vision de la planète à plus long terme qui passe par des remises en cause immédiates qui heurtent les consciences….en dehors bien entendu des postures adoptées d’autant plus facilement qu’on sait que rien ne changera.
    L’autre solitude c’est celle vis à vis de l’opinion. Car le festival des « faux-culs » qui va se déchaîner dans les temps à venir ne doit pas faire oublier l’abandon de l’opinion qui s’est distinguée surtout par des sarcasmes, des conseils en forme de leçon et une absence de soutien. Cela vaut aussi pour la presse qui a plus passé son temps à compter les points ,dans des supputations sur son maintien au gouvernement que sur de véritables campagnes d’information pour préciser les enjeux. Hulot a beaucoup insisté sur ce déficit de soutien de l’opinion, de la presse….mais aussi de ce qui reste de forces écologiques confinées à des cénacles ou des chapelles, bien incapables du moindre mouvement d’opinion. On l’a bien bien vu avec l’arrêt de ND des Landes, qui est à mettre à son actif et qui n’a suscité aucun mouvement populaire, laissant le ministre et l’exécutif face à des zadistes qui sont à l’écologie ce que le djihadisme est à l’islam;
    Où sont les grandes mobilisations écologistes des années 70 et 80 ? C’était pourtant le moment de donner une assise populaire à des questions qui ne peuvent plus être différées.
    Et on pourrait illustrer cela par l’affaire des deux ourses….dans notre petit pays.
    Les anti-ours ont rassemblé 1400 opposants de l’Ariège au Pays Basques. Ce qui est mathématiquement très peu….mais spectaculaire….En face, malgré une opinion largement ouverte à la diversité biologique on a été dans l’incapacité d’organiser un rassemblement qui aurait du regrouper des milliers et des milliers de participants….
    On peut d’ailleurs supputer que beaucoup de citoyens, raisonnant au travers du « Macron-bashing »….ne sont pas totalement mécontents de l’échec de Hulot…..traduit en échec du gouvernement…
    Et bien nous n’aurons pas d’ourse et ce qui a été commencé risque de finir dans des tiroirs….et pourtant malgré l’échec provoqué par cette double solitude, l’histoire réévaluera le bilan du ministre….qui en un an a réalisé plus que certaines mandatures précédentes.

    • Michel LACANETTE.

      Propos partagés.
      Le problème écologique c’ est qu’ il ne laisse pas des milliers de morts en quelques heures, au moins dans les sociétés occidentales dites  » évoluées » , mais par contre les dégradations sont bien plus pernicieuses sur le long terme. Bien souvent on ne s’ en rend compte que lorsqu’ elles sont irréversibles. Mais l’ on se dit que l’ on a bien vécu sans ours, donc les générations futures n’ auront qu’ à se contenter d’ images ou de peluches, mais pendant tout ce temps se sont des milliers d’ espèces qui auront disparu sans que personne y prenne garde.

      • Propos également partagés.
        La triste réalité est que l’ensemble des citoyens, convaincus par le pouvoir de la nécessité d’une croissance éternelle de la consommation, est devenu tellement dépendant de ce besoin que seul le pouvoir d’achat compte. Le seul « petit pas » est qu’on est de plus en plus convaincu qu’il faut que cela change mais pas pour soi. Sans la contribution du peuple, rien n’est possible. On en est loin!