Touche pas à ma meuf !
Ce titre ne me plaît pas, et cependant j’ai l’intention de m’en servir deux fois ! Je vous laisse deviner quelle sera la seconde utilisation (un peu d’attente ou de suspense a toujours été utilisé par les scribouilleurs).
Donc, pardon pour l’usage du verlan dans ce titre. Mon statut n’est pas celui du Chef de l’État, mais je crois que chacun se doit de préserver sa langue. Ce titre évoque sans doute pour des lecteurs un mot d’ordre lancé par le regretté Coluche. J’espère qu’il sera marqué d’une touche de solidarité et de générosité, comme son modèle.
Lorsque l’on se penchera sur cette année passée, il se pourrait bien que l’on retienne comme événement marquant de ces derniers mois une évolution marquante des sociétés occidentales la transformation du statut de la femme à la suite du mouvement féministe, dans ses formes extrêmes (« Balance ton porc ! ») comme dans ses formes plus modérées et cependant fermes. Il n’est pas douteux que cette évolution se poursuivra, sous une forme ou une autre. Par exemple par des revendications économiques en matière de salaire et/ou des évolutions dans l’accomplissement des tâches familiales.
Mon propos ici consiste à affirmer que ces questions ne concernent pas seulement les femmes. Elles concernent aussi les hommes. Premièrement parce qu’il est naturel qu’ils puissent souhaiter que leur compagne, leur fille ou leur mère ne soit pas inquiétée sur la voie publique ou dans le travail. En second lieu parce que les hommes peuvent aussi souhaiter ne pas être suspectés d’être prêts à se livrer à des actes odieux lorsqu’ils n’ont aucune intention maléfique. Les hommes peuvent aussi bénéficier d’un climat apaisé entre les sexes.
La violence ne disparaîtra pas d’un coup de baguette magique. Mais chacun peut contribuer à plus de respect et de confiance. La libération de la parole peut y contribuer aussi. Il se trouvera bien une lectrice (ou un lecteur !) pour rappeler avec précision que dans ce pays une femme meurt sous les coups de son compagnon chaque jour. Et combien sont violées ou agressées ?
Paul Itaulog
Que j’aimerais que vous ayez raison tous les deux ! Mais hélas, je crois que la violence morale et psychologique pernicieuse et perverse n’est pas encore près de disparaître. Surtout quand on a affaire aux pervers narcissiques et manipulateurs … Et cette violence là, à mon goût, on n’en parle pas suffisamment …!!!
« dans ce pays une femme meurt sous les coups de son compagnon chaque jour »
Je crois que c’est tous les 3 jours, ce qui fait 3 fois moins mais ne change en rien l’intérêt de votre propos. C’est juste une précision car 123 femmes l’an passé, c’est un nombre énorme et ces ont 123 tragédies infames. Sans compter les autres que vous évoquez. Je partage votre souhait, sous-jacent, que cette année soit charnière : il y a des comportements qui ne passeront heureusement plus.