Le 18 janvier 2018 j’avais écrit ceci sur le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.

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« Et maintenant quelles conséquences ? Des milliards d’euros avec l’indemnisation de VINCI qui devait exploiter l’aéroport défunt pendant 55 ans, des marchés de travaux abandonnés et une capitulation qui sera mal récompensée car les  » zadistes « , des citoyens sans foi ni loi qui n’apportent rien à la société, ont pour but final de faire plier l’Etat. Ils n’y parviendront sans doute pas, mais à quel prix ? L’Etat a perdu l’honneur, il ne peut pas perdre la guerre.
Et cette faiblesse encourage tous ceux qui s’opposent à un vivre ensemble, ceux qui agressent les forces de l’ordre, les pompiers, les gardiens de prison, les enseignants etc. Nos gouvernants ne voient-ils pas que le tissu social se détricote ou sont-ils incapables d’enrayer l’hémorragie de l’autorité légitime ? »
Je me suis totalement trompé. Le président et le premier ministre ont capitulé. La violence a payé et aujourd’hui les deux-mêmes viennent dire leur indignation au soir des exactions commises à Paris et même dans des villes moyennement peuplées de province.
Nous avons toujours ce que nous méritons et il est bien vain de faire la grosse voix quand depuis des années la violence est le quotidien dans de nombreux territoires où nos forces de l’ordre et nos pompiers sont agressés, où le nombre de leurs blessés est supérieur à celui des voyous, clandestins et trafiquants en tous genres qui les assaillent.
Monsieur Gérard COLLOMB, ancien ministre de l’intérieur qui a vu venir ce qui se passe et a préféré démissionner avant d’en assumer la responsabilité, a dit que le pays était en guerre. Alors, ce ne sont pas les forces de police qu’il faut mettre en œuvre. C’est l’armée ! Sa mission est de défendre le pays non seulement dans une guerre contre une force étrangère mais dans tout ce qui compromet l’intégrité du territoire national. La population qui soutient majoritairement les gilets jaunes est lasse de trop de choses. Des incivilités insuffisamment réprimées, des responsables politiques condamnés mais jamais emprisonnés, une fiscalité accablante, la même qui conduisit à la révolution de 1789, un système électoral qui interdit une représentation équitable des opinions exprimées, le maintien ou la création de privilèges non justifiés par un mérite sinon celui d’un népotisme ou par une arrière-pensée électorale.
Le président et le premier ministre font de la violence qui s’est manifestée le fer de lance de leurs propos. Ne voient-ils pas que cette violence va continuer tout simplement parce qu’ils n’ont pas de bonnes réponses a y apporter.
Le pays est en faillite et tout le monde le sait. Alors deux solutions ? Ou les taxes continueront de croître subrepticement mais sûrement et la violence s’amplifiera, ou il faudra réduire le train de vie de l’État qui par un orgueil déplacé veut encore croire et nous faire croire que nous sommes un grand pays en multipliant les générosités en tous genres. Et là que nous proposera-t-on ? La suppression du conseil économique et social, une assemblée pour petits camarades en échange de services rendus ou de mandats perdus, la réduction drastique du nombre des parlementaires et des élus régionaux et de leurs avantages etc. On nous rebat les oreilles en nous qualifiant de pays des droits de l’homme (ce qui est historiquement inexact) ou de puissance mondiale. Le peuple s’en moque parce qu’aujourd’hui nous ne sommes pas un grand pays, ni démographiquement, ni économiquement. Nous avons été un grand peuple, celui des Voltaire, Montesquieu, Hugo, Camus, Sartre, celui de Pierre et Marie Curie, celui des grands couturiers, de Pasteur, de patriotes courageux et aujourd’hui nous le sommes par des sportifs professionnels aux revenus indécents contre personne ne s’élève d’ailleurs.
On va donc en rester à la condamnation de la violence qui a été le fait de quelques casseurs, propos facile car soutenu par la quasi-totalité des Français. Mais que fera-t-on pour améliorer leur pouvoir d’achat, leur sécurité, imposer une laïcité absolue indispensable au vivre ensemble, pour que la ruralité ne soit pas abandonnée ?
Autre coup gueule : nos revenus sont amputés de la CSG et nous payons des impôts sur une partie de ce prélèvement. Je m’étonne que cette anomalie n’ait pas encore fait l’objet d’un recours judiciaire national et européen.
Le malaise n’est pas notre privilège. Des pays voisins le connaissent aussi. Les instances européennes et leurs multiples interventions dans la vie des citoyens n’y sont pas étrangères. Encore un chantier à ouvrir.
Les gouvernants s’insurgent très justement contre la violation de la tombe du soldat inconnu. Mais l’éducation civique, l’amour du pays, son histoire sont-ils suffisamment enseignés ? En d’autres temps oui, et nous respections et nos maîtres et nos policiers et les juges. Autres temps, autres mœurs !

Pierre ESPOSITO

Crédit phot Paris Match

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Un commentaire

  • Vous êtes toujours aussi mal renseigné. Le projet d’aéroport avait déjà coute un peu de sou, mais sa construction et surtout son entretien et son raccordement aurait couté encore plus. Un aéroport plus petit à 100 km de là venait de fermer 10 ans après sa mise en service. EN plus techniquement la réalisation d’un aéroport sur une zone humide est …illégale et extraordinairement couteuse.
    Macron a pris sa décision pour des raisons techniques et financières. La bonne solution était de faire comme Hollande : laisser pourrir car tout le monde savait que la fin du projet d’aéroport allait le forcer à intervenir.
    Sur place l’évacuation a été d’une grande violence, même si ça aurait pu être pire. Et en fait chez les gilets jaunes ce que je craignais, et qui est arrivé, c’est que confrontés à la violence des forces de l’ordre … ils ne s’enflamment plus.
    La confusion incertaine leur parait préférable à la certitude mortelle. On peut les comprendre, non ?