A Pau, les CRS retirent leurs casques

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Plusieurs organes de presse, La République des Pyrénées, Sud Ouest, mais également Le Courrier picard et Huffpost, se sont fait l’écho de cette scène où, à Pau, on voit des policiers face à des manifestants, Gilets jaunes, retirer leur casque et être ensuite applaudis. Cette vidéo a fait le buzz. Mais que dire des interprétations qui s’en sont suivies ?
Cela se passait à proximité de la mairie de Pau et les forces de l’ordre avaient pour mission de protéger le bâtiment. Les manifestants avaient tenté de soulever la grille d’entrée et voulaient pénétrer à l’intérieur. A un moment les policiers, appuyés d’ailleurs par des gendarmes, se trouvent placés en barrage, face à un groupe de personnes dont le nombre est difficile à préciser. Cela se situe visiblement rue Saint Louis. Les Gilets Jaunes ne montrent aucun signe d’agressivité, alors d’une façon concertée, les policiers retirent leurs casques et sont immédiatement applaudis par les manifestants. Tout tient à la façon dont on peut interpréter ce geste
De la part des manifestants en premier lieu, qui, voyant dans ce comportement un signe de « connivence », ont laissé apparaître leur satisfaction par des applaudissements. On ne peut le leur reprocher, le signe était en effet évident qu’il ne devait pas avoir de violences entre les deux dispositifs. Cependant de là à considérer qu’il s’agit d’un geste de soutien, il y a un pas.
De la part des policiers ensuite qui, à la différence de ce que les journalistes affirment, ne sont pas des CRS (Compagnie Républicaine de Sécurité) mais des urbains. La nuance est d’importance dans la mesure où ces « urbains » sont ceux qui sont affectés en commissariat et exercent leur mission quotidienne au contact de leurs concitoyens, une police de proximité en quelque sorte. Si l’on regarde bien les images, derrière le premier rang des policiers se trouvent des gendarmes qui, eux, sont tête nue. L’ensemble de ces fonctionnaires sont missionnés pour maintenir l’ordre public et protéger les personnes et les biens. La conception première est que cela doit se passer dans le calme et que les heurts doivent être évités autant que cela est possible. Il ne s’agit pas a priori d’un affrontement, il n’y a pas face à face des ennemis.
Ces principes étant établis, il faut savoir que lors de cette manifestation à Pau, afin de détendre l’atmosphère, le commissaire de police, responsable du dispositif, est allé vers les manifestants et leur a proposé de faire retirer les casques à ses hommes dans la mesure où eux-même, les gilets jaunes, adopteraient un comportement calme et respectueux des règles. Ceux-ci ayant accepté le principe, les policiers ont retiré leurs casques. Jusqu’au moment où un œuf parti du côté des manifestants est venu atterrir sur les policiers. Ces derniers ont donc immédiatement remis leurs couvre-chef. Puis l’ambiance s’étant à nouveau détendue, les casques ont été retirés. Le casque ayant pour objet de se protéger des coups, toute une symbolique s’y rattache.
Il faut donc comprendre que ce geste interprété à tort comme une connivence par certains, comme une adhésion des policiers aux revendications des manifestants par d’autres, résulte davantage des circonstances que des convictions de chacun. Tout doit être entrepris pour éviter les violences et le comportement des policiers est arrivé à cette fin. Là était l’essentiel.
Ceci n’empêche pas les policiers d’avoir leurs convictions et éventuellement de placer un gilet jaune sur le tableau de bord de leurs voitures personnelles. Mais dans l’exercice de leur mission, cela ne doit en aucune manière transparaître. C’est ce qu’on appelle le devoir de réserve.

Pau, le 5 décembre 2018

par Joël Braud

Crédit photo : korens.com

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2 commentaires

  • Oui, merci Mr Braud pour ce bel article, mettant bien « les points sur les i » et ce, tout en douceur … Cela apporte un peu de baume au coeur et en ces jours difficiles et violents, nous en avons bien besoin … ! Alors oui, merci !

  • Merci, Joël Braud, pour cette mise au point bienvenue et nécessaire. On trouve des gens intelligents partout, c’est rassurant pour l’avenir.