Le grand débat palois
Il a bien eu lieu comme prévu le vendredi 25 janvier 2019 à 18 h 00. J’y étais , je suis parti avant la fin. J’en retire une impression mitigée.
D’abord, il n’y avait pas sept personnes référentes comme indiqué au départ mais seulement six. En effet, Denys de Bechillon, professeur de droit public, spécialiste des institutions était absent. Restaient sur la scène, Mme Valérie Paris, présidente de la C.P.A.M. (Caisse Primaire d’Assurance Maladie), Mme Fabienne BASCOU administratrice de la C.A.F. (Caisse d’Allocations Familiales), M. Jacques Le Cacheux, professeur d’économie et de finances publiques, M. Jean Gourdou, professeur de droit public, spécialisé dans les collectivités locales, M. Jean Marziou ancien rédacteur en chef de Pyrénées Presse et M. Philippe Tugas ancien rédacteur en chef de Pyrénées presse et de Sud Ouest.
Dès le début, François Bayrou, auto-positionné en Monsieur Loyal se livre à une introduction qui dure presque une demi heure. On a beaucoup lu dans la presse locale les réactions à ce choix de se choisir lui-même pour animer ce débat dans un esprit, disait-il, de parfaite neutralité. Il faut croire que cette position de neutralité absolue n’est pas aussi facile qu’il y paraît parce qu’à deux ou trois reprises, François Bayrou a dû l’oublier. Il faut dire que la prise de parole de certaines personnes qui ont confondu grand débat national et campagne électorale pour les prochaines municipales, l’ont conduit à être plus maire de Pau qu’organisateur de la soirée. En effet la situation du commerce de Pau a fait polémique, il faut reconnaître que ce n’était pas tout à fait l’objet. Il a d’ailleurs su le dire en rappelant que ce n’était pas un débat municipal.
Au fond de la salle l’atmosphère était lourde. S’y trouvaient en effet des « gilets jaunes » remontés comme des pendules, qui n’avaient qu’un objectif, en découdre. Même si l’on peut considérer qu’ils étaient dans leur rôle et que sans leur mouvement cette rencontre n’aurait jamais eu lieu on ne peut leur reconnaître le droit de perturber un débat qui est une réponse à l’expression de leur colère. Les interpellations fusaient en direction de François Bayrou. Il y a même eu deux comportements qui ont paru à beaucoup hors de propos. Un fonctionnaire de l’hôpital de Pau qui a traité les élus de voleurs. Ce qui lui a valu une réaction ferme de Bayrou. Enfin dans le chapitre des incidents on peut également citer le faible d’esprit de service, bien connu sur la place de Pau, qui, bien qu’ayant protégé ses rares neurones sous son béret, a proféré des propos que personne n’a compris. Mais il était dans son rôle habituel.
La première intervenante fut une commerçante d’Artiguelouve. Elle a décrit sa situation de façon pathétique et s’est même excusée d’avoir à s’exposer ainsi devant des gens qu’elle ne connaissait pas. Elle a évoqué successivement le R.S.I. (Régime spécial des indépendants) qui l’étranglait et la suprématie de la grande distribution. Un grand moment d’émotion. Puis ont suivi d’autres intervenants qui, en commençant par exposer leur propre situation, ont déploré que le pays ne se sente plus représenté et dit qu’il il y avait urgence à réduire les charges des entreprises. Une dame en invalidité a également parlé des nombreuses difficultés auxquelles elle devait faire face pour continuer à vivre. Un témoignage poignant. Une infirmière de l’EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) de Sauvagnon nous a décrit sa situation professionnelle. Enfin une dame, très respectable qui avait préparé son intervention par écrit a su conclure en évoquant l’aspect humain des rapports entre citoyens et administrations. Ce fut l’occasion pour Bayrou de dénoncer ce qu’il est maintenant convenu d’appeler la dématérialisation. Un franc succès pour lui car correspondant à un mal vivre ressenti par beaucoup.
A côté de cela, il faut bien reconnaître que certains, peu nombreux certes, étaient venus là pour exposer dans de longues diatribes leur vision d’une société idéale. Le premier, Roland Bermude, si j’ai bien noté, nous a gratifié d’un monologue sans fin ; c’est long surtout lorsqu’on ne comprend pas vraiment ce qu’il veut démontrer. Il a même curieusement dans l’élan, cité une phrase du Général de Gaulle contenu dans le livre d’Alain Peyrefitte « C’était de Gaulle ». Une phrase raciste, du moins selon les critères actuels. Cela lui a valu d’être repris de volée par Bayrou qui lui a rappelé que la notion de race n’existe pas. Et puis a eu la parole un gilet jaune qui, avec une constance admirable, tenait la main levée depuis le début de la rencontre. Il a d’abord dit qu’il était chercheur, je ne sais plus où, et qu’il appartenait à Lutte Ouvrière. Il venait donc nous faire part de ses convictions avec une véhémence telle qu’un de ses voisins, aux cheveux blancs, s’est levé comme pour l’agresser, si bien qu’un chargé de sécurité a dû s’interposer.
C’est à ce moment là que j’ai décidé de partir, il était 20 h 30. Bien tôt sans doute en regard de l’heure de fin de réunion qui s’est située aux alentours de 23 h 30.
Le thème du chômage n’a été que très peu abordé, sinon par Bayrou pour dire que la plus récente statistique laissait apparaître une baisse de celui-ci. Mais au delà, il faut regretter que les personnes référentes n’aient été que peu sollicitées. Une fois, la présidente de la C.P.A.M. a pu donner son avis sur le R.S.I d’une façon technique. L’administratrice de la C.A.F. a également pris la parole d’une façon discrète. Ce qui est surtout ressorti de leurs propos c’est que dans leurs fonctions elles se trouvent confrontées à une multiplicité de textes qui rendent particulièrement compliquée l’action des organismes qu’elles représentent. Je n’ai pas entendu les juristes et les journalistes s’exprimer. Si l’occasion m’en avait été donnée j’aurais demandé aux juristes de nous parler de ces revendications que sont : la démocratie participative, la proportionnelle et le vote blanc. Cela n’a pas été le cas, cependant leur point de vue aurait, me semble-t-il, été de nature à faire perdre à certains les illusions qui sont actuellement les leurs sur ces sujets.
Enfin, le régime est maintenant dans le dialogue et ça ne fonctionne pas trop mal. Il faudra bien que la France trouve le moyen de résoudre ce problème de démocratie parce qu’il y a une réelle rupture de confiance entre les citoyens et les responsables politiques. Y parviendrons-nous ?
Pau, le 29 janvier 2019
par Joël Braud
Je ne reviendrai pas sur les commentaires sur cette première et longue soirée de débat, au cours de laquelle toutes les questions ont été permises !
Ce qui a été consternant lors de cette soirée, ce sont les insultes auxquels a dû faire face notre Maire qui a su mettre un terme très rapidement à ces dérives provoquées par quelques GJ virulents avec au milieu, un discours de militant ambiance « Lutte Ouvrière » de la part d’un enseignant-chercheur : un « show » pénible à entendre car la plupart des personnes n’étaient pas là, pour assister à un meeting politique !
Les interventions des personnalités (Universitaires, deux responsables élus d’organismes sociaux et deux anciens journalistes), à la fin de la séance des questions vers 23h30, m’a semblé un peu trop courte, mais peut-être était-ce mieux ainsi ou était-ce voulu ?
Ces personnalités, ont quand même dû patienter près de 6 heures avant de s’exprimer… brièvement, devant une assemblée un peu clairsemée…
Suite à la question d’une personne dans la salle, il fut, à bon escient, projeté lors de cette longue soirée, un tableau intéressant (Source : Eurostat, calculs DG trésor, chiffres repris par « Sud-Ouest » le 18/01/19)
« Retraites, transports, aides, défense… : voici ce que l’on finance avec 1 000 euros d’argent public » (Publié le 18/01/2019 par SudOuest.fr avec AFP) :
URL : https://www.sudouest.fr/2019/01/18/retraites-transports-aides-defense-avec-1-000-euros-d-argent-public-que-finance-t-on-5743044-10530.php
Rappel (bis, ter repetita) : dans la lettre de notre Président adressée lundi dernier 14 janvier 2019 à tous les français, il y a une phrase qui résume les limites du débat, phrase qui me convient toujours parfaitement :
« Nous ne pouvons, quoi qu’il en soit, poursuivre les baisses d’impôt sans baisser le niveau global de notre dépense publique. »
Je n’aime pas ce genre de Gand’messe ,surtout quand mr Bayrou s’arroge le droit d’etre juge et parti . Il imopse sa methode ,son point de vue . Circulez y’a rien a voir et a dire
La methode Bayrou la voici : Il se place devant ses assesseurs et leur donne rarement la parole . Ensuite il fait semblant de retenir ,par exemple ,une proposition et confie a un de ses assesseurs de prendre note pour suivre ‘L’affaire « Nous avons fait l’experience au quertier du Buisson avec nos arbres . Cela fait 2 ans et nous attendons toujours!!!!
Pour ce qui est de ces rencontres -débats n’oublions pas ceci : La somme de intêrets particuliers ne fait pas l’intêteret général . C’est trop souvent le cas et l’on noie le poisson
et pour Mr Bayrou c’est du grand ART