A Jean-Paul Matteï
Lors d’un grand débat palois, j’ai eu l’occasion de poser une question sur la taxe d’habitation. Inspiré par le Conseil d’État qui avait rappelé quelques jours auparavant qu’il existait un principe d’égalité de tous devant l’impôt, je soulignais les disparités qui existent entre les divers taux appliqués par les élus pour la taxe d’habitation. François Bayrou vous a alors demandé de me répondre.
Ce fut bien sûr un grand honneur pour moi de constater que ce rôle fut confié à un député. Votre réponse fut à la fois courte et simple. Vous avez rappelé qu’ayant été maire d’une ville, vous aviez le pouvoir d’augmenter les impôts locaux afin de financer une réalisation que vous envisagiez. Avec le recul et après réflexion, je dois vous dire que votre réponse apporte d’une façon magistrale de l’eau à mon moulin et enrichit ma démonstration.
Vous ne le savez peut-être pas, alors je vous l’écris ici, ce problème de disparité des taux de la taxe d’habitation fixés par les communes est en quelque sorte mon cheval de bataille. Certains y verront chez moi, et ce n’est pas tout à fait faux, une forme d’obsession. Je considère en effet qu’il y a là une injustice dont les élus locaux sont responsables. La décentralisation en est bien évidemment la cause. Vous bénéficiez messieurs les élus d’un pouvoir créateur d’inégalité, voire d’injustice.
Car pouvez-vous expliquer clairement pourquoi, pour ne rester que dans l’espace de la communauté d’agglomération de Pau, le taux de la taxe d’habitation se situe à 22,12% pour Pau et à 9,46% pour Lons ? Idron, qui n’a pas la réputation d’une ville de pauvres – on la surnomme ici le Neuilly du Béarn – pointe, elle, à 7,92%. Rendez-vous compte, presque trois fois moins élevé que Pau !
Ne me dites pas que Pau est plus chère parce qu’elle bénéficie d’équipements qui n’existent pas ailleurs car alors il faudra m’expliquer pourquoi ces installations sont accessibles à tout le monde, y compris évidemment aux non Palois. Et m’expliquer aussi pourquoi, les Palois ne bénéficient pas de tarifs préférentiels pour fréquenter certains équipements payés par leurs impôts.
Je sais que les élus dont vous êtes sont parfaitement conscients de ce problème, de cette disparité, et qu’ils sont plutôt mal à l’aise quand il s’agit de trouver une explication, voire une justification. Ils n’osent reconnaître que dans certains cas les politiques ont vu trop grand. Des équipements palois ne sont pas d’une réelle utilité, d’autres sont surdimensionnés en raison de l’usage qui en est fait. On pourrait à ce titre citer, le Jaï Alaï, le palais des sports, le Zénith, le stade d’eaux vives, le palais Beaumont, le stade du Hameau, le stade de foot et enfin ce BHNS dont on n’imagine pas vraiment « l’indispensabilité ». Avait-on besoin de voir grandiose ? Ne pouvait-on pas rester un peu plus modeste. Les halles de Pau sont sans aucun doute une réussite, mais a-t-on mis en adéquation son coût et son utilité ?
Il faut alors s’interroger pour savoir qui ces somptuaires réalisations servent autant qu’on nous l’a laissé entendre. Et là il faut bien reconnaître que c’est surtout la mégalomanie de certains décideurs qui y a trouvé son compte. Ils ont voulu se faire plaisir, laisser leur nom, leur empreinte dans la postérité. A la gloire d’eux-même en quelque sorte.
Sur le plateau de la Grande confrontation, le mercredi 24 avril 2019, sur LCI, François Bayrou, qui est le chef du parti auquel vous appartenez, fustige à sa manière le référendum d’initiative citoyenne : « Je suis opposé au référendum d’initiative citoyenne. Je vais dire quelque chose de simple : aucun des projets que j’ai portés et qui sont aujourd’hui très largement approuvés -j’allais dire plébiscités mais ça n’aurait pas été juste – par les habitants de la ville ne seraient passés au référendum ». Il a ajouté que ni la pyramide du Louvre, ni Beaubourg ne seraient jamais passés au référendum. « Le rôle d’un leader, a-t-il conclut avec modestie, c’est d’écrire des pages nouvelles ! »
Il faut donc comprendre, Monsieur le Député, que la voix du peuple ne vaut d’être écoutée et prise en compte que lorsqu’elle vous accorde ses suffrages. Sinon elle empêche l’élu de faire des choix. Et de dépenser à sa guise l’argent du contribuable.
Voilà en quelques mots les réflexions que m’a inspiré votre réponse. Et puis comme on ne m’avait pas laissé le micro, je n’ai pu vous poser une dernière question : « Lorsque vous n’envisagez pas de réalisation, vous baissez les impôts ? » Tout le monde sait bien qu’en France les impôts ne baissent jamais !
Pau, le 29 avril 2019
par Joël Braud
La maison brûle (extinction massive d’espèces animales, végétales, exploitation forcenée des ressources naturelles) mais avez le souci premier de savoir qui assure le bien ! Vous me faites penser à cette brave Section Paloise qui, ce WE, jouait un autre jeu face au Stade Toulousain ?
A côté de la plaque.
Vous vous interrogez sur les égos de nos politiques ! Pourquoi ? Aviez-vous imaginé qu’ils puissent être mus par d’autres intentions.
Ne pensez-vous pas qu’il nous faudrait revoir la copie du développement économique, des naissances et de la population sur la planète ? Il y a danger mortel avec les tenants du pouvoir aux États Unis comme au Brésil.
Nous allons droit dans le mur, avec les Gilets Jaunes en tête qui n’ont d’autres soucis que leur propre « droit à la consommation ». Peu importe pour les générations qui suivront.
Revoyez votre copie. Elle devient essentielle à notre survie.
François Bayrou (l’homme « qui n’a qu’une parole » -il l’a répété à loisir durant la campagne municipale 2014) avait promis de baisser les impôts. Mais il est confirmé ici que lesdites promesses n’engagent que celles et ceux qui les ont crues.
Le ministre-roi et maire nouvellement élu avait dénoncé le prix exorbitant d’un projet de BHNS bien moins couteux que celui qui en cours de réalisation.
Le ministre-roi et maire nouvellement élu avait promis de limiter les embauches et le favoritisme dans tous les services. Je n’entrerai pas dans les détails (car je ne les connais pas tous), mais on voit bien ce qui se passe à l’hôtel de ville!
Le ministre-roi et maire prône l’usage des transports en commun mais il roule dans une GROSSE voiture de fonction, Monsieur l’Edile.
Ce n’est pas forcément mieux ailleurs, mais est-ce aussi ostentatoire, aussi attentatoire (aux libertés individuelles des citoyens)?
Car le Démocrate, est un tribun autoritaire. Il gifla, jadis, un petit garçon qui lui faisait les poches. Notez que je ne blâme pas ici le geste de l’adulte. Mais aujourd’hui, quel châtiment devrait être appliqué à celui qui se veut « légitime par le vote » sans avoir trop d’explications à fournir? le professeur qu’il fut dit converser souvent avec un jeune président. Lui enseigne-t-il l’art de la gouvernance démocratique?
Qu’en a-t-il à faire, e ministre-roi et maire, de sa population qui tombe dans la pauvreté? Que lui importent les petits commerçants ou artisans qui déposent le bilan parce que la ville se meurt?
Qui habitera demain dans les nouveaux quartiers embourgeoisés qui plaisent tant à Sa Majesté?
Ah! mais que je suis sot! il m’échappa dès le début de ma réflexion que les petits et grands bourgeois qui arriveraient après les travaux seraient heureux de payer des impôts à leur ministre-roi et maire. A moins que ces sujet de haute valeur n’aient déjà appris à optimiser, auquel cas d’impôt ils ne paieront pas. Ou si peux…
Comme le disait De Lafontaine, tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se casse.
A Pau, c’est la population qui se casse, petit à petit sous le poids des impôts. Et la fontaine des financements va se tarir, puisque pour remplacer les assujettis arrivent les optimiseurs. Mais nos politiques, Dieu n’a pas dû leur accorder la sagesse, ne le voient pas, car la ville belle est une ville peuplée de leurs amis, de leurs semblables, mais à terme, sans doute, de leurs fossoyeurs.
Qu’on construise, qu’on modernise, cela est sans doute souhaitable. Mais comment le fait on ? Je m’insurge de voir que les halles ont une clim alors qu’un projet était bioclimatique ! À l’heure actuelle, j’aurais envie de parler de choix tragique. Nouveau ne peut pas se conjuguer avec c limaticide. Là, le citoyen serait cohérent d’intervenir. De plus, le départ du marché bio fait partie de cette vision du siècle passé. Si le maire doit choisir, peut être mais, il faut qu’il ou elle ait une vision d’avenir.
Vous avez omis de parler du sureffectif à la mairie de Pau, enclenché pendant les mandats de Labarrère. C’est tellement facile d’embaucher les copains du Parti. On appelle ça du clientélisme.
Joël Braud, palois, ne pose pas le problème de l’inégalité devant l’impôt, car c’est LA caractéristique fondamentale d’une société socialiste redistributive. En effet TOUS nos impots créent des inégalités. Ce qui est ici appliqué à la commune, l’est aussi au niveau des départements, des régions, de l’Etat, et de l’Europe. C’est ainsi.
Reste le problème de la décentralisation.
On veut donner plus de responsabilité, par exemple dans les communes. Et c’est souhaitable. Ce sont ensuite aux citoyens de sanctionner par leur bulletins de vote la gestion plus ou moins bonne de leurs élus. Où est le problème ?
Pau vit audessus de ses moyens, avec une gestion calamiteuse depuis des années et peut être Bayrou sera même reconduit !!! C’est la démocratie redistributive dans toute sa stupidité car oui il faut surtout rajouter que seulement 40% des citoyens payent ces taxes locales, et donc se moquent de la gestion des élus…
Ceci dit les Maires de Pau font bien payer aux autres communes des dépenses somptuaires dont ils ne bénéficient pas. C’est le cas par exemple du BHNS qui ne dessert que des palois, ou le sport professionnel, ou la médiathèque, ou …etc
Mais tout cela vient du fait de notre organisation territoriale préhistorique. Il y a belle lurette que toutes ces villes de l’agglo auraient dû fusionner car effectivement pourquoi deux élus et deux gestion pour un habitant de Pau de l’avenue Jean Mermoz et son voisin d’en face qui lui est à Billère ?
Nos élus sont nuls, tout comme les citoyens qui ne se préoccupent pas de ce qui se passe dans leur cité (et c’est rigolo quand on entend les balivernes des ronds points comme le RIC)
Pôvre France…
Je m’insurge contre ces inégalités devant l’impôt dont sont responsables les élus locaux, commune, département ou région grâce aux pouvoirs trop étendus que la décentralisation leur a attribués.
A titre d’exemple : un ami domicilié à Idron, une maison avec une surface habitable supérieure à celle dont je dispose à Pau, un terrain plus grand et des revenus supérieurs, paie une taxe d’habitation qui est inférieure de 1000 € à celle que je paie. Est-ce admissible ?
Je ne demande pas la suppression de la taxe d’habitation, mais qu’elle soit calculée sur les mêmes bases pour tous au plan national.
Au moment où l’on parle d’harmonisation fiscale au niveau européen, est-il logique d’admettre qu’il existe entre plusieurs communes d’une même communauté d’agglomération de telles disparités ou iniquités ?
Par construction, la décentralisation implique la liberté de s’organiser (y compris bien sûr au plan fiscal) pour réaliser un programme pour lequel on a été élu. La sanction est le vote.
On ne peut comparer Pau et Idron je ne vois pas pourquoi il faudrait que les idronnais participent aux coûts de l’embellissement du centre ville ou les tocades de Bayrou comme les innombrables salles de spectacle ou…etc
Mais surtout vous oubliez que Idron participe au budget communautaire dont d’ailleurs il bénéficie peu comme par exemple la ligne de bus…entièrement paloise, et bien d’autres.
En cerise sur le gâteau, les palois sont en train de se faire avoir par Bayrou qui en fait AUGMENTE les impôts !
En effet pour satisfaire sa folie des grandeurs (comme AL …) IL AUGMENTE LA DETTE de la ville et de l’agglo, qui sont les impôts différés.
Les palois sont ils débiles ? résultat lors des prochaines municipales…
Mais je n’ai jamais comparé Pau à Idron. Je parle du principe d’égalité de tous devant l’impôt et dénonce précisément cette injustice qui fait qu’un habitant d’Idron est moins ponctionné qu’un habitant de Pau. La liberté de s’organiser débouche sur une injustice fiscale. Alors il faut dire vive la décentralisation.