Et bientôt les municipales !
Même si les dates précises des prochaines élections municipales ne sont pas connues, on a la certitude qu’elles auront lieu en 2020. Les dernières avaient eu lieu fin mars 2014. Déjà dans le Landerneau local les esprits s’agitent. Certains assurés de pouvoir tirer des conclusions définitives de l’élection des députés européens font des plans sur la comète. Peut-on en tirer des enseignements fiables ou seulement des enseignements de circonstance ?
C’est un travers bien français que de considérer que nous sommes de façon permanente en campagne électorale. Nous aimons cela de la même façon que nous nous passionnons pour les compétitions sportives. D’ailleurs selon les analyses des « personnes autorisées » (comme disait Coluche), l’élection des députés européens, est une élection qui a opposé Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Le combat fut acharné, comme dit la chanson (et ma citation s’arrêtera là pour des raisons de correction). L’un aurait gagné, l’autre aurait perdu. Nul doute que dans cet imbroglio d’arguments et de promesses c’est surtout l’Europe qui a perdu. Il en a été tellement peu question. Que voulez-vous, parler de l’Europe, de ses structures, de son organisation et de ses compétences, ce n’est pas porteur.
Alors tournons-nous vers les municipales en nous demandant en tout premier lieu : « Qu’est-ce qu’un bon maire ? » Certains partisans jusqu’au bout des ongles diront qu’il doit être de droite, d’autres ayant une comparable tolérance diront, eux, qu’il doit être de gauche. Comme s’il s’agissait là de contraires. Rappelons à ce propos la fameuse phrase de José Ortéga Y Gasset (1883-1955) « Être de gauche ou être de droite, c’est choisir une des innombrables manières qui s’offrent à l’homme d’être un imbécile ». Ces distinctions qui se veulent idéologiques n’existent que dans la propagande des partis politiques. Ils ont comme souci permanent de se distinguer de l’autre, ou cliver comme ils disent.
Si j’avais personnellement à répondre à cette question, je dirais qu ‘un bon maire doit être un serviteur très présent dans sa ville, qui est à l’écoute des citoyens (qui n’omet pas de répondre à leurs correspondances si vous voyez ce à quoi je fais allusion) qui est soucieux de leur bien-être et enfin qui n’a pas comme seul souci de réaliser des investissements lesquels n’ont pour unique raison d’exister que sa propre gloire. Autrement dit, ce doit être un gestionnaire soucieux de saines finances publiques. Il ne doit jamais oublier qu’un euro dépensé est un euro prélevé dans la besace d’un contribuable. Il ne doit pas non plus oublier que les réalisations ou investissements qu’il entreprend doivent profiter au plus grand nombre et non pas n’être réservées qu’à quelques uns.
Je n’ai pas l’intention ici de faire le procès de quiconque, cependant je me souviens de deux anecdotes qui peuvent être significatives. J’ai eu l’occasion de séjourner à Niort, peu après les dernières élections municipales. L’hôtesse chez qui je me trouvais m’avait alors expliqué pourquoi la maire n’avait pas été réélue. Elle attribuait son échec au fait qu’en voulant entreprendre un grand nombre de rénovations de la ville elle avait fini par indisposer les Niortais. En effet, disait-elle,trop de travaux, pendant trop longtemps avaient créé une telle gêne que les électeurs avaient exprimé leur mécontentement par leur vote. A Paris, où je vais rarement, il m’arrive de me déplacer en taxi. Les chauffeurs de taxis qui sont un véritable puits d’informations, pestent de façon unanime contre les travaux qui provoquent des embouteillages à n’en plus finir. Ils rendent Anne Hidalgo responsable de ces tracas dont ils ne voient pas la fin et pour des objectifs qu’ils ne comprennent pas. Il vont même jusqu’à dire que pour cette raison elle ne sera pas réélue.
Évidemment ne trouvez aucune allusion à un autre maire que vous connaissez. Mon intention est seulement de me limiter à des considérations d’ordre général. Vous me croyez ?
Pau, le 29 mai 2019
par Joël Braud
Tiens, un exemple, puisque vous parlez joliment de la « Brighton de Pau » : la collecte des égouts de la ville de Biarritz se fait sur un réseau unitaire ; pas besoin de vous expliquer les conséquences pour la propreté de l’océan, en particulier des eaux de baignades.
Si on avait fait porter l’effort du contribuable d’hier sur la construction au fur et à mesure, d’un réseau séparatif, la modernité qui vous dérange tant aurait évité au contribuable d’aujourd’hui de devoir envisager des dizaines d’années de travaux et des dizaines de millions d’euros… que personne n’a ! Résultat, personne de sérieux n’envisage d’entreprendre de tels pharaoniques travaux pourtant absolument nécessaires. Les déjections humaines continueront longtemps à se déverser sur le sable de la Grande plage à chaque orage.
« Être moderne dans 20 ou 30 ans » cela coûte beaucoup mois cher au contribuable, améliore la vie et, pour cet exemple, préserve l’océan et favorise le tourisme source de…revenus pour le contribuable
Non, pas beau comme l’antique et aucune langue de bois.
À Bordeaux ça a eu un sens. À Toulouse aussi. Si vous ne savez le voir, qu’y puis-je ? Et je ne compare pas les villes, mais les visions qu’ont eues ces maires de leur cité.
Tout comme Monsieur Borotra l’eut à Biarritz il y a 25 ans transformant cette bourgade de bord de mer en station à la mode : 3 fois moins d’habitants qu’à Pau. Cela vous satisfait ?
Bien sûr que ça coûte au contribuable. Vous avez une vision comptable. Quand vous vous achetez le costume de votre photo, ça vous coûte bien du fric, non ? C’est quoi votre but ? De mourir les poches pleines ?
Et on ne peut plus rien dire sur votre site sans se faire agresser…
C’est plaisant, Monsieur Braud, de voir combien votre analyse est politiquement marquée. Elle est même caractéristique d’un ancrage idéologique que je tairai puisqu’il ne vous intéresse pas. Mais c’est cocasse.
Votre bon maire serait donc un comptable : un sou est un sou. Non, évidemment. Un bon maire est celui qui a une « vista » et qui amène sa commune à être moderne dans 20, 30 ans. Celle qui n’aura pas pris de retard. Investir, c’est faire l’avenir. Pas le préparer, le faire, le provoquer, le déterminer.
Je ne sais si le maire auquel vous pensez a cette vision ni si ces travaux sont justifiés, je n’ai pas assez d’éléments pour en juger. Mais ne pas réélire un(e) maire parce qu’il ou elle a fait des travaux, c’est vraiment à très courte vue. Bon, Niort, je ne connais pas et à vrai dire, pour ce que j’en ai vu une fois, je n’ai pas envie d’une deuxième.
Mais regardez Toulouse d’abord puis Bordeaux ou encore Lyon (de trois tendances différentes à l’époque). Leurs maires avaient dit à leurs concitoyens : vous allez en baver 5 ans (tramway, métro etc.) et ça va coûter cher mais dans 5 ans votre ville sera transformée et prête à affronter les 30 ans qui viennent.
Avaient-ils tort ?
« Un bon maire, c’est celui qui a une »vista » et qui amène sa commune à être moderne dans 20 ou 30 ans. Celui qui n’aura pas pris de retard. Investir, c’est faire l’avenir. Pas le préparer, le faire, le provoquer le déterminer ». Selon ce que vous dites. A mon tour de vous dire que c’et plaisant ou si vous préférez, beau comme l’antique. C’est un exemple parfait de la langue de bois. Mais qu’est-ce que cela veut dire, pouvez vous être plus concret ? Avec un tel discours, si vous êtes candidat, vous avez toutes le chances de séduire les électeurs de base ceux qui se satisfont de belles paroles.
Puisque vous comparez Bordeaux et Toulouse à Pau (osons dire), rappelons que ce ne sont pas les mêmes dimensions. Cependant comme tout se paye par le contribuable, il faut souligner que le taux de la taxe d’habitation de Bordeaux est de 22,98%, le plus élevé de la Gironde. Quant à celui de Toulouse qui était de 15,87% en 2011, il est maintenant de 18,25%. Etre moderne dans 20 ou 30 ans, cela coûte cher … au contribuable.