Vélos et piétons, difficile cohabitation

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Parce que le beau temps est revenu, parce que ce week-end c’est la « Faites du vélo » à Pau et parce qu’enfin le vélo électrique est en train de connaître une formidable expansion, je vous invite à partager ces quelques réflexions d’un modeste palois usager de la bicyclette.

En premier lieu, il faut savoir reconnaître, bien que cela coûte un peu, que dans notre ville, de nombreux aménagements ont été réalisés en faveur des cyclistes. Le parcours consacré au BHNS (bus à haut niveau de service) appelé aussi Fébus a été l’occasion de mettre en place des pistes cyclables. Existait déjà celle du boulevard de Pyrénées qui ne peut qu’emporter l’adhésion des utilisateurs. Existe maintenant celle qui longe le parcours de ce futur moyen de transport public.

La lecture de l’interview de Sébastien Lamy paru dans la journal « La République » du samedi 1er et dimanche 2 juin 2019, fait cependant ressortir un esprit revendicatif et critique ; d’ailleurs ce représentant de l’association « Pau à Vélo » assume ce comportement de râleur patenté. Il est maintenant établi que lorsqu’on défend une cause aussi noble que celle de l’intérêt des vélocypédistes on se doit de ne pas montrer sa satisfaction. C’est vrai, tout est améliorable et perfectible.

Cependant le cycliste palois rencontre nombre de difficultés dans les parcours les plus courants. Elles résultent davantage des comportements individuels que des équipements. D’abord le comportement des piétons. Ceux-ci ne peuvent admettre qu’une piste cyclable est uniquement à usage des cyclistes et qu’elle ne peut être partagée. C’est particulièrement le cas boulevard des Pyrénées où bien que faisant un usage immodéré de leurs timbres de bicyclette, les vélos ont du mal à se frayer un passage. C’est ainsi à Pau, mais ce n’est pas ainsi partout. Essayez donc à Amsterdam, par exemple, de déambuler sur la piste cyclable et vous verrez la promptitude et la sévérité avec lesquelles vous vous ferez rappeler à l’ordre. J’en parle en connaissance de cause pour avoir tenu dans cette expérience le rôle du piéton. Il est vrai que les Pays Bas sont le royaume de la bicyclette.

Ensuite le comportement des automobilistes. Ceux-ci admettent difficilement que dans certaines zones déterminées le vélo soit prioritaire. Un automobiliste qui double un cycliste respecte rarement la distance latérale imposé par le Code de la route qui est d’un mètre cinquante sur route et un mètre en ville. Elle est calculée pour qu’en cas de chute du cycliste, la voiture ne lui roule pas sur la tête (et pourtant !). Les automobiles de toute nature sont de réels dangers pour les cyclistes en particulier sur les ronds-points. Combien de fois ces pauvres vélos se font couper la route au sortir d’un rond-point. Les pistes cyclables aménagées en parallèles de l’axe de Fébus permettent aux cycles de ne pas s’engager sur le rond-point. Mais la difficulté est reportée au moment où ils doivent traverser l’axe routier d’une part des voitures et ensuite du BHNS. Il y a tellement de feux maintenant sur ces ronds-points qu’il va falloir être particulièrement vigilant. Et dire qu’au début les ronds-point ont été créés pour éviter d’avoir à implanter des feux ! Enfin pour clore ce tableau, les arrêts de bus. Il n’y a pas si longtemps ceux-ci sur leurs arrêts disposaient d’un retrait, d’un espace de stationnement ; ils n’empiétaient pas sur la chaussée. Ce dispositif a disparu et lorsqu’il s’arrête, le véhicule de transport en commun, le fait sur l’axe de circulation obligeant les vélos à une prise de risque pour effectuer un dépassement. On pourrait également dans cette énumération ajouter les arrêts ou stationnements des voitures automobiles ou camions de livraison sur les bandes cyclables (et non pas pistes). Ils sont beaucoup plus fréquents qu’on ne l’imagine et selon toute vraisemblance peu ou pas verbalisés.

Les cyclistes eux-mêmes ne sont pas exempts de reproches. Il leur arrive très fréquemment de ne pas respecter les feux rouges. Il leur arrive également de ne pas toujours se maintenir sur les axes de circulation qui leur sont réservés. Il leur arrive enfin d’effectuer des dépassements par la droite alors même quand l’automobiliste a signalé par clignotant qu’il allait virer sur sa droite. C’est vrai aussi que les clignotants sont de moins en moins utilisés par les automobilistes, comme s’il s’agissait d’un équipement désuet.

Ces difficultés résultent davantage des comportements individuels que des équipements de la voie publique. Cependant, si vous saviez, vous qui ne vous déplacez jamais à vélo, combien est douloureux et mâchant le mauvais état du revêtement de la chaussée. On a beau avoir une selle rembourrée…

Pau, le 3 juin 2019

par Joël Braud

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11 commentaires

  • Bonjour. Moi je suis automobiliste, cycliste, piéton. J’en connais donc tous les avantages, les inconvénients et les vices qui vont avec, inévitablement. Le respect mutuel n’est pas un vain mot, il suffit d’être un peu tolérant et se montrer compréhensif. Ceci dit, la commune de Pau a fait de beaux efforts pour les cyclistes, c’est vrai. Mais également, elle a refait des rues à neuf, sans penser à ces mêmes cyclistes. Il y a des endroits ou l’on doit serrer les fesses…..! Bonne route à tous.

  • Bonjour,
    Il faudrait que les personnes utilisant pour se déplacer leur vélo, personnes n’ayant pas leur permis de conduire : enfants, ados, adultes suivent des cours de code de la route.
    De plus certains cyclistes roulent sur les trottoirs expl. celui longeant le mur de l’auditorium de l’école de musique avenue E VII, un jour je descendais les deux marches pour aller au passage protégé avant que je sois sur le trottoir un cycliste est passé devant moi, et un autre jour cours Bosquet un jeune m’a dépassé il devait être je pense du CES il passait très vite en faisant des zig zags sur le trottoir coté bar et Musée donc portion de la poste à la rue Bonado
    Je viens de vous faire partager mes observations, bon dimanche

  • Bonjour,
    Quand sur le boulevard des Pyrénées on traverse pour accéder depuis le trottoir des immeubles pour aller se promener le long de la rambarde : le passage protégé coupe la piste cyclable et les cyclistes ne vous laissent pas la priorité pour accéder à la promenade dallée de l’autre coté des plates bandes, il faudrait peut être mettre un panneau pour rappeler aux cyclistes de laisser la priorité aux piétons ayant emprunté le passage protégé.
    L’autre jour un automobiliste m’a laissé la priorité, mais j’ai du m’arrêter sur le bord du trottoir pour laisser passer les cyclistes et pouvoir accéder à la promenade et longer le pont Oscar.
    Bonne journée

  • Bonjour

    j’habite en proche banlieue de Paris et je me déplace tous les jours en vélo pour aller au travail. Contrairement à l’idée reçue, il commence à y avoir des pistes cyclables en nombre dans paris et en banlieue. Ma famille habite à artiguelouve et je reviens régulièrement sur Pau. J’ai pu voir le début des aménagements qui vont dans le bon sens. Par contre, je suis effaré par l’absence totale sur les routes de tout aménagement cyclable qui rend les trajets (par exemple entre lescar et pau) particulièrement dangereux.

  • Le probleme c’est que je prends le vélo pour aller en ville, aux Halles, a l’église dans les rues commerçantes, place Clemenceau… Mais OÙ poser le vélo ???
    Les stationnement sont prévus pour les vélos idelis, et les autres, on est obligés de squatter une ferraille quelconque …
    Je suis tombée récemment car une voiture a bloqué volontairement le passage des vélos au moment où j’arrivais. Merci ! Ce sont deux dames qui m’ont vue de loin et ont accouru pour m’aider .
    Merci de prévoir des râteliers pour le stationnement des vélos au cœur de la ville

  • Faite l’avenue du général de Gaulle vers Pau ou en sortant de Pau, jusqu’à la route de Tarbes, constatez l’état de la bande cyclable, des trous de chaque côté, disparition de la bande cyclable par endroit, vraiment les vélos sont maltraités à Pau quoi qu’en disent les élus.

  • Que penser des cyclistes qui ne respectent pas les feux rouges, qui ne tiennent pas leur guidon, qui n’ont pas de sonnettes, qui portent des écouteurs aux oreilles, certains manquent de civisme. Dommage c’est un beau moyen de transport mais en ville que de difficultés!

  • Que dire du manque de respect des cyclistes envers les piétons sur les zones de promenade le long du gave.
    Vitesse excessive, absence de sonnettes si bien se l on vous interpelle, enfants ne maîtrisant pas son vélo,ect… Et la promenade bucolique devient un enfer. Merci les cyclistes.

  • La véritable difficile cohabitation est celle entre les vélos et les voitures.

  • Pierre-Michel Vidal

    Faire du vélo à Pau c’est un exercice dangereux. En centre ville surtout. Cela décourage beaucoup de monde. Le vélo est pensé comme accessoire: un simple loisir alors qu’il s’agit d’un mode de transport urbain que toutes les villes européennes modernes ont adoptés. Le scandale de la passerelle d’Aressy où on ne peut pas accéder en vélo est un exemple parmi d’autres.Les élus ont répondu à la demande des associations avec mépris. Rien n’est fait non plus pour monter la côte du centre-ville. Nous sommes très en retard.

  • Il ne faudrait pas confondre voie verte, piste cyclable, bande cyclable…

    https://www.pau.fr/article/le-velo-au-coeur-d-une-vraie-strategie-de-mobilites-douces

    Sur le boulevard des Pyrénées, ce n’est pas une piste cyclable, qui est donc ouverte aux piétons.