Le syndrome des maires bâtisseurs
L’approche des élections municipales qui auront lieu en mars 2020, entraîne dans certaines communes une frénésie de chantiers en tous genres. L’électeur ayant, comme chaque élu le sait, la mémoire courte, il est préférable d’attendre la fin du mandat pour effectuer des travaux correspondant aux attentes des administrés. Pau n’échappe pas à la règle. Cependant comme chaque intervention sur la voie publique provoque une gêne, il est à craindre que le citoyen électeur soit indisposé. Alors…
Lorsqu’on est un maire qui termine avec son équipe le présent mandat et qui envisage de se présenter à nouveau, il faut considérer un certain nombre de paramètres. Tout d’abord, et c’est une constante, il existe une prime au sortant. Mais cet avantage risque d’être mis en danger si de trop nombreux travaux ont provoqué des gênes pour la vie courante. A Pau nous avons été gâtés. Ce qui reste dans les mémoires est évidemment ce qui est récent. Il serait intéressant de poser la question aux citoyens palois de savoir qui est à l’origine de telle ou telles réalisation. Il ne faudrait pas écarter alors l’hypothèse qu’un certain nombre attribue au mandat précédent ce qui a été entrepris par l’actuelle équipe. L’ingratitude est donc plus fréquente et plus redoutée qu’on ne l’imagine.
Il faut donc être reconnu. Selon la formule : « que serait le savoir faire sans le faire savoir », nous allons être abreuvés de bilans élogieux des uns et de critiques systématiques d’autres. Ainsi va la démocratie. Pourtant la mémoire si elle est courte possède un autre inconvénient, celui de retenir plus facilement le négatif que le positif. A titre d’exemple, dans notre cité paloise plusieurs commerces et pas des moindres, ont baissé leur rideau sans trouver de repreneur. Ces jours-ci nous avons appris le fermeture de l’emblématique poissonnerie Lefort qui existait depuis près d’un demi siècle. L’exploitant se dit victime des travaux menés partout en ville qui, dit-il, se font au grand dam des commerçants. Quand on sait que les travaux sont principalement la conséquence de la mise en place du Bus à haut niveau de service, baptisé Fébus on comprend vite à qui s’adressent les reproches de cet infortuné commerçant.
Il existe un autre type de critiques qui pourront être adressées aux sortants. Elle répond à la préoccupation de savoir si tous ces travaux entrepris par le bâtisseur sont justifiés. S’ils ont servi l’intérêt général. Autrement dit : est-ce que l’argent du contribuable palois et plus généralement de l’agglomération, a été utilisé en raison de réels besoins ? Il faudrait ici reprendre la liste de ce qui a été entrepris pendant le mandat en même temps que le total des sommes dépensées. Il n’est pas sûr qu’on ne trouve dans ce lot certaines réalisations qui n’avaient pour but principal que de vouloir seulement glorifier l’image de l’élu. On serait alors loin de ce souci qui devrait être prioritaire, de la recherche de l’intérêt général. Et dans ce débat, les positions vont bien évidemment se confronter sans merci.
Il y aura donc beaucoup de questions à poser pour ces élections municipales qui auront lieu les 15 et 22 mars 2020. L’électeur dont la mémoire est courte – certains ne se souviennent même pas la couleur du bulletin qu’ils ont glissé dans l’urne au précédent scrutin – devra se prononcer. Les critères sont nombreux, il faudra donner une note et renouveler ou pas la confiance.
Pau, le 19 août 2020
par Joël Braud
Crédit photo : youtube.com
Il y aura beaucoup d’autres choses à mettre en avant concernant Mr Bayrou et quelques affaires ou actions qui sont en opposition avec la moralité dont il se fait le champion. La liste est assez longue sur sa façon de gouverner Pau en monarchie absolue et attribuer des postes bien rémunérés, des postes de député, des marchés et protection à ses amis ..etc. Et là, il n’y a pas photo: Mr Bayrou est toujours dans le moule et les pratiques qu’il dénonce. Ces affaires étant publiques, il suffira de les rappeler aux Palois puisque la république des Pyrénées ne fait plus son travail depuis longtemps.
Et quand à sa « droiture » dans ses engagements, il suffit de rappeler qu’il critiquait Le Président de manière très dure et parfois isolante jusqu’à la veille de son ralliement, pour un poste de ministre, des députés à l’assemblée et le retour d’un Modem mort sur la scène publique. Il suffit aussi de rappeler qu’il s’était engagé à ne pas occuper de poste national pour se consacrer à Pau. Vous avez une « parole » Mr Bayrou ? Non: aucune. Alors j’espère que les Palois auront de la mémoire et comprendront que ce qu’il faut à Pau, ce sont des gens d’ici, vivant ici et aimant profondément leur ville (plus que leur carrière).
Le 30 août, à Bunus, comme chaque année les entretiens d’Inxauseta proposent des débats. Cette année le sujet sera l’habitat et le logement : « Construire aujourd’hui pour être réélu demain ». Les élections municipales approchent. Il faut tordre le cou au syndrome des maires bâtisseurs qui en inquiète beaucoup. Seront présents, outre des maires locaux et régionaux, Julien Denormandie, ministre de la Ville et du Logement.