Rassemblons-nous !
Evidemment, il n’est pas question de rassemblement physique. C’est justement ce qu’il faut éviter en ce moment. Mais cet isolement, ce confinement n’exclut pas de penser aux autres et de réfléchir à la vie sociale. Bien au contraire, il peut nous inciter à penser à celles et ceux qui sont isolés au long cours, aux personnes âgées ou malades. Ils ont besoin de nous et tenter de leur apporter une aide peut être une source de joie pour nous mêmes. Et l’effort n’est pas nécessairement conséquent. Proposer de prendre un peu plus de pain pour approvisionner la voisine ou le voisin qui ne pourra pas se déplacer ou aura des difficultés à se munir de l’autorisation nécessaire. Echanger sur les mesures à prendre, en se gardant de la véhémence qui souvent accompagne notre esprit critique. Nous encourager pour faire face à des mesures déplaisantes mais nécessaires. Veiller à leur rationalité et leur efficacité. Revenir à des livres délaissés comme « Le vagabond des étoiles » (de Jack London) qui transforme la souffrance et l’iniquité en une forme d’immortalité ou à des vers appris mais dont la lumière mérite d’être ravivée, comme
« Tous n’en mouraient pas, mais tous étaient frappés ».
Pensons à ceux qui ont été fauchés jeunes comme Guillaume Appolinaire ou René Gateaux. Les épidémies peuvent être aussi impitoyables que les guerres.
Tenter la méditation, l’exercice physique sans presque se déplacer. Sentir de la gratitude pour toutes celles et tous ceux qui soignent ou accompagnent, aux oubliés comme les postiers, les boulangers, les caissières, les livreurs qui maintiennent un semblant de vie normale, les chauffeurs, les forces de l’ordre qui sont si fortement exposés. De l’école primaire à l’université des enseignants se mobilisent sur les sites électroniques pour faire progresser écoliers, collégiens, lycéens et étudiants. Et ceux qui n’ont pas de compétence particulière mais se mobilisent pour distraire ou garder des enfants ou soulager des parents exténués ne doivent pas être oubliés.
Soyons vigilants et critiques. C’est la vocation de ce site. A titre d’exemple, je citerai l’air narquois ou ironique d’Anne-Sophie Lapix lors de son entretien avec le Premier Ministre sur l’ A2 lundi 16 mars. Le chef du gouvernement avait un rôle difficile, celui d’annoncer des mesures restrictives de liberté. Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir de sa politique, ces mesures méritent d’être prises au sérieux pour conduire à la réussite. Mais, pour me conformer à la bienveillance que je préconisais plus haut, je veux ajouter que l’hilarité que semblait contenir la présentatrice pouvait avoir été due à de petits incidents liés à la communication à distance et à la nouveauté de l’exercice..
Cette période difficile peut être une période de joie et de grandeur.
Lectrice, lecteur postez sur le forum des exemples nous donnant le moral et de la reconnaissance. Le forum vous appartient.
Nous vaincrons si nous sommes responsables et civiques.
Jean-Paul Penot
Qui a dit confinement?
C’était hier, mais depuis, on a fait machine arrière. A l’émission C dans l’air de ce soir 21 mars on démontrait que notre Président, une fois de plus, n’avait pas été assez clair dans ses annonces; il y a eu une levée de boucliers des entreprises.
«On va tout faire pour les soutenir.» Bruno Le Maire.
Désormais, on s’aperçoit que presque toutes les entreprises sont essentielles à la marche du pays et ce n’est pas faux sans doute; pour cela, il faudra que le travail, à leur niveau, soit assuré. En effet, comme tout dépend de tout, faire tomber un domino entraine les autres: Exemple cité, sans blague, les restaurants sont utiles pour les colonnes de chauffeurs routiers car ils servent de toilettes!
Résultat, il faut que ceux qui ne peuvent pas réaliser du télé-travail (les cadres en général), ceux qui ont de faibles revenus donc, deviennent ce qu’ils appellent des «héros» qu’on demande de glorifier de sa fenêtre!
Tous ces gens qui vont travailler vont remplir les bus, les trains, aller en voiture…Que devient le confinement presque total qui semble, aux yeux du corps médical, la seule solution. Nouvelle priorité, il faut sauver l’économie plutôt que les citoyens, voilà le message masqué du Président. Le cri d’alarme des hospitaliers retentit sur les ondes, peu importe, on a commandé des millions de masques, ils vont arriver…… dans les prochaines semaines (Ministre de la Santé!)
On est en guerre, d’accord, mais en 14, si les soldats avaient des pantalons rouges, ils avaient aussi des fusils, des cartouches et les officiers étaient sur le terrain avec eux. Ici, on envoie au combat sans fusils ni cartouches, c’est-à-dire sans masques, solutions hydroalcooliques…, et les chefs sont en vision-conférences! Des chefs d’entreprise s’en mettent plein la besace.
Je sais bien qu’il faut se rassembler, s’unir, se sacrifier parfois…mais on ne peut pas se taire: indignez-vous disait un héro du passé, car c’est un scandale; même si cela semble rompre la chaîne de solidarité, il y a des tolérances insupportables qui justifient de ne pas attendre la fin pour régler les comptes, quand les personnels des ephads, des médecins et personnels soignants, les caissières, les policiers, les pompiers, chauffeurs de bus, les gens du bâtiment, les assistantes à domicile, le personnel qui assure la neutralisation des déchets…. les boueux, qui comme Lily venaient vider les poubelles à Paris…compteront leurs morts, que fera -t-on? Comme V.Hugo?
Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère ;
Et, comme ferait une mère,
La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau.
« Lectrice, lecteur postez sur le forum des exemples nous donnant le moral et de la reconnaissance. Le forum vous appartient. »
Les écrits de Jancovici (leader du shift project) sur la crise du corona, sur le réchauffement climatique et la décarbonation sont très intéressants, en lien avec ce qu’a dit notre Président sur l’après crise.
Le corona virus va nous permettre d’arrêter le Grand Prix de Pau, décision qu’aucun des candidats aux municipales n’a proposé (si j’ai bien lu les programmes). C’est une très bonne nouvelle!
Le Tour de France repartira l’an prochain…
mais on peut penser que les compagnies aériennes low-cost vont mettre la clef sous la porte, ce qui est aussi une autre bonne nouvelle pour le réchauffement climatique.
Je ne comprends pas ces critiques, M Vidal : n’avez vous pas expliqué il y a un mois que nous étions bien armé pour faire face à ce genre d’épidémie ?
Je ne me souviens pas avoir dit ni écrit quoi que ce soit de ce genre. Mais puisque vous êtes un exégète de mes écrits et que vous me cherchez des poux dans la tête sans que je sache pourquoi, peut-être allez vous trouver quelque chose qui aille dans ce sens. Si c’est le cas je n’aurais pas été le seul, ce qui n’excuse rien j’en conviens. Et si cela est avéré (j’en doute) c’est un moment d’égarement dont je m’excuse platement. Il me semble au contraire avoir alarmé depuis le début sur le danger de l’épidémie. Notamment sur la tenue de l’élection municipale, puis sur l’incivisme de nos compatriotes. J’ai de bonnes raisons personnelles pour le faire.
Mais nous n’allons pas passer notre temps à nous chamailler. Comme Jean-François Khan : « Je refuse de rebondir sur un drame national pour régler des comptes politiques ou idéologiques. Ou pour réduire une crise à une analyse politicienne. » Donc motus et bouche cousue: luttons contre la mort. Nous verrons le reste après. Cela suffit, désormais M. Pierre U !
Et comme il est dit plus haut « Rassemblons nous! »
Rassemblons nous! Oui!
Mais quid des masques protecteurs pour le personnel médical mais aussi pour ces travailleurs modestes mais indispensables, les caissières de supermarchés par exemple, où sont-ils ?
Quid de de ces élections organisées en pleine épidémie ?
Quid de ces premières consignes passoires qui permettaient les balades en groupe en toute impunité (sur les bords du gave, par exemple) ?
Quid de cet exode massif des parisiens les plus riches vers leurs résidences secondaires ?
Quid de ces droits des « travailleurs » -c’est le président qui a découvert le mot- réduits alors qu’ils sont sollicités de manière extraordinaire ?
Etc., etc., etc.
Pour faire « la guerre » il faut se « rassembler » derrière des chefs respectés et expérimentés. Est-ce le cas ?Même si la popularité du Président et du Premier Ministre est en hausse, sera-t-elle durable ? L’heure est au rassemblement certes mais il faudra solder les comptes après ce drame.