« Le capitalisme : mais c’est la vie ! »

4.7
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 Les engagements de l’État pris pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la pandémie du coronavirus impliqueront des prélèvements fiscaux supplémentaires. Cette position présentée sur ce site par M. Braud  (1) a fait l’objet de nombreux commentaires.
Les clivages politiques habituels se retrouvent sur ce sujet (Voir Note).

Des commentaires argumentent que de grosses fortunes françaises investissent dans des EHPAD ou en sont propriétaires (2). A première vue cette situation peut choquer si on considère les EHPAD comme un Service Public. Les grosses fortunes (françaises) devraient plutôt être imposées.
Mais est-ce aussi simple ? La finance n’est-elle pas une activité complexe, surtout pour monsieur ou madame tout le monde ?

Des réalisations privées type EHPAD existent. Des projets sont en cours localement comme à Sault de Navailles où une telle implantation n’était pas une priorité du Conseil Départemental. Les collectivités locales n’ont sûrement pas de disponibilités financières suffisantes pour répondre à un besoin (marché) en croissance forte. Elles ont certainement préparé le terrain à l’entrée de capitaux privés. Et puis les maires veulent leur EHPAD.

Avant 2010, la direction des EHPAD a été séparée en deux parties. D’un côté les activités de vie, dépendant de la direction et certainement privatisable ; de l’autre les activités de santé (infirmiers) dépendant d’un médecin référent et vraisemblablement non privatisable.
J’avais vécu la mise en place de cette réforme avec ma mère à Amou (40). Je n’avais pas apprécié cette orientation car le médical me semblait prévaloir sur le bien-être. Mais cela s’était arrangé.
Constatons maintenant que les investisseurs ont très bien répondu à l’appel des collectivités.
Est-ce condamnable ? Rien ne dit que le service sera moindre et plus coûteux.

Les gros investisseurs qui peuvent investir des sommes importantes dans la durée bénéficient de rendements financiers élevés (autour de 4% pour les investissements EHPAD). Le particulier ordinaire et j’en fais partie, doit se contenter du pourcent de rendement (et encore) pour placer ses quelques économies sur un produit financier proposé par sa banque tout en veillant sur leur disponibilité.
En fait, ces placements bancaires me paraissent parfois un peu « pourris » : Parts de Sociétés Immobilières de logements dont se défont des groupes financiers ou encore parts de zones commerciales dont on connaît les vacances, par exemple.

D’autre part, dans ma vie professionnelle, j’ai bénéficié d’un plan épargne en actions. Je pouvais acheter des actions avec une décote. Jusqu’en 2008 tout allait bien.
En 2008 mon plan a perdu 1/3 environ de sa valeur. Il n’a jamais rattrapé son niveau de 2008 et, pire, il vient de subir une nouvelle perte de 1/3 de sa valeur. Alors quand je vois que les dividendes ou que les fortunes basées sur le cours de la Bourse font scandale, j’ai du mal à suivre.
Vraisemblablement, les placements en actions doivent être gérés sur le long terme, voire très long terme. Soit toujours des conditions très contraignantes pour le petit épargnant.
Mais dans le même temps, je constate que les « traders » brassent des fortunes en opérant sur le très court terme, voire sur des fractions de secondes.

La finance est bien un domaine complexe. Les explications de type marxiste ne m’ont pas convaincues. Celles d’une écologie adossée au marxisme pas davantage.
« Le capitalisme : mais c’est la vie ! » disait le R.P. Bruckberger. De cette lecture ancienne, reste dans ma mémoire l’histoire des commerçants du moyen-âge, les « pieds poudreux ».
Auraient-ils rouvert une boîte de Pandore où l’espérance serait toujours restée prisonnière ?

Larouture



Note :
Trois types de commentaires à l’article de M. Braud peuvent être relevés :
– La Chine serait le principal responsable de la pandémie. Elle devrait être taxée.
– Les grosses fortunes ont imposé le libéralisme mondialisé, vecteur de la pandémie. Elles devraient payer.
– Nos arbitrages de consommation ont clairement et massivement plébiscité la mondialisation. La responsabilité est collective. Je pencherais pour cet avis.

(1) : https://alternatives-pyrenees.com/2020/05/11/il-va-falloir-cracher-au-bassinet/ »
(2) : http://www.leguidedupatrimoine.com 

Crédit image : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Eug%C3%A8ne_Delacroix_-_La_libert%C3%A9_guidant_le_peuple.jpg

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