« Le capitalisme : mais c’est la vie ! »
Les
engagements de l’État
pris pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la
pandémie du coronavirus impliqueront des prélèvements fiscaux
supplémentaires. Cette position présentée sur ce site par M.
Braud (1) a fait l’objet de nombreux commentaires.
Les
clivages politiques habituels se retrouvent sur ce sujet (Voir Note).
Des commentaires
argumentent que de grosses fortunes françaises investissent dans des
EHPAD ou en sont propriétaires (2). A première vue cette situation
peut choquer si on considère les EHPAD comme un Service Public. Les
grosses fortunes (françaises) devraient plutôt être
imposées.
Mais est-ce aussi simple ? La finance n’est-elle pas
une activité complexe, surtout pour monsieur ou madame tout le
monde ?
Des
réalisations privées type EHPAD existent. Des projets sont en cours
localement comme à Sault de Navailles où une telle implantation
n’était pas une priorité du Conseil Départemental. Les
collectivités locales n’ont sûrement pas de disponibilités
financières suffisantes pour répondre à un besoin (marché) en
croissance forte. Elles ont certainement préparé le terrain à
l’entrée de capitaux privés. Et puis les maires veulent leur
EHPAD.
Avant 2010, la direction des EHPAD a été séparée
en deux parties. D’un côté les activités de vie, dépendant de
la direction et certainement privatisable ; de l’autre les
activités de santé (infirmiers) dépendant d’un médecin
référent et vraisemblablement non privatisable.
J’avais vécu
la mise en place de cette réforme avec ma mère à Amou (40). Je
n’avais pas apprécié cette orientation car le médical me
semblait prévaloir sur le bien-être. Mais cela s’était
arrangé.
Constatons maintenant que les investisseurs ont très
bien répondu à l’appel des collectivités.
Est-ce
condamnable ? Rien ne dit que le service sera moindre et plus
coûteux.
Les gros investisseurs qui peuvent investir des
sommes importantes dans la durée bénéficient de rendements
financiers élevés (autour de 4% pour les investissements EHPAD). Le
particulier ordinaire et j’en fais partie, doit se contenter du
pourcent de rendement (et encore) pour placer ses quelques économies
sur un produit financier proposé par sa banque tout en veillant sur
leur disponibilité.
En fait, ces placements bancaires me
paraissent parfois un peu « pourris » : Parts de
Sociétés Immobilières de logements dont se défont des groupes
financiers ou encore parts de zones commerciales dont on connaît
les vacances, par exemple.
D’autre part, dans ma vie
professionnelle, j’ai bénéficié d’un plan épargne en
actions. Je pouvais acheter des actions avec une décote. Jusqu’en
2008 tout allait bien.
En 2008 mon plan a perdu 1/3 environ de
sa valeur. Il n’a jamais rattrapé son niveau de 2008 et, pire, il
vient de subir une nouvelle perte de 1/3 de sa valeur. Alors quand je
vois que les dividendes ou que les fortunes basées sur le cours de
la Bourse font scandale, j’ai du mal à suivre.
Vraisemblablement, les placements en actions doivent être gérés
sur le long terme, voire très long terme. Soit toujours des
conditions très contraignantes pour le petit épargnant.
Mais
dans le même temps, je constate que les « traders »
brassent des fortunes en opérant sur le très court terme, voire sur
des fractions de secondes.
La finance est bien un domaine
complexe. Les explications de type marxiste ne m’ont pas
convaincues. Celles d’une écologie adossée au marxisme pas
davantage.
« Le capitalisme : mais c’est la vie ! »
disait le R.P. Bruckberger. De cette lecture ancienne, reste dans ma
mémoire l’histoire des commerçants du moyen-âge, les « pieds
poudreux ».
Auraient-ils rouvert une boîte de Pandore où
l’espérance serait toujours restée prisonnière ?
Larouture
Note
: Trois types de commentaires à
l’article de M. Braud peuvent être relevés :
– La Chine
serait le principal responsable de la pandémie. Elle devrait être
taxée.
– Les grosses fortunes ont imposé le libéralisme
mondialisé, vecteur de la pandémie. Elles devraient payer.
–
Nos arbitrages de consommation ont clairement et massivement
plébiscité la mondialisation. La responsabilité est collective. Je
pencherais pour cet avis.
(1) :
https://alternatives-pyrenees.com/2020/05/11/il-va-falloir-cracher-au-bassinet/ »
(2) :
http://www.leguidedupatrimoine.com
Crédit
image :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Eug%C3%A8ne_Delacroix_-_La_libert%C3%A9_guidant_le_peuple.jpg