Municipales, la campagne redémarre
Maintenant que la date du second tour est fixée au 28 juin, il reste aux candidats encore en lice à engager une nouvelle campagne. Après la pandémie qui vient de se produire, les données ne sont plus les mêmes. Quels seront les arguments, les promesses, qui pourront être entendus des électeurs ?
Chacun se souvient plus ou moins, plutôt moins que plus d’ailleurs, des engagements des candidats. En relisant leurs professions de foi, on se dit qu’elles sont maintenant dépassées, hors de l’actualité et des difficultés que nous allons rencontrer. Ce qui va être prégnant c’est la situation des petites et moyennes entreprises. Leurs difficultés économiques vont générer un chômage comme on en a jamais connu. Même si déjà quelques indices laissent penser que l’activité de certains repart, les prévisions disent clairement qu’il va y avoir de la casse et que des entreprises vont disparaître.
Alors comment relancer l’économie ? Il est question ici des EPCI (établissements publics de coopération intercommunal), oui d’accord, mais comment ? François Bayrou considère qu’on doit pouvoir s’appuyer sur les maires pour faire redémarrer la machine. Ce sont de belles paroles, de beaux principes qui ont besoin de se concrétiser. Et c’est là justement que nous attendons ceux qui se déclarent incontournables pour faire face aux difficultés économiques que nous allons rencontrer. Il faudra avant tout être réaliste et concret. Surtout, il faudra tout mettre en œuvre pour relancer la consommation.
A l’issue du premier tour, il restait trois listes à Pau. La liste intitulée « Nous aimons Pau » conduite par François Bayrou et qui a obtenu 45,83% des suffrages exprimés au premier tour, la liste « Pau rassemblé » conduite par Jérôme Marbot et qui a obtenu 21,98% des suffrages exprimés au premier tour et enfin la liste « Pau arc-en-ciel » conduite par Jean-François Blanco et qui a obtenu 14,63% des suffrages exprimés au premier tour. Il y aura donc seulement deux listes. Une alliance devant aboutir à une fusion entre les listes Marbot et Blanco a été conclue ce samedi 30 mai. Il est trop tôt pour dire quelle sera sa composition. Mais ce que nous attendons c’est que chacun des candidats se place dans une perspective différente de ce qui avait été envisagé au premier tour, les cartes ont été rebattues.
Relancer la consommation de qui ? De la collectivité territoriale par des dépenses somptueuses qui n’ont comme principal objectif que de redorer l’image de celui qui les décide et qui s’accompagneront d’une hausse des prélèvements obligatoires. La consommation des particuliers qui, eux, par leurs dépenses, soutiendront les commerces de proximité, les petites et moyennes entreprises. Le choix n’est pas simple d’un côté augmenter des impôts locaux qui, lors du précédent mandat, ont progressé plus vite que l’inflation et de l’autre, permettre aux particuliers de disposer d’un pouvoir d’achat suffisantes en évitant de les ponctionner inconsidérément.
Alors, messieurs les candidats, prononcez-vous ! Et surtout évitez de nous farcir le crâne avec des projets dont on comprend mal en quoi ils répondent à l’intérêt général. Le volet social devra également obséder vos esprits.
Pau, le 1er juin 2020
par Joël Braud
« Le calcul est effectué sur la base non pas des votants, mais des suffrages exprimés. Alors la démocratie est en danger. Quelle solution ? : …. ou prendre en compte, dans le calcul des résultats, le nombre des abstentions et des votes blancs. »
Voici l’idée non seulement présentée mais encore mise en oeuvre, concrètement, par le Cercle Bleu, mouvement qui propose, dans les décisions à prendre, 3 choix dont l’ABSTENTION, dans un domaine qui concerne le monde des mortels, donc tout le monde.
Voici l’occasion de profiter de cette réalisation et lui donner une force, en l’appliquant pour soi-même, sans attendre que d’autres le fassent à votre place. À ce jour, moins de 20% de la population l’adoptent. À ce rythme-là, dans 20 ans, les adultes continueront à se plaindre de ce que … sauf si vous avez le courage, aujourd’hui, de prendre une décision concernant votre fin de vie.
Pendant le confinement, l’évêque de Bayonne avait obtenu du préfet une dérogation pour célébrer les messes.
Il parait évident que cette dérogation exceptionnelle en France n’a pas pu être obtenue sans l’intervention du maire de Pau, ancien ministre de l’enseignement catholique comme l’appelait le Canard Enchaîné.
https://www.sudouest.fr/2020/04/15/plusieurs-messes-de-paques-celebrees-en-bearn-malgre-le-confinement-7413761-4238.php
J’espère que les protestants, les musulmans, les juifs et les athées sauront s’en souvenir, eux qui étaient respectueux de la loi.
Quelques réflexions.
+«Surtout, il faudra tout mettre en œuvre pour relancer la consommation….»
C’est vrai, Muriel Pénicaud appelle les Français à « consommer » leurs 60 milliards € en épargne pour relancer l’économie mais elle n’a pas compris que les Français sont prévoyants, ces économies vont servir aux nouvelles dépenses obligatoires qui vont surgir après: augmentations, impôts déguisés, chômage….!
+«Relancer la consommation de qui?»
Il faudrait et surtout, aussi, se poser la question de la consommation de quoi? C’est aussi important et valable aussi bien pour les collectivités que pour les particuliers.
+«La consommation des particuliers qui, eux, par leurs dépenses, soutiendront les commerces de proximité, les petites et moyennes entreprises.»
Problème délicat, car!
D’accord pour les restaurants, les bars, les activités culturelles, le sport non professionnel, les commerces alimentaires de produits locaux de circuits courts…
mais,
bien des commerces de proximité ne font que revendre des produits venus de Chine, de Corée …d’Inde …du Brésil et des USA! (magasins de vêtements très nombreux à Pau, d’électroménager, de numérique… ). Avons-nous un besoin impérieux d’autant de grandes surfaces, de magasins de vêtements , d’électroménager ou numérique?
Je n’ai pas besoin d’un smartphone tous les mois, de 36 pantalons, de deux ou trois machines à laver et de choisir entre 36 marques de yaourts.!!!
Des emplois seraient supprimés comme jadis quand les mines, les aciéries, les petits métiers, l’agriculture polyvalente de notre région…. ont fermé, il n’y a pas si longtemps les petits commerces aussi, quand sont apparues les Grandes Surfaces……; on ne s’est pas tellement émus!
Bien des emplois disparaissent car ils deviennent inadaptés aux nouveaux besoins; par contre, il y a plein d’autres activités déficitaires, utiles aux citoyens, pour les remplacer; c’est à l’État de financer des formations, au lieu de renflouer des causes perdues d’avance.
Le résultat de ce qui est demandé est que le particulier va soutenir l’importation d’origine extra-européenne; pour bien des petites entreprises c’est la même chose, elles sont en panne car elles ne reçoivent plus les produits étrangers qu’elle utilisent.
Je pense qu’avec un peu plus de persévérance dans leur recherche, certains commerces de proximité pourraient s’approvisionner à partir d’un grand nombre de produits de qualité, élevés, cultivés, fabriqués dans la France profonde…. ou en Europe (je pense par exemple à tous les vêtements fabriqués en pays Basque, les cuirs, la coutellerie et les ustensiles de cuisine du Massif Central….C’est un peu plus cher mais cela dure plus longtemps. Cher? Tout dépend du choix de son mode de vie et surtout de l’adaptation indispensable des salaires ou aides sociales de misère que le gouvernement impose!
Élections:
+ «Quelle solution ? rendre le vote obligatoire ou prendre en compte dans le calcul des résultats, le nombre des abstentions et des votes blancs.»
Maintenant, on peut pratiquement tout faire «en ligne». Pourquoi ce n’est pas le cas pour la votation? Il suffirait de prévoir une adaptation, comme pour les impôts, pour ceux qui ne disposent pas ou ne savent pas manipuler le numérique!
Il y aurait bien moins d’abstention je pense, mais une plus forte participation de l’opposition aussi. Est-ce la raison du refus voulu?
A Pau, mais aussi dans de très nombreuses villes, il est étonnant de voir la passion que ces élections suscitent. Pour l’essentiel ce sont des accords de second tour qui passionnent nos concitoyens, à Paris, Lyon, Montpellier, Lille, Le Hâvre, etc., et souvent l’attitude des écologistes qui penchent à gauche ou à droite en fonction des situations locales à l’image des radicaux d’antan. Tout cela fait le délice des éditorialistes et de leurs lecteurs, comme la réouverture des restaurants fait le miel des gourmets. Ah! la France éternelle… Pourtant nous avons vécu une période extraordinaire avec le confinement et la menace -une réalité pour 30 000 français décédés dans des conditions terribles- d’un virus toujours présent. C’est comme si rien ne s’était passé et les plus vertueux de nos postulants sont les plus manœuvriers. Sans doute, la place est-elle bonne et la politique politicienne un sport national. Cela décevra ceux qui croyait que les choses changeraient dans le « monde d’après ». Et cela confortera ceux qui ne se sont pas faits d’illusions.
En fait, à Pau comme ailleurs, la vraie question pour ces municipales ce sera l’abstention. Nous pourrons mesurer quelle est l’adhésion véritable à la démocratie telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui. A-t-elle survécu en profondeur aux épreuves que nous avons traversées ?
En effet, le problème sera l’abstention. Rendez-vous compte que si, à Pau, un candidat avait été élu au premier tour le 15 mars dernier, en considération de la faible participation, il aurait été élu avec seulement 17,20% des voix des inscrits. En raison des circonstances particulières et aussi en raison du désintérêt pour la vie politique de nos concitoyens, ces deux raisons étant conjuguées, il n’y a eu que 35% de suffrages exprimés. Etre élu avec 17% des voix potentielles n’est évidemment pas représentatif. Le calcul est effectué sur la base non pas des votants, mais des suffrages exprimés. Alors la démocratie est en danger. Quelle solution ? : rendre le vote obligatoire ou prendre en compte dans le calcul des résultats, le nombre des abstentions et des votes blancs.