Démocratie ou anarchie ?

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Des manifestions interdites ont nargué ce jour, 6 juin 2020, le pouvoir dans de nombreuses villes du pays. Invoquant la mort tragique d’un citoyen américain noir lors d’une arrestation par un policier blanc, les participants trouvaient là l’occasion de mettre en œuvre la panoplie de tout ce qui contrevient au vivre ensemble. Accusés, les forces de l’ordre et le racisme blanc ; il n’y manquait que l’islamophobie ! On pouvait y voir aussi l’emblème rouge et noir de l’anarcho-syndicalisme. En les tolérant, en limitant l’action des forces de l’ordre pour éviter de plus grands désordres, le gouvernement a renforcé l’idée que la violence contre policiers, gendarmes ou pompiers était un moyen efficace pour leur interdire l’accès à des territoires de plus en plus vastes du pays.

De nouveaux mouvements sont apparus : la ligue de défense noire africaine et la brigade anti-négrophobie.

On pouvait voir ou entendre « Pas de justice, pas de paix » faisant allusion au décès d’Amada Traoré lors de son arrestation en 2016 alors que trois expertises médicales ont exonéré les gendarmes de toute responsabilité. Et les magistrats instructeurs n’osent pas rendre une ordonnance de non-lieu de crainte de manifestations ; un magistrat retraité a même suggéré, sur une chaîne de télévision, de renvoyer les gendarmes mis en cause devant le tribunal correctionnel quitte à ce que celui-ci les relaxe, de façon à satisfaire la demande de justice des manifestants. Il a oublié que rien n’interdirait aux proches de l’intéressé de saisir eux-mêmes le tribunal correctionnel en cas de non-lieu. Au demeurant, il est curieux d’entendre que certaines cités se disent abandonnées du fait que les forces de l’ordre n’y interviennent plus, alors que celles-ci sont accueillies par des cocktails molotov.

Tous les ingrédients pour déstabiliser un équilibre sociétal de plus en plus bancal sont réunis. On viole la loi, on incrimine les forces de l’ordre, on soupçonne l’autorité judiciaire de partialité et ça marche. Pourtant la France accueille et entretient des populations venant de pays où la contestation est muselée, les élections souvent truquées, les forces de l’ordre peu amènes et une justice généralement aux ordres. Si la démocratie française ne leur plaît pas, on ne peut que suggérer à ceux qui la méprisent de repartir dans leur pays d’origine ou d’aller ailleurs. Le citoyen respectueux de l’ordre juridique et qui contribue au fonctionnement de l’État par ses impôts ne peut tout accepter au nom d’une repentance ou une culpabilisation pour une colonisation aujourd’hui méprisée alors qu’elle fut la source d’un développement économique, sanitaire, culturel et humaniste. Quel a été le plus de l’indépendance ? Une régression généralisée malgré des aides de toutes natures, comme dans des cités françaises qualifiées, on ne sait trop pourquoi, de quartiers défavorisés. La démocratie, avec ses multiples libertés souvent sans limite, serait-elle porteuse du gène de l’anarchie ?

Pierre ESPOSITO

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3 commentaires

  • Le contenu de l’information produite dans le texte est connu de ceux qui suivent l’actualité, cela n’apporte donc rien; par contre, pour que le débat soit intéressant, il conviendrait de décliner concrètement les mesures politiques qu’il conviendrait de mettre en place pour résoudre les problèmes. Un premier commentaire laisse entrevoir une amorce de solution, il faudrait approfondir.

  • Bizarre, on n’entend jamais ce genre de propos chez nos journalistes des chaînes publiques…
    Mais les français en ont marre de cette situation où la police ne fait pas respecter la loi et est honteusement critiquée.
    Heureusement Marine Le Pen n’est pas à la hauteur, sans cela c’est l’extrême droite qui prendrait le pouvoir.
    Ainsi donc en France faire respecter la loi n’est pas nécessaire
    Pôvre France

    • Pierre-Michel Vidal

      Tout à fait d’accord: la loi est la même pour tous et les interdictions doivent être respectées, sinon pourquoi les prononcer ? Ainsi les organisateurs de la manifestation ont pu, en toute impunité, traiter la France « d’ Etat Esclavagiste ». Sans honte ni complexe. La plupart des mots d’ordre étaient en Anglais et les manifestants se sont agenouillés imitant l’Amérique ce pays qu’ils détestent par ailleurs. Se sont-ils mobilisés pour le Tibet occupé ? Ou pour les Oïghour enfermés dans des camps de concertation chinois ?
      Le communautarisme et l’indigénisme des plus radicaux nous conduit dans le mur, sert les desseins des extrêmes et notamment Marine Le Pen. Comme les débordements font le jeu de Trump aux Etats Unis. L’angélisme -teinté de machiavélisme- du pouvoir, complice puisqu’il laisse faire, est dangereux. Ce sont les fondements du pacte républicain qui sont visés, une fois encore.