Voter pour ou voter contre

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Depuis le mardi 2 juin, les listes doivent avoir été déposées en préfecture. Le second tour aura lieu le dimanche 28 juin, il n’est pas inutile de le rappeler. Il faut aller voter ! A Pau restent deux listes en compétition. Deux listes seulement, un choix difficile ; certains électeurs sont hésitants et manquent de critères pour se prononcer.

Alors comment les aider ? D’abord en leur disant qu’en politique, surtout au niveau des municipales, l’idéologie compte peu et même pas du tout. Tous les candidats sont des opportunistes qui vont mettre en place un programme qu’ils s’appliqueront ensuite à ne pas respecter. C’est ainsi, ils feront aussitôt après ce qui leur semblera le plus à même de leur rapporter des voix, tant il est vrai que la campagne électorale commence dès le lendemain de l’élection. Dans ce milieu, le don de soi s’efface devant les ego.

Ensuite, malgré le fait que les programmes ne sont que des indications qui n’ont qu’une valeur temporaire, il faudra considérer la situation actuelle. Tout le monde s’accorde à considérer que le pire est devant nous. «Je n’ai jamais caché que le plus dur est devant nous parce que le choc de la crise a été extrêmement brutal» dit Bruno Le maire, le ministre de l’économie. Que vont donc nous proposer les candidats de ces deux listes à Pau pour faire en sorte que l’économie reparte, au moins sur le plan local. Il faudra relancer la consommation des particuliers. Ce sont eux qui vont pouvoir en dépensant les économies faites durant le confinement, sauvegarder ce qui peut l’être au profit de l’artisanat, des commerces de proximité et du monde culturel. Pour l’instant, sur ce plan, nous n’avons pas entendu grand chose de la part des candidats.

Nous attendons des idées novatrices pour répondre à une situation inédite. Pour l’instant, en fait d’idées novatrices, les candidats restent taiseux. Certains pensent que les collectivités territoriales sont en première ligne pour relancer l’économie. Comment concrétiser ce qui reste encore dans le flou. Et surtout, il faudra considérer d’une manière définitive et sans appel qu’augmenter les prélèvements obligatoires sera la solution de facilité. A Pau, nous sommes suffisamment accablés d’impôts locaux pour qu’il soit hors de question d’en rajouter une couche. Durant le dernier mandat municipal, les taxes foncière et d’habitation ont augmenté. Aller plus loin deviendrait insupportable. Il faut que les candidats en prennent conscience.

Et puis si ces éléments pour guider votre choix ne suffisent pas souvenez-vous que le plus souvent, on ne vote pas pour un candidat ou une liste, mais on vote contre. Choisissez donc le moins pire ! Le niveau de la participation du premier tour (35,44%) n’est pas digne. Non seulement il faut se rendre aux urnes, mais il faut se prononcer.

Les votes blancs ou nuls ont exactement le même poids que les abstentions, ils n’ont aucune conséquence sur les résultats.

Pau, le 8 juin 2020

par Joël Braud

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5 commentaires

  • Pierre-Michel Vidal

    Faut-il aller voter ? Nous le saurons au mois de septembre en fonction de l’évolution de l’épidémie. Nous sommes en pleine euphorie mais le préfet vient de rappeler à l’ordre certains patrons de bars car les consignes de distanciation ne sont plus respectées pourtant nous avons eu deux cas de Covid sur Pau il y a peu. Contrairement à ce que nous dit le gourou médiatique, le professeur Raoult, il n’est pas sur que l’épidémie ne reparte pas après l’été. Si c’était le cas que faire ? Ne pas aller voter serait l’acte le plus sensé et le plus citoyen car on n’exposerait pas la vie de son prochain.
    Quel sens ont d’ailleurs ces élections dont les deux tours sont séparés par plusieurs mois durant lesquels se sont déroulés des faits majeurs ? Quelle est la légitimité démocratique des listes élues souvent par moins de 20% du corps électoral, au premier tour ? Il eut mieux valu pour une démocratie qui se respecte attendre et tout refaire. Dans ces conditions exceptionnelles, compte-tenu de la médiocrité de la campagne et le peu de différences sur le fond qu’il y a entre les propositions des deux listes, il n’est pas sur que cela vaille le coup de prendre risque de participer à de nouveaux « clusters » comme ce fut le cas lors du premier tour. Nous devrons nous poser la question : aller voter qu’est ce que cela va changer ? Cela vaut-il la peine d’exposer sa vie et celle de ses proches ?

  • Michel LACANETTE.

    Pour luter contre l’ abstention la seule arme serait d’ utiliser la carotte et le bâton.
    La carotte par exemple en offrant un petit dégrèvement d’ impôt à ceux qui sont allés voter.
    Le bâton en rendant le vote obligatoire et en verbalisant les électrices et électeurs qui ne sont pas allés voter.
    La déficience des uns pourrait récompenser le devoir des autres.

  • « On prend en compte l’abstention et les bulletins blancs nuls mais après on fait quoi ? Pour lutter contre l’abstention Il faudrait élargir la plage horaire de l’ouverture des bureaux de vote. Dans certains pays on vote sur deux jours consécutifs. Chez nous, on pourrait par exemple voter le samedi de 12h à 20h et le dimanche de 8 heures à 23h comme en Italie. Cela permettrait aux lecteurs d’accomplir leur devoir et de profiter de leur week-end ».

    • Pour ma part, je ne pense pas qu’en augmentant la plage horaire pour voter il y aura moins d’abstentions. Les citoyens qui s’abstiennent font le choix de s’abstenir comme ceux qui votent blanc ou nul. Rendez-vous compte, à Pau, avec un taux de participation au premier tour de 35,44%, il aurait fallu pour qu’un candidat soit élu 17,7% des voix des électeurs inscrits. C’est à dire 8133 voix alors qu’il y a 45885 électeurs inscrits. Un candidat élus dans ces conditions peut-il prétendre à une réelle légitimité ? Il y a donc une solution à trouver afin de faire en sorte que cela ne soit pas possible.
      Comptabiliser les blancs ou nuls obligerait à calculer le pourcentage non pas sur les suffrages exprimés mais sur les votants. Les Français dont on connaît le caractère contestataire seraient tentés de voter blanc ou nul pour bloquer l’élection. Il serait en effet plus difficile d’obtenir la majorité absolue. L’autre possibilité serait le vote obligatoire comme cela existe dans d’autres pays comme la Belgique. Les électeurs dans leur majorité, considèrent que le vote ne sert à rien, les candidats une fois élus font ce qu’ils veulent et oublient leurs engagements. Comment modifier cette mentalité ?

      • Les sondages orientent toute la vie politique du Pays. Il me semble que le résultat d’une élection, même avec une participation très faible, vaut toujours mieux qu’un sondage.