Quelques ressentis sur le paradoxe actuel.
La Covid-19 a été le point de départ d’une gigantesque pandémie mondiale mettant en lumière la fragilité d’un système économique qui a atteint le maximum d’inadaptation au milieu dans lequel il évolue.
Les causes premières de cette pandémie sont bien connues :
+Le contact de plus en plus étroit avec la faune sauvage pour l’apparition du virus.
Le contact étroit entre l’écosystème humain et celui de la faune sauvage génère des relations et interactions complexes qui aboutissent à des échanges de gènes et des émergences, pas toujours favorables, aux uns comme aux autres d’ailleurs.
+Les échanges humains de plus en plus rapides et nombreux, par le commerce, les affaires et le tourisme, stimulent sa diffusion et son évolution.
Pour diminuer les risques, il faut modifier le qualitatif et le quantitatif.
Parmi les autres causes plus générales, on peut citer :
a) La croissance au sens large, à l’origine du réchauffement du climat. Nous nous dirigeons vers un réchauffement de + 2,5°C à + 4°C.
http://futurasciences.fr/tk/t/2/02402054651d7b/4777081132/01357a3b2/42031189e7/
or
+Au-delà de 1,5 à 2,5 °C de plus, 20 à 30 % des espèces animales et végétales risquent de disparaître.
+ Le nombre de victimes d’inondations pourrait augmenter de deux à sept millions de personnes chaque année.
+ En 2080, sécheresses, dégradations et salinisation des sols conduiront 3,2 milliards d’hommes à manquer d’eau et 600 millions à souffrir de la faim.
+ Les conséquences des inondations et des tempêtes seront plus graves.
+ Le niveau de la mer s’élèvera forçant les habitants à chercher des terres d’accueil.
+ Les populations pauvres, même dans des sociétés prospères, seront les plus vulnérables.
b) La destruction par pénétration des grandes forêts mondiales.
c) L’utilisation de transports de biens et de personnes par des moyens de plus en plus rapides, nombreux, et allant de plus en plus loin, comme l’avion, … les camions ou autocars sur des milliers de kilomètres.
d) Les contacts de plus en plus étroits avec les animaux domestiques du fait des élevages industriels ; le brassage des populations dans les métropoles, les transports, le management du travail, des plaisirs partagés de détente (super-bateaux de croisières…spectacles…, sport..).
La nécessité de mener de front la lutte contre le virus, et la relance de l’économie, amène à prendre des décisions complètement insensées. On lutte d’un côté en dépensant beaucoup d’argent et on favorise, en dépensant aussi beaucoup d’argent, l’apparition,le maintien, la diffusion et l’amplification du virus, ainsi que l’apparition d’autres congénères, peut-être plus redoutables, les conséquences étant toujours supportées par les plus faibles.
Beaucoup d’argent dépensé ! Ne serait-ce pas conforme aux intérêts financiers du monde libéral ?
Où en sommes-nous en ce moment ?
On dépense des sommes hallucinantes qu’il faudra bien rembourser pour :
+ Relancer la croissance,
donc le a)
+Dans le monde, les grandes forêts sont brûlées pour planter des palmiers à huile en Asie, du soja, en agriculture industrielle et de l’élevage au Brésil. Cette déforestation est liée à la consommation de viande en Europe. Chaque année, l’Union Européenne importe 33 millions de tonnes de soja du Brésil, notamment pour nourrir ses animaux d’élevage, puisque 87% du soja importé est destiné à l’alimentation animale ; en France on remplace les forêts tempérées à essences variées par de la mono-sylviculture et les coupes à blanc, à visée économique immédiate. Les parasites prolifèrent alors, et on pulvérise !
Donc le b)
+ On aide financièrement les compagnies aériennes, de nombreux vols ont repris, les traînées blanches se multiplient dans le ciel, les bouchons sont réapparus, les produits venus de milliers de kilomètres par autoroutes sont présents, les contrôles aux aéroports sont facultatifs, très longs et peu efficaces, surtout par la lenteur pour obtenir des résultats.
Donc le c)
+ Le tourisme reçoit des aides financières ; il augmente les contacts entre les personnes ; on libère le confinement pour permettre les voyages, la densification des personnes au bord de mer…..; les conseils, les obligations… ? Tellement ressassés, tous les jours (parfois différents) qu’ils ont un effet contraire à leurs objectifs ; ils appellent par exemple à porter le masque non pas pour se protéger mais pour protéger les autres.
Depuis quand, dans notre société ultra-individualiste, se préoccupe-t-on des autres ?
La vaccination, de moins en moins acceptée, en est un exemple. La plupart des adolescents et jeunes adultes se libèrent de ces contraintes, évacuant le fait qu’en protégeant les autres ce sont leurs copines, copains ou famille qu’ils protègent et eux-mêmes donc finalement ! La reprise du travail avec les masques est une contrainte vraiment éprouvante, surtout avec les chaleurs enregistrées, justifiant une baisse de rentabilité et on parle de rallonger la durée du travail ; à propos de la retraite universelle je n’ai pas entendu le fait que le port du masque puisse être considéré comme un critère de pénibilité important ; or, comme la politique impose un retour aux anciennes nécessités, le port du masque ne pourra que perdurer.
La muselière ne sera plus réservée qu’aux chiens !
Quant à ceux qui fuient la famine, les guerres, la torture, la pauvreté, ils sont loin de se soucier de la distanciation physique, ils la connaissent trop, du fait de leur distanciation sociale !
donc le d)
Bilan : d’un côté, on dépense, avec raison, sans compter, pour contrôler et lutter contre la propagation du mal ainsi que ceux qui en souffrent, physiquement et financièrement ; de l’autre, on fait tout ce qu’il faut pour reconstituer l’économie d’avant, donc lui permettre de proliférer, évoluer, le mieux et le plus vite possible, le plus loin possible.
C’est le paradoxe.
Alors ? Sagesse sans illusion !
1°) Luttons immédiatement contre le mal sous toutes ses formes, c’est impérieux, quoi qu’il en coûte disait Macron (soins, recherches…). Un exemple annexe à suivre : « Les Britanniques au régime sec (Sud Ouest 28/07/2020) : Pubs pour la malbouffe interdites, calories des menus détaillées et prescription médicale pour faire du vélo : le gouvernement britannique a annoncé hier un grand plan de lutte contre le surpoids au Royaume-Uni, après une étude qui a pointé du doigt l’obésité comme facteur aggravant du nouveau coronavirus. » F. Bayrou pourrait s’en inspirer à Pau !
2°) Réduisons, au niveau de la France, les causes de l’émergence et de la propagation, elles sont nombreuses, en évoluant progressivement vers une transition écologique.
3°) Réorientons les investissements vers des entreprises reconverties produisant :
+ Utiles aux individus (santé, logement, éducation, sécurité, agriculture non industrielle, transport…., panneaux solaires, matériel SNCF, agricole, bâtiment…, habillement..)
+ Et non utiles aux investisseurs ;
Elles auront ainsi toujours du travail.
Attention à l’isolation obligatoire des bâtiments, elle n’est pas neutre :
+Cela rapporte aux entreprises, aux fabricants d’isolants (les mousses de polyuréthane et de polystyrène sont issues du pétrole et du chlore ; les isolants issus du volcanisme défigurent les paysages, les isolants écologiques sont peu utilisés). La fabrication, le transport, la pose, sont libérateurs de GES.
Même avec les aides, beaucoup de propriétaires ne pourront pas faire face financièrement car la rentabilité ne sera sensible que bien des années après !
+Pour une meilleure efficacité énergétique, les aides à l’isolation devraient être couplées avec la pose, obligatoire aussi, sur chaque bâtiment, de panneaux photovoltaïques, fabriqués en France, fournissant une énergie plus propre que les chaudières à gaz ; la chaleur accumulée le jour du fait de l’isolation, et la baisse nécessaire de température la nuit, compenseraient le déficit de lumière.
4°) Taxons les robots qui remplacent les salariés et utilisons cet argent pour créer un revenu universel qui relancera la consommation.
5°) Réintroduisons la notion de biens communs (eau, terre, mer, air), de services publics : énergie, santé… ; la SNCF doit redevenir un service public national, donc non ouvert à la concurrence, car indispensable au maillage et à la vie territoriale ; l’Europe est en train d’évoluer ; un coup de pouce écolo est encore nécessaire mais possible, du fait de la nécessité.
6°) Redonnons du pouvoir au collectif, c’est-à-dire renforçons l’importance de l’État, au détriment des lobbys corporatistes ou individualistes, afin de pouvoir planifier les orientations dans les domaines des énergies renouvelables, l’agro-écologie, la disparition des terres agricoles, les transports collectifs (train et non bus et avion), la métropolisation, la prévention et la réelle planification des risques nucléaires et environnementaux de grande ampleur (sécheresse, inondations…).
De la pédagogie, de la patience, de la persévérance, du courage, de la persuasion, de l’expérience des vécus, de la volonté de penser aux autres, nos descendants par exemple, telles sont quelques qualités humaines qui devraient l’emporter sur l’individualisme ambiant.
Signé Georges Vallet
crédits photos:energie-sante.net › Être › L’humain et sa psychée
Un autre paradoxe me dépasse:
Comment peut-on faire confiance à une entreprise aussi lourdement accusée?
Ouest France
Le groupe pharmaceutique Sanofi, déjà poursuivi pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires » dans l’enquête sur la commercialisation de antiépileptique Dépakine, a également été mis en examen pour « homicides involontaires », a-t-il indiqué lundi 3 août.
Le Figaro
En une semaine, Sanofi aura conclu trois accords portant sur un total de 460 millions de doses de vaccin contre le SARS-CoV-2. L’Union européenne a annoncé vendredi soir un accord de principe pour la fourniture de 300 millions de doses du candidat vaccin le plus avancé du laboratoire français, un produit utilisant la technologie, déjà testée, « de protéine recombinante »
Quelques heures avant l’annonce européenne, Sanofi et le laboratoire britannique GSK ont annoncé qu’ils allaient recevoir jusqu’à 2,1 milliards de dollars des États-Unis…..