Si cela vous avait échappé !

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Les préoccupations actuelles sont telles que non seulement on ne parvient pas à juguler les conséquences mais on n’envisage absolument pas de s’attaquer aux causes ! Au sein de la complexité relationnelle des causes, on peut retenir un exemple dont

on parle «bien», dénonce souvent, mais en en restant là car, business oblige !

Au début de l’histoire de l’humanité, il y a eu l’âge de la pierre taillée puis polie, du bronze puis du fer. Aujourd’hui, nous sommes à l’âge du plastique.

Certains évoquent une nouvelle espèce d’humain, l’Homo plasticus.

Le plastique est partout :

+ dans notre corps :

En 2018 on a mis en évidence des micro-plastiques dans les selles humaines ; les volontaires avaient mangé des aliments emballés dans du plastique et bu de l’eau en bouteille. Certains avaient aussi consommé du poisson.

Des chercheurs ont travaillé sur 47 échantillons prélevés sur quatre organes «filtrants» : le foie, la rate, les reins et les poumons. Une douzaine de polymères différents ont été trouvés : bisphénol A, polycarbonate (PC) utilisé dans la fabrication de biberons, polytéréphtalate d’éthylène (PET) des bouteilles et des matières textiles, polyéthylène (PE) des sachets en plastique. Le bisphénol A, perturbateur endocrinien classé par l’Union européenne comme substance à effets toxiques sur la reproduction, a été retrouvé dans tous les échantillons analysés.

Aujourd’hui, nous en avons dans nos urines, notre sang, le liquide amniotique des femmes enceintes, le cordon ombilical ou même le lait maternel. Il rentre dans la chaîne alimentaire via son ingestion par les animaux : la faune avale du plastique à hauteur de 12 à 24 000 tonnes par an, soit près de 66 tonnes par jour. Un immense continent de plastique (6 fois la France) squatte tranquillement le vortex du Pacifique.

De plus, l’origine du plastique n’est autre que le pétrole, l’une des industries produisant le plus d’émissions de gaz à effet de serre au monde.

+ dans notre environnement proche : vêtements et la plupart des emballages ; il est en contact avec nos aliments et nos boissons. Les sachets de thé, barquettes alimentaires , bouteilles de détergents et produits d’entretien, poubelles, conduites de gaz, revêtements de sol, tissus de sièges auto, les adhésifs, les ballons, boîtier de CD transparent, pot de yaourt, gobelets, rasoirs Bic, jouets, boucliers de CRS, enseignes, présentoirs, prothèses dentaires, maquettes, panneaux de signalisation, bouteilles d’eau minérale. Ajoutons sans être exhaustif, les gobelets en papier, vêtements polaires, mégots de cigarettes, lingettes jetables, matériaux synthétiques généralement destinés aux travaux du bâtiment et de l’agriculture. Ajoutons les automobiles, les bicyclettes, les appareils ménagers, les revêtements de sol, les jouets, les téléphones mobiles, les ordinateurs et les accessoires médicaux !

Autant de choses indispensables sans doute !!!!

+ dans l’environnement éloigné, souvent impensable :

Pendant cinq mois de l’hiver 2017-2018, des chercheurs du CNRS, des universités de

Toulouse, d’Orléans et d’Écosse ont récolté des échantillons sur la station météorologique de Bernadouze, à près de 1.500 mètres d’altitude. Elle est située à plus de cinq kilomètres du village le plus proche et à 120 kilomètres de Toulouse.

«Les chercheurs ont décompté un dépôt de plus 365 particules de microplastiques par mètre carré ». Ils ont été transportés par le vent, la neige et la pluie.

«Notre principale découverte est que les microplastiques sont transportés dans l’atmosphère et déposés dans une région de haute montagne isolée, loin de toute ville importante ou de source de pollution locale.

Cela fait des microplastiques un polluant atmosphérique»

Dans cette zone proche du Pic du Trois Seigneurs, «il est étonnant et inquiétant de voir autant de particules trouvées sur un site des Pyrénées», abonde un autre scientifique, chercheur à Toulouse.

Les lacs de montagne sont aussi pollués au plastique ; ce constat a été fait au lac de Garde, plus grand lac des Alpes italiennes. Le nombre de micro-plastiques était proche de celui des sédiments des plages océaniques.

En 2015, un robot sous-marin de l’institut GEOMAR a découvert un sac en plastique contenant une canette de Coca datant de 1988 au fin fond de l’océan Pacifique, et ce à 4.150 mètres de profondeur. Aucun signe apparent de dégradation.

On a découvert aussi un nouveau crustacé nommé Eurythenes plasticus. Il vit à plus de 10 000 mètres de profondeur et ingère du plastique !

Ces plastiques finissent par se dégrader et se fragmenter en nano-plastiques de moins de 100 milliardièmes de mètre, donc invisibles. L’impact reste à préciser, cependant, les particules les plus fines (moins de 130 microns de diamètre)« peuvent potentiellement passer dans des tissus humains et générer une réponse immunitaire localisée ».

Dans le rapport «Plastique et santé : le coût caché d’une planète plastique», le CIEL ( Center for International Environmental Law) détaille l’impact global du plastique sur la santé humaine de chaque étape de son cycle de vie. C’est un risque sanitaire à l’échelle mondiale car il a un effet néfaste lors de sa fabrication, son utilisation, son traitement en tant que déchet ou sa dispersion dans l’environnement.

  • L’extraction et le transport des matières premières fossiles (pétrole, gaz, charbon): des substances chimiques et toxiques passent dans l’atmosphère, dans l’eau et les sols.
  • La transformation de ces matières premières en plastique : des éléments toxiques et cancérigènes sont alors libérés dans l’atmosphère, en raison des additifs pétrochimiques ajoutés aux polymères vierges. Ces additifs contribuent à donner ses propriétés au plastique (souplesse ou rigidité, transparence, couleur, imperméabilité à la lumière ou à l’oxygène, retardateurs de flammes, etc.). Bien que la toxicité de nombre d’entre eux ait été prouvée, les industriels ne sont pas tenus de rendre publique la liste de ces additifs, qui constituent en moyenne 7 % de la masse des plastiques non fibreux. La majorité d’entre eux n’étant pas fixés solidement au polymère, ils contaminent facilement et durablement l’environnement : air, eau, mais aussi la nourriture ou le corps humain. Les accidents sont courants (feux industriels, explosions, rejets chimiques). Ainsi, en 2013, 73 accidents ont été signalés dans l’usine de fabrication de polymères par Exxon Mobil, en Louisiane, soit environ 6 par mois.
  • L’utilisation du plastique des emballages entraîne l’ingestion et l’inhalation de microparticules et de substances toxiques associées. Des microparticules sont présentes dans 81% des échantillons d’eau analysés, partout dans le monde. Dans une étude portant sur l’eau des bouteilles en plastique, Orb Media a trouvé des microparticules dans 93 % des échantillons, avec en moyenne deux fois plus de microparticules présentes dans l’eau en bouteille que dans l’eau du robinet.
  • Le traitement du déchet plastique : à la fin de sa vie souvent très courte, le plastique devient un déchet dont le traitement prend trois formes : l’incinération (souvent présentée comme de la valorisation énergétique !), le recyclage ou la mise en décharge. Traité dans une usine d’incinération, le cadmium, le plomb ou le mercure, sont relâchés dans l’environnement proche. En 2015, 12 % des plastiques ont été traités de cette manière et seulement 9 % ont été recyclés dans le monde. Les 79 % restants se sont retrouvés dans des décharges ou encore dans la nature.

Des impacts sanitaires sont déjà identifiés sur le système immunitaire et le système respiratoire ; on note des perturbations endocriniennes, une baisse de la fertilité, la hausse des risques de cancers… L’impact de la combinaison de ces effets est encore mal connu !

Mais voilà, l’économie du plastique est florissante et très bonne pour le PIB ; intouchable donc, car c’est rentable pour les investisseurs ! Elle fournit des emplois en grand nombre ; rançon de cette croissance du plastique, le milieu de la santé publique recrute, tant mieux, mais l’Etat ne libère pas d’argent pour payer !

Signé Georges Vallet

crédits photo:Après le bronze et le fer, bienvenue dans l’âge du plastique

sciencepost.f› Planète & Environnement

Homo plasticus : des microplastiques détectés dans plusieurs organes humains

http://futurasciences.fr/tk/t/2/0280936681fcef/17493003d3/51759fc49/42031189e7/

Pollution : nous mangeons et respirons du plastique

Article publié le 6 juin 2019 par Futura avec l’AFP-Relaxnews

Homo plasticus : des microplastiques détectés dans plusieurs …

www.futura-sciences.com › Santé › Actualités

18 août 2020 – Les lacs de montagne sont pollués au plastique. Article de Delphine Bossy, publié le 13 octobre 2013. Si l’océan tend à devenir une soupe de …

lareleveetlapeste.fr › petit-guide-mieux-connaitre-dangero

Un rapport alerte sur les effets nocifs du plastique sur la santé …

www.zerowastefrance.org › alerte-effets-nocifs-plastique-s..

Océans : du plastique retrouvé dans des crustacés à 11 000 …

www.francetvinfo.fr › Santé › Environnement et santé

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2 commentaires

  • On ne peut qu’être d’accord et très inquiet devant ce constat. L’homme s’auto détruit. Si vous étiez en responsabilité quelles seraient les mesures que vous préconiseriez pour mettre un terme à ces usages du plastique ? Le problème est du niveau mondial et les obligations doivent être prise à ce même niveau. Qu’est-ce qui est fait actuellement ? En réalité existe-t-il une solution ?

    • Naturellement le problème est mondial et nos moyens d’actions sont limités d’autant plus que la pression des lobbys est énorme car c’est un débouché juteux pour les productions pétrolières.
      Existe-t-il une solution? Rapide, irréversible, absolument pas!
      Faut-il par là même se résoudre à attendre que les marchés trouvent une autre voie rentable ou que l’irréparable se produise? Je pense que non également.

      Qu’est-ce qui est fait actuellement?
      + au niveau européen,
      «Le conseil européen a décidé la création d’une nouvelle ressource propre de l’UE sous la forme d’une contribution de chaque État membre « en fonction du poids des déchets d’emballages en plastique non recyclé », à raison de 0,80 euro par kilo. 24 juil. 2020»
      Plastique non recyclé, c’est déjà un mieux car c’est la majorité!

      «En Italie, une « plastic taxe » a été introduite en juin 2020. Selon les autorités du pays, elle pourrait rapporter jusqu’à 2 milliards d’euros, comme le précisent Les Echos. La production de plastiques est ainsi taxée à raison d’un euro le kilogramme.»

      Si les politiques le voulaient, il serait possible d’aller plus loin dans les propositions. La solution repose alors sur les électeurs aux élections européennes car les politiques suivent sous leurs pressions.
      Il faut convaincre, inlassablement, par l’information, la pédagogie, la démonstration de la désinformation,…., d’où la multiplication des constats, que l’intérêt de l’électeur passe par la transition écologique et que le prétendu avantage du plastique auquel il est attaché est un leurre comparé aux inconvénients présents et à venir qu’il aura, et sa progéniture, à subir. Il faut faire comprendre qu’il doit orienter ses choix politiques vers ceux qui mènent ce combat et non ceux qui disent qu’ils vont, hypocritement, le mener.

      + au niveau français, même schéma en ce qui concerne les électeurs car seuls eux peuvent faire bouger les lignes.
      Les électeurs, convaincus et convaincants dans les échanges, pourraient:
      * proposer de faire comme en Italie.
      * demander que les entreprises innovent en produisant, après recherche, du matériel de remplacement (le verre en est déjà un!).
      * stimuler le recyclage des fabriques françaises de plastiques. L’État, sous la pression des élus, qui met au point un plan de relance des industries polluantes, pourrait déplacer une partie de ces sommes pour subventionner les recherches et leurs applications afin de rendre les prix très compétitifs.
      * demander d’augmenter significativement l’éco-contribution lors de l’achat de matériel contenant du plastique.
      * agir localement pour faire renforcer les punitions de toute personne surprise entrain de rejeter du plastique à terre ou dans des décharges sauvages.
      *obtenir une taxation des déchets plastiques récoltés et non triés, dans les poubelles.
      * obtenir des commerces et des entreprises utilisant des emballages plastiques une participation financière ou manuelle pour permettre de nettoyer les cours d’eau de leurs emballages!

      Illusoire, utopique, j’en conviens, c’est la lutte du pot de terre contre le pot de plastique mais celui qui ne s’engage pas est voué à la soumission.
      Ce n’est pas la vocation du 1er de cordée qu’il faut être!!!!