Piqûre de rappel n° 2
Les exactions chinoises s’aggravent au Turkestan oriental, menacent l’identité des peuples de Mongolie intérieure et reprennent avec plus d’ampleur au Tibet, où sont réinstallés des camps de travaux forcés : il devient indispensable de nous remettre en question et de nous rappeler les témoignages terribles déjà recueillis dès 1992 – il y a près de 30 ans déjà ! – lors de conférences données en France par Harry WU, survivant de 19 années de tortures et de travaux forcés dans plusieurs goulags chinois.
C’est pourquoi, sous ce titre » PIQÛRE DE RAPPEL N°2 «
Déjà, le 13 mars 1992, le journal Libération titrait : « Chine : récits du goulag oublié. Plusieurs millions de personnes sont encore détenues dans des camps en Chine. »
Il serait choquant d’entendre à nouveau en 2020 cette tristement célèbre fausse excuse :
» Nous ne savions pas«
au sujet de la situation des droits de l’homme en Chine !
Durant les 20 dernières années, il semble que l’Europe, tout comme la France ait volontairement banni, de toutes les négociations commerciales, le rappel d’événements faisant référence aux violations des » droits de l’homme « . Ces omissions partaient du principe que le commerce et la mondialisation, tout comme le choix fait en 2001 par le Comité International Olympique d’élire Pékin comme ville Olympique en 2008, entraîneraient de facto une normalisation des droits de l’homme en Chine.
Comme on pouvait le prévoir il n’en a rien été : bien au contraire, la situation se dégrade et empire chaque jour sous le joug d’un pouvoir de plus en plus totalitaire sur son territoire et de plus en plus arrogant à l’extérieur.
De fait, jamais les droits de l’homme n’ont autant été bafoués : » circulez, il n’y a rien à voir ! » … priorité au business, aux transactions commerciales et aux échanges déséquilibrés… !
L’Europe a failli… et la France avec elle.
– Le 9 septembre 2020, 300 ONG représentés dans 70 pays exhortent l’ONU à constituer un mécanisme international indépendant afin d’enquêter en profondeur sur les violations des droits humains en Chine, en particulier au Tibet, au Xinjiang et à Hong-Kong.
– Fin juin 2020, 50 experts des Nations Unies réclamaient des » mesures décisives pour protéger les libertés fondamentales en Chine » et dénonçaient » des violations massives des droits humains que commet la Chine à Hong-Kong, au Tibet, et au Xinjiang, la suppression d’informations dans le contexte de la pandémie de Covid-19, ainsi que les attaques contre les défenseurs des droits, journalistes, avocats et détracteurs du gouvernement dans tout le pays « .
Toujours ce 9 septembre 2020, une coalition de 165 groupes de défense des droits humains demandait au Comité International Olympique de priver Pékin des J.O. d’hiver de 2022. Cette coalition rappelle que les Jeux Olympiques de 2008 n’ont pas permis d’améliorer la situation des droits humains en Chine, loin de là, et que le géant chinois en a profité pour développer » un système de surveillance orwellien » partout sur son territoire, adaptable dans certains pays étrangers y compris des états européens en mal d’autoritarisme.
Pour rappel, en 2008 lors des J.O. de Pékin, l’ONG Human Rights Watch dénonçait dans son rapport annuel :
- les campagnes du régime communiste pour faire taire les voix dissidentes afin de présenter une image » d’harmonie » au moment des J.O,
- le renforcement significatif des restrictions sur la liberté d’association, d’expression et de religion,
- les arrestations de dissidents, et la mise en plus grande difficulté des défenseurs des droits de l’homme et l’interdiction de contacts avec les médias étrangers,
- les mises sur écoute des téléphones, la surveillance systématique d’internet et de mouvements, le développement de mises en résidence surveillée,
- les arrestations de 26 journalistes chinois accusés d’avoir publié des articles critiquant le régime,
- la répression des minorités et les arrestations arbitraires au Xinjiang et au Tibet.
Enfin Human Rights Watch regrettait que la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, » reste hostile au respect des droits de l’homme « .
De son côté, la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), dans une lettre ouverte, du 4 juillet 2008, aux membres du Comité International Olympique (CIO), rappelait à ceux-ci leur obligation d’obtenir des engagements sérieux de la part des autorités chinoises en matière de droits de l’Homme et d’instaurer un mécanisme d’évaluation de leur mise en œuvre.
Beaucoup de bonnes intentions et plein de fausses promesses…
28 ans, depuis cette publication.
Aujourd’hui, quel est le constat ?
Rien n’a changé…Tout a empiré.
FRANCE-TIBET le 01/10/2020
« La Chine démasquée » : Dossier spécial du Canard enchainé, octobre 2020, n°157 6€
Vous avez un aperçu sur le site suivant : http://www.tibet.fr/actualites/la-chine-demasquee-canard-enchaine/
L’installation de l’Institut Confucius à Pau, officine du Parti Communiste Chinois ne fait plus l’unanimité. Beaucoup de palois se frottent les yeux en découvrant l’installation de ce centre dont le but est de développer le soft power chinois (en lien avec l’université). Le Canard Enchaîné vient de publier un supplément instructif sur l’objectif des centres Confucius et sur la complaisance de certains hommes politiques français à l’égard du Régime Chinois. Je vous recommande sa lecture, elle est édifiante. Lors d’une récente réunion des maires de l’Agglo des édiles se sont d’ailleurs inquiétés de la présence de l’Institut lors d’une séance musclée mais à huis-clos.
Pour ce qui est de la transparence le PCC fait école jusqu’en Béarn…