Ousse-des-Bois, une rivière dans la ville
Le jeudi 15 octobre avait lieu à la MJC du Laü une conférence débat sur la rivière Ousse-des-Bois. Initiée par l’association Santé et écologie, animée par l’association Anim’ousse-ère*, cette rencontre avait pour objet de présenter son action et surtout de sensibiliser le public sur les problèmes de pollution que connaît la rivière.
Bien que soient rares ceux qui ne connaissent pas cette association, il n’est pas inutile de présenter « Anim’ousse-ère ». L’association a été créée en 2009 et elle affiche l’objet qu’elle poursuit par la formule : « Pour que vive la rivière Ousse-des-Bois, vivons avec elle », puis : « Une rivière dans la ville ». Celle-ci prend sa source à Limendous-Soumoulou et après un périple de 32 km elle se jette dans le Gave de Pau peu avant Denguin. Elle traverse pas moins de quatorze communes du Béarn. Au gré de son parcours, il lui arrive de changer de nom, pour autant il ne faut pas la confondre avec l’Ousse. A noter, puisque c’est d’actualité, que c’est l’Ousse-des-Bois qui alimente le lac des Carolins à Lescar.
Anim’Ousse-ère affiche une belle activité puisqu’elle a organisé pas moins de 24 nettoyages dont 19 sur la ville de Pau. On y trouve de tout, des machine à laver, des scooters etc. Elle assure une surveillance des inondations et des différentes formes de pollution. Elle s’engage auprès des établissements scolaires à l’occasion des journées nature, découverte de la faune et de la flore. Elle finance des études scientifiques et sociologiques grâce aux subventions de la ville de Pau, de l’Agence de l’eau Adour, Garonne et Conseil départemental. .
Et ceci dit sans oublier qu’elle est reconnue « d’intérêt général », une qualité qui permet à ceux qui la soutiennent par un don ou une cotisation de bénéficier d’avantages fiscaux.
Le débat était animé par Gilbert Voiement, président de l’association, Yves Joly, vétérinaire et écologue, Bernard Flacelière, topographe et Didier Lassalle, naturaliste. Le message essentiel était de dire que la pollution du cours d’eau est le résultat du comportement de l’homme. Trop d’enrochement, l’enrochement est une pollution sourde qui réduit la nappe phréatique. Cela a été une erreur de considérer que ces constructions ont pu éviter les inondations, c’est le contraire qui s’est produit. Après ce dispositif, le lit de la rivière ne bouge plus. Or ce sont les mouvements de la rivière et les zones humides qui la rendent vivante. Naturellement la rivière fait des méandres et les zones proches sont des filtres qui permettent d’alimenter la nappe souterraine, ce sont des champs d’expansion des crues. Le second message était de dire qu’il faut absolument cesser de construire en bordure de la rivière et de toutes les rivières. L’exemple de la clinique Navarre est très parlant à ce propos. Un parking a été construit en zone inondable. Il faut tout faire pour éviter ces constructions. Chiffre inquiétant : 50% des zones humides ont disparu en France au cours du siècle dernier.
Les écolos ont la réputation d’être tristes comme l’est une porte de prison. Il allient le pessimisme au catastrophisme. Ici l’association Anim’Ousse ère sait se montrer optimiste. Grâce à l’investissement de l’association, la rivière est passée de l’anonymat au stade rivière pilote au plan national. Et, dans le secteur près de l’école des Lilas, des travaux ont permis de redonner à la rivière son lit naturel. Il a été constaté que la renaturation se faisait très vite et sans doute beaucoup plus vite qu’imaginé. Un motif de fierté bien justifié !
Pau, le 19 octobre 2020
par Joël Braud
Association Anim’Ousse-ère
Maison de Quartier René Cazenave
Place Jean-Baptiste Bareille
64000 Pau
Site internet : http://anim-ousse-ere.fr
Mail : anim.ousse.ere@gmail.com
Bonjour,
il existe aujourd’hui une autre menace qui pèse sur L’Ayguelongue , l’Oussère, Ousse des Bois..
En effet, un projet de méthanisation industrielle ( SAS METHAGRI PAU EST) est en cours et détient
déjà un permis de construire.
Cette usine se situe en amont de l’Ayguelongue, et déversera dans un cours d’eau qui la longe, un affluent (déclassé en « fossé » par le service SGPE), des eaux polluées..
De plus , cette configuration laisse craindre, en cas de débordement du digestat ( déchet de la méthanisation), la même situation que dans le Finistère cet été!…
Notre association CAMI PAU EST, se bat depuis juin 2020 contre ce projet mortifère.
La SEPANSO ainsi que la confédération paysanne nous soutiennent dans ce combat, et nous ne doutons pas qu’Anim’ousse-ère nous rejoigne.
A bientôt.