Le chemin des serfs et des vilains
Le débat politique entre métropoles et périphéries a fortement agité la France, notamment avec les manifestations des gilets jaunes. Ce débat affecte également mon village rural de 300 âmes sur 1000 ha environ : Le bourg a bénéficié de l’accroissement de près de 50% de la population du village depuis le début de ce siècle. Sa périphérie n’a guère évolué.
Au cours des 20 dernières années le bourg a été le lieu de nombreuses réalisations.
D’abord la voie qui traverse le bourg a fait l’objet d’un bel aménagement au milieu des années 2000, pensé par un urbaniste et mené par la mairie ainsi que la Communauté de Communes.
La traversée du bourg est maintenant pacifiée. Les bas-côtés, les accès à la mairie, à la salle polyvalente, à l’école ainsi qu’à l’église ont également été travaillés. Les lignes électriques et téléphoniques ont été enterrées et un éclairage public a même été installé.
La communauté de communes assure régulièrement l’entretien, notamment la tonte des herbes ainsi que l’entretien des plantations et des arbres du bourg.
Peu après, la carte communale a été votée. Elle rassemble les zones constructibles près du centre en réduisant les problématiques de la ruralité à l’économie des voiries et réseaux divers ainsi qu’à la préservation des zones agricoles et naturelles.
Au début des années 2010, l’école a été rénovée et agrandie avec l’ouverture d’une classe supplémentaire et plus récemment, la commune s’est dotée d’une nouvelle mairie.
Mais pendant tout ce temps l’entretien des chemins en périphérie du bourg n’est effectué que deux fois dans l’année et la majorité des chemins ruraux sont laissés en l’état ; certains sont même devenus impraticables. De plus les jachères perdurent, les rivières, rus et autres rigoles débordent régulièrement.
La commune serait impuissante pour régler ces problèmes périphériques. Leur gestion dépendrait directement de la Communauté de Communes et de ses élites technocratiques.
Cette différence de traitement entre le bourg et sa périphérie est devenu un sujet de discussion dans le village. C’est notamment le cas pour les chemins qui partent du bourg et dont seuls les premiers 100 m sont entretenus régulièrement.
Aussi le 28 septembre au soir, sur le bord d’un de ces chemins à la limite du bourg, est apparu un nouveau panneau : « chemin des serfs et des vilains ».
Le maire, alerté par un résident proche du chemin, est venu constater cette initiative. Le panneau a été retourné vers la haie, certainement dans l’attente que le (ou les) contestataire(s) vienne(nt) récupérer leur bien.
Un mois et demi après, le panneau est encore là, toujours dos au chemin.
Quelle que soit l’échelle géographique, Centres et Périphéries sont toujours en tensions. Mais le côté clochemerlesque n’est-il pas également présent à toutes les échelles et dans les mêmes proportions ? Ne dissimulerait-il pas des insuffisances plus profondes ?
Larouture
Cette différence de traitement entre le bourg et sa périphérie est devenu un sujet de discussion dans le village.
C’ est la même chose au niveau du pays, on traite les problèmes qui sont les plus voyants, susceptibles de faire enfler le plus la contestation. Le reste est renvoyé aux calendes grecques et advienne que pourra.
Cela est le reflet d’ un état d’ esprit de décadence de nos responsables politiques et administratifs, lancés dans une course éperdue à vouloir sauver leur peau, coûte que coûte.Nôtre Président n’ a t’ il pas dit » quelqu’ en soit le prix », nous en sommes là.