Allumer le feu !!!

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Y en a marre !

Cela ne peut plus durer ! Des images comme celles que l’on a vues hier soir et le samedi précédent ne peuvent plus se répéter. Ces violences gratuites contre le mobilier urbain (un bien collectif), les vitrines des magasins brisées, les banques pillées, les voitures brûlées, ces policiers agressés directement par des individus cagoulés. Tout cela ne s’est jamais produit depuis le début de la cinquième république et encore moins répété comme un rituel hebdomadaire annoncé.

Ces exactions impunies portent en germe les prémices d’une guerre civile comme l’a dit Jean Pierre Chevénement à Elisabeth Martichou sur LCI. Les processus  de ce type sont longs à aboutir, heureusement, a-t-il ajouté, mais la violence du débat, combinée à la fragmentation de la société portent la menace d’une explosion générale qui pourrait avoir, on le voit maintenant, des conséquences dramatiques.  

La faiblesse du pouvoir, ses pas de deux incessants, ses erreurs et la communication erratique d’un président de la république narcissique qui parle pour parler en est la cause première. En s’adressant à un média marginal comme « But » Emmanuel Macron privilégie objectivement ce fameux « séparatisme » qu’il prétend combattre. Là ce sont les jeunes opposés objectivement aux vieux. Ne « font-ils pas Nation » pourtant ? Comme il le dit lui-même. Jeunes et vieux ne sommes-nous pas en effet une même Nation ? Macron fait du Giscard (paix à son âme) qui descendait chez les « pauvres » pour leur jouer de l’accordéon. C’est la pire des communications que cette flagornerie catégorielle qui s’appuie sur un en même temps qui ne satisfait personne. Un jour l’hommage sur France 2 à l’ex-président défunt pour plaire au Modem, le lendemain deux heures chez Brut pour séduire une jeunesse à la peine… une logorrhée incessante, brillante mais peu convaincante. Cela n’avance à rien de vouloir « faire jeune ». La parole présidentielle doit être rare, cohérente et rassembleuse. Solennelle.

Les manifestations du samedi se déroulent désormais toujours selon le même scénario : il y a les manifestants, ils sont légitimes, les forces de l’ordre censées les encadrer voir les protéger et les casseurs ceux que l’on nomme les black blocs intervenant désormais dès le début des cortèges, et de plus en plus violents. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Il est curieux que la police si bien renseignée d’habitude ne puisse prévenir ces déferlements répétés depuis plusieurs mois. On aimerait bien en savoir un peu plus sur le profil de ces desesperados venus semble-t-il pour beaucoup des beaux quartiers.

Dans ces conditions toutes manifestations contre les violences policières est contre-productive puisqu’elles produisent-elles mêmes une violence contre les forces de l’ordre qu’elles sont censées dénoncer. Il serait temps que les organisateurs le mesurent. Il serait temps aussi que des organisations syndicales reviennent à une ligne responsable et suspendent ces défilés. Suspendre ne veut pas dire renoncer cela signifie attendre des jours meilleurs. Comment un syndicat comme FO, puissant dans les rangs de la police, peut-il être en tête de ce type de cortèges ?  Il en va de son crédit. Il en est de même de la CGT. Des combats sociaux à venir après la crise du Covid attendent ces syndicats. Leur faiblesse structurelle est un des grands handicaps de la France si on la compare aux autres grands pays européens, l’Allemagne notamment, où la dialectique patronat syndicat régule la sphère sociale. 

Policier c’est un métier mal payé et désormais dangereux. Même s’il y a des brebis galeuses à sanctionner faut-il jeter l’opprobre pour autant sur l’ensemble d’une profession surmenée et la montrer du doigt ? Peut-être est-elle mal encadrée ? Mais parler de « contrôles au faciès »  comme vient de le faire Emmanuel Macron ne s’appuie sur aucunes données concrètes. C’est une accusation grave de la part d’un Président qui a lui-même encouragé une répression violente lors de la révolte des gilets jaunes.

Tout le monde en a marre de ces débordements en ces temps rendus si difficiles par la pandémie. Il faut cesser les polémiques futiles, revenir à des relations apaisées avec la police, à une saine conception de l’ordre républicain, car, pour citer Georges Clemenceau, autre inspirateur revendiqué de Macron, (dans son discours au sénat en 1917) : « Le gouvernement a pour mission de faire que les bons citoyens soient tranquilles, que les mauvais ne le soient pas.” C’est le rôle dévolu à la police que d’exécuter cette mission.

Pierre-Michel Vidal

Photo DR

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3 commentaires

  • Jean-François de Lagausie

    Fort heureusement, Samedi passé, la police et la gendarmerie ont bien canalisé la manifestation. Quand ils le veulent…………….;

  • Bien dit ! On se demande pourquoi il est si difficile d’appréhender ces individus ? Craint-on une grosse bavure lors de l’opération d’encerclement ? Ou des dommages sérieux pour nos forces de l’ordre ? On aimerait des réponses techniques. À moins qu’il y ait des raisons politiques…

    • Pierre-Michel Vidal

      « On agit sans mobile
      Ça vous paraît bizarre
      C’est p’t être qu’on est débile
      C’est p’t être par désespoir »
      Du Béarnais Daniel Balavoine: «Quand on arrive en ville » . Prémonitoire non Jeff ?
      Et le refrain:
      « Nous tout c’qu’on veut c’est être heureux
      Etre heureux avant être vieux »