Réflexions sur Morale et Liberté.
En de nombreuses occasions, dernièrement à propos des convictions et actions d’Angela Merkel, ou des totalitarismes dans le monde, comme en Chine, en Russie ou dans bien des pays arabes…, on exalte les vertus de la LIBERTE.
et on a raison.
Quand tu chantes, je chante avec toi Liberté
Quand tu pleures, je pleure aussi ta peine
Quand tu trembles, je prie pour toi Liberté
Dans la joie ou les larmes je t’aime
Il ne faudrait pas, du fait de cette incontournable exigence, que la liberté soit revendiquée dans toutes ses acceptions comme un tout à suivre les yeux fermés car, si on fait le point, depuis des décennies, au niveau économique, social, environnemental, sanitaire, rapports humains…, il y a beaucoup à redire.
La morale et la liberté ne font pas toujours bon ménage !
Les avis sont partagés sur ce point.
Luc Ferry indique que «la morale n’est pas une bonne boussole en politique parce qu’elle obéit au magnétisme des émotions : la morale n’a rien à voir avec la politique. Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées. La morale d’un côté, la politique de l’autre.»
Pour André Comte-Sponville même si l’ordre de la politique a sa logique propre, il doit être régulé par la morale. Ainsi, si demain des citoyens votaient pour des programmes politiques qui implicitement reposent sur l’idée qu’il y aurait des hommes inégaux en droit et en dignité, cela ne changerait rien à la justesse du contraire. La morale s’y oppose. « Elle interdit au souverain d’avoir tous les droits ».
Pour Jérémy Bentham (1748-1832) :«Il est de l’intérêt du loup que les moutons soient gras et nombreux».
«Afin d’assurer le bonheur de la population dans son entier, l’État est nécessaire, car lui seul est légitime pour garantir le respect des libertés individuelles et pour promouvoir le bonheur collectif. Il se doit de prendre les mesures législatives et sociales permettant de maximiser le bonheur total. Ainsi une loi ne doit être jugée «bonne» ou «mauvaise» que sous le rapport de sa capacité à augmenter le plaisir de tous. Il propose donc que l’État :
- garantisse un revenu minimum pour tous, protège les biens et les personnes, défende les citoyens des agressions extérieures ;
- encourage la croissance économique (augmentation du bonheur collectif) et démographique (pour une meilleure défense nationale, facteur de bonheur collectif) ;
- assure une redistribution des richesses propre à augmenter le bonheur collectif (il est partisan d’une taxe progressive sur les héritages). Philosophie utilitarisme de Bentham. Wikipedia.
« La perfection des moyens et la confusion des buts semblent caractériser notre époque. » Albert Einstein
Même si :
+le capitalisme et ces divers véhicules appelés libéralismes, affirment que«le libéralisme récompense naturellement les bons et sanctionne les mauvais grâce à la concurrence et à la responsabilité personnelle. Le libéralisme est moral, optimiste et créateur». Contrepoints ; Patrick de Casanove.
+ étymologiquement, le terme provient du latin liberalis, généreux, noble, digne d’une personne libre.
Le projet global du libéralisme, mis en oeuvre à partir des années 80, consiste à transformer la société pour qu’elle réponde pleinement aux exigences du capitalisme :
- libre circulation des capitaux,
- mise en concurrence des travailleurs et nivellement par le bas des salaires et des droits sociaux.
- suppression de services publics,
- suprématie absolue de l’économie.
Cette politique mondialement admise et exempte, du fait de sa supranationalité, à toute légitimité démocratique, devient intouchable, et son bilan est «prodigieusement» catastrophique socialement. Si quelques miettes sont «généreusement» distribuées c’est pour alimenter les bénéfices ; les quelques acquis «moraux» ont toujours été le fruit de dures luttes coûteuses et ils sont progressivement remis en question.
Certains trouveront que les sommes énormes distribuées pendant la période de pandémie constituent un comportement vertueux à porter au crédit de l’État. Que nenni ! l’objectif est la sauvegarde du capitalisme en danger.
*Les versements sont exceptionnels ; avant ce virus, le déficit à respecter ne devait pas dépasser 3% et il fallait que les serviteurs de l’Etat fassent des sacrifices !
*Les sommes versées sont attribuées essentiellement au Privé intervenant dans l’économie, ceux qui trouvaient, jadis, qu’il y avait trop d »État dépensier ; les services publics de la santé comme l’augmentation des lits, du matériel et du personnel, pendant les inter-vagues, n’ont pas reçu les aides nécessaires ; on a géré la pénurie suivante en sacrifiant les malades graves du cancer ou autres.
*Alors qu’il était logique, pour activer la mise au point de vaccins, d’aider au maximum l’Institut Pasteur, fondation à but non lucratif dont la mission est de contribuer à la prévention et au traitement des maladies, en priorité infectieuses, par la recherche, l’enseignement, et des actions de santé publique, on a préféré engloutir des sommes colossales dans des structures étrangères privées à but lucratif.
Et l’Institut Pasteur doit faire appel à des donneurs bénévoles !
Pfizer est leader mondial dans son secteur avec un chiffres d’affaires s’élevant à 51,58 milliards de dollars US, une capitalisation boursière de 181 milliards de dollars en septembre 2012 .
La capitalisation boursière de Moderna, société de biotechnologie américaine aussi, atteint 22,9 milliards de dollars le 8 juin 2020.
*Le remboursement de la dette, on commence à en parler, fera intervenir avec modération et souplesse ceux qui ont profité de l’argent mais aussi, sans modération et avec énergie, ceux qui n’ont rien touché comme le milieu enseignant, la police, la justice, les retraités… les deuxième et troisième front de la protection sanitaire… Le problème des retraites n’est pas encore abandonné, on sait seulement que les modestes travailleurs devront se serrer la ceinture.
Le bilan actuel de la liberté d’entreprendre a effectivement récompensé «les bons», les premiers de cordée dit-on maintenant, des fortunes colossales se sont édifiées grâce au travail (ou au licenciement !) et à la solidarité des autres, les petits, les sans grade, la collectivité donc, et au «nez» c’est-à-dire au bon moment, aux bonnes relations, au bon endroit, la bonne décision ; les mauvais sont punis par le chômage, des salaires ou des aides de misère et méprisantes, des sans logis,… la fin dans des Ehpad pour ceux qui peuvent payer. La collectivité doit subir les contrecoups de l’épuisement des ressources naturelles et de la biodiversité (entre 1 et 2 % des insectes disparaissent chaque année), de la pollution, des maladies, des catastrophes naturelles comme les sécheresses, les inondations, les tempêtes, les suicides des agriculteurs et autres entrepreneurs, les guerres liées beaucoup plus à la pauvreté, à l’exploitation, à la carence en nourriture et en eau, qu’aux idéologies affirmées.
Pendant ce temps Dassault fait le plein en vendant des armes !
La dernière redoutable retombée de cette liberté d’hyper-produire, consommer, gaspiller est le développement de cette pandémie qui devrait réveiller, avant d’y être contraint par l’environnement, tous les citoyens du monde, assommés et addicts à tous ces politiques hypocrites et sans éthique, «qui leur veulent du bien».
Un changement de gestion est à mettre en place, basée sur des règles établies sur un socle de valeurs morales et de normes éthiques, de déontologie donc !
«Des pandémies futures vont apparaître plus souvent, se propageront plus rapidement, causeront plus de dommages à l’économie mondiale et tueront plus de personnes que la Covid-19 si rien n’est fait». Tel est le cri d’alarme de l’Ipbes (plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les écosystèmes), le «Giec» de la biodiversité, dans son dernier rapport de décembre 2020».
Et alors, nos libertés, considérées comme incontournables, ne seront plus rétablies par des soutiens financiers à rembourser, mais seulement par une révolution dans la politique environnementale, ce que notre Président ne veut pas prévoir et enclencher de façon significative. Son ministre de l’Economie Bruno Le Maire déclarait, il y a peu «Nous avons prévu une croissance de 6% pour 2021, soit le chiffre le plus élevé depuis les 50 dernières années.»
Tout se met en place donc pour repartir comme avant, en accélérant les casses sociales, les aménagements sociaux indispensables !, pour retrouver le plus vite possible le renflouement des caisses, le redémarrage des bénéfices et l’arrivée de nouvelles souches de virus, de nouvelles calamités, en bref de nouvelles contraintes donc de nouvelles atteintes aux libertés.
Une liberté sans morale est toujours liberticide.
Signé Georges Vallet
crédits photos :Citation Nelson Mandela liberte : Etre libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses…citation-celebre.leparisien.fr
Pourquoi l’ère des pandémies ne fait-elle que commencer ?
http://futurasciences.fr/tk/t/2/9282739153656d/7865192cc2/91273ad9f/42031189e7/
Entre 1 et 2 % des insectes disparaissent chaque anné
http://futurasciences.fr/tk/t/2/9282739153656d/885519b45c/91273ad9f/42031189e7
/Il y aura bientôt 50 % de plus de CO2 dans l’atmosphère qu’avant l’ère industrielle
http://futurasciences.fr/tk/t/2/9282739153656d/585519e7c5/91273ad9f/42031189e7/
J’oubliais: bravo pour la citation de Mandela.
Reste à définir une morale.
Est-elle individuelle? ou doit-elle être reconnue de tous?
A défaut de morale, on se rabat sur des récits de peuples, de nation, de religion…
Avec les excès mortifères des extrêmes, extrême droite notamment…