Merci Marielle !
J’ai longuement hésité à écrire ces deux mots. D’abord en raison de ce qui peut apparaître comme une familiarité déplacée. Ensuite parce qu’une telle interpellation peut laisser croire que je suis de votre bord politique, alors que je ne suis qu’un simple observateur.
Mais justement, j’ai observé que votre décès a donné lieu à de multiples hommages venus de différents horizons. J’espère que c’est pour de bonnes raisons, comme la reconnaissance de votre force à défendre vos convictions, et à le faire dans la clarté et le respect de vos adversaires. Et non pour de mauvaises raisons comme le fait que vous avez expié pour bien d’autres de l’usage possiblement abusif d’assistants parlementaires, une pratique largement partagée.
« Expié » n’est sans doute pas le bon mot. Comme François Bayrou, vous avez présenté votre démission, ce qui est une façon de plaider coupable. Mais une façon implicite, et non explicite. Vous auriez pu arguer du fait que vous n’avez pas été incriminée d’enrichissement personnel, et qu’il est difficile de séparer la préparation d’un vote au sein d’une assemblée de la préparation d’une prise de position pour un parti. Dans les deux cas il faut se documenter, consulter des experts, préparer des rapports. Il n’empêche que bien des citoyens auraient aimé un rejet plus clair de cette sorte de confusion des genres et des rôles.
Si je vous adresse à titre posthume des remerciements, c’est qu’il me semble que les Paloises et les Palois peuvent vous être reconnaissants d’avoir pris sur les épaules une bonne partie de cette charge expiatoire, ce qui a pu permettre au maire de Pau de se consacrer plus pleinement à ses responsabilités d’élu.
Plus pleinement, probablement ; mais peut-être pas entièrement, et il est difficile de ne pas le regretter. Car si notre édile a offert de beaux couplets sur la ville et le Béarn, et des réalisations notables comme la mise en place du Fébus entre la gare et l’hôpital, il n’en reste pas moins que la ville souffre toujours de bien des maux. D’abord, comme beaucoup de villes, de l’emprise de grandes ou moyennes surfaces aux dépens des commerces du centre-ville. Et enfin d’un habitat parfois insalubre ou négligé. Si vous trouvez que j’exagère allez au bas du boulevard des Pyrénées par la côte du Moulin, près de la place de la Monnaie. Vous y trouverez sur une façade éventrée une chasse d’eau qui pend lamentablement et non loin des toits couverts de tôles. Passez le gave et voyez ces immeubles humides ou abandonnés ; et cependant à côté, un lotissement coquet et de beaux espaces de verdure.
Madame de Sarnez, vous n’avez pas eu le destin de Simone Veil, l’influence de Gisèle Halimi ou le pouvoir de Christine Lagarde. Mais vous avez rempli votre rôle et bien des hommes pourraient prendre des leçons de vous.
Au fait, vous n’auriez pas une remplaçante à me proposer?
Paul Itaulog