Et où est la force publique ?

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La question se pose certes, en France, depuis plusieurs années, mais pour la quasi-totalité de la population elle est devenue sa préoccupation première du fait de la multiplication des « incivilités » qui méritent une autre qualification et des sanctions pénales.
Quelques événements récents sont une triste illustration de la capitulation étatique.

LA JUSTICE EST DÉMUNIE 
Ainsi peut-on lire : « Le suspect, désormais soupçonné de 34 cambriolages, est relâché tandis que l’enquête se poursuit. Jusqu’à un nouveau rebondissement : lundi, le mineur est une nouvelle fois interpellé, à Couëron, pour soupçon de tentative de cambriolage. Amené en garde à vue, il a depuis été à nouveau libéré. Jusqu’à une éventuelle prochaine fois ? Une source proche de l’enquête indique que «ce mineur n’ayant pas encore 16 ans, il ne peut pas être placé en détention ni assigné à résidence», la Justice semblant totalement démunie devant ce type de délinquance juvénile ».
Ce qui n’est pas exact. Des mesures privatives de liberté peuvent être prises pour un mineur de treize à seize ans , mais elles sont rares. Manque de places « mineurs » dans les maisons d’arrêt, frilosité des juges, culture chimérique de la réinsertion.

LA FORCE PRIME LE DROIT 

« Depuis dimanche 7 février, de nombreuses personnes ont exprimé leur soutien à la famille de Roland L., 88 ans, dont la maison est squattée par plusieurs occupants depuis des mois à Toulouse ».
La maison a finalement été libérée grâce à l’intervention de voisins mais non par les forces étatiques au motif que les expulsions, avec leur concours, étaient suspendues jusqu’au 31 mai .
Et voilà que la loi protège les squatters !  
Défaillance étatique dans un mépris anticonstitutionnel de deux articles de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 dont, il est vrai, personne ne parle aujourd’hui.
Et pourtant…
En son article 17 elle dispose que la propriété est un droit inviolable et sacrée, tandis que l’article 12 rappelle que les droits qu’elle énonce doivent être garantis  par une force publique.
Ainsi face à une occupation illégitime d’une propriété privée, l’Etat a renoncé non seulement à son droit mais plus encore à son devoir de protection d’un droit légitime.
Il reste quand même à la victime de cette carence le droit d’obtenir une réparation assurée bien évidemment par des fonds publics, c’est-à-dire par …. la suite se devine .

LE RESPECT DU MAIRE N’EXISTE PLUS… MAIS PAS QUE 

« Le maire est à portée de claques», résume au Figaro Maurice Perrion, président de l’Association des maires de France (AMF) à l’initiative de la formation organisée en partenariat avec la gendarmerie nationale. «Chaque agression commise contre un élu local est contre la République», souligne le président, rappelant que cette semaine encore, des tags injurieux visant nommément la maire ont été signalés sur les murs de Bouguenais, commune périphérique de Nantes.
Le maire ? Mais aussi l’enseignant, le gendarme, le policier, le juge, c’est toute la chaîne de l’autorité qui est mise à mal !


Quelles leçons à tirer de ces événements ? Que des banalités.
Hormis les aveugles, toute personne de bon sens voit bien que le tissu social se déchire. L’individu prime sur la collectivité. 
Mais le vivre ensemble est inexorable ! Il importe donc de l’organiser et cela ne peut être que par l’éducation. Le temps n’est pas loin où une morale élémentaire était enseignée à l’école et l’on respectait naturellement le bien d’autrui, les forces de l’ordre et les élus. La liberté individuelle n’en était que mieux assurée. Elle induisait certes de réfréner certaines pulsions mais, dans le fond, n’est-ce pas une nécessité pour un partage pacifique de l’espace social ?
Devant les dégradations de toute nature, sociales et matérielles, l’Etat a le devoir d’obliger au respect des personnes et des biens sous peine de voir fleurir une manière citoyenne de l’imposer.

Pierre ESPOSITO 

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