XXème et XXIème siècle, le paléolithique actualisé !
Le jadis très lointain offrait bien peu de vision d’avenir ; manger et ne pas être mangé à court terme, donc, chasser, pêcher, ramasser, cueillir… et se protéger ainsi que ses proches, contre les dangers de l’environnement naturel et humain.
Puis, du fait du développement de l’élevage, et de la culture au sens propre et figuré, des «réserves» ont pu se constituer ainsi qu’une assurance
d’un avenir plus lointain et plus ouvert.
Résultat encore fragile toutefois car les récoltes ne sont pas toujours abondantes, suffisantes et surtout elles sont la proie possible de prédateurs vivants : moisissures, vermines animales, destruction par les calamités climatiques, vols…
L’idée de transformer ces réserves organiques en réserves minérales (monnaie) a permis leur conservation, leur accumulation, la possibilité de les augmenter par l’impôt, et donc prévoir
un avenir encore plus étendu dans le temps et dans l’espace ;
l’homme ne s’en est pas privé ! ; développement individuel, collectif, culturel, matériel, territorial…
Le possible dans l’avenir est devenu considérable : châteaux, fêtes… guerres pour la conquête de territoires, de la suprématie de l’individu, de la lignée, de la descendance, de la nation par la suite.
La période industrielle est venue renforcer ce stockage de l’argent avec le capitalisme triomphant ; les grandes fortunes ont construit un monde où l’argent et le pouvoir étaient entre les mains de structures familiales, paternalistes sans doute, mais offrant
un avenir plus ouvert et transparent.
Le flux tendu a tout remis en question !
«Depuis les années 80, l’organisation de la production et du travail en flux tendu s’est généralisée dans le secteur manufacturier et dans les services marchands, puis dans le secteur non marchand, notamment dans celui de la santé. Répondant à des impératifs de rentabilité accrus par la financiarisation et la globalisation de l’économie, le flux tendu consiste à réduire le plus possible les stocks et les délais afin d’accélérer la rotation du capital financier investi et d’en accroître la rentabilité. Plus encore, et ceci ne figure pas dans les manuels de gestion, la production sans stocks intermédiaires entre ateliers, entre services, entre fournisseurs et donneurs d’ordre est l’outil le plus insidieux inventé depuis Ford et Taylor pour accroître la pression sur les salariés dans leur ensemble, et sur chacun d’entre eux individuellement.
Du côté de l’organisation du travail, la généralisation du flux tendu pesant sur une main-d’œuvre sans cesse réduite pour abaisser le coût salarial s’est ainsi traduite par des contraintes de temps de plus en plus intensives et des pressions managériales conduisant à des dégâts socio-psychiques prenant la forme de fatigue, de troubles musculo-squelettiques, de stress, de dépressions, de burn-out, et parfois de suicides liés au travail».
La lecture des finalités de cette orientation économique me fait penser qu’un autre flux, tendu, est possible.
La main tendue est un flux d’amitié qui devrait remplacer ce flux tendu de destruction sociale.
L’absence de stocks de masques ou de respirateurs, l’insuffisance de lits de réanimation et de personnel dans les services, la raréfaction de médicaments et de matériel de base sont autant de conséquences de la logique du système de gestion en flux tendu.
Ainsi, nous sommes revenus plus de dix mille ans en arrière.
*Une grande partie de l’humanité meurt de faim, de soif, de maladies.
*Une autre se déplace pour trouver des territoires de subsistance où ils ne sont pas toujours bien accueillis.
*Nous sommes devenus chasseurs de revenus, de logement et d’emplois, souvent précaires, cueilleurs de charité, aumônes, subventions, aides sociales, … suivant la philosophie envisagée.
L’ avenir est complètement imprévisible, fermé, opaque, dépourvu de sens… dans le temps et l’espace.
Quand est-ce que le néolithique se réveillera ?
Signé Georges Vallet
crédits photos: www.dorffer-patrick.com/article-humour-enseignement-l-avenir-noir-de-la-France