L’excès en tout est un défaut, dit la sagesse populaire.
La situation actuelle programmée par un vecteur de désorganisation massive, abracadabrantesque, délirante, angoissante, catastrophique, et dramatique dans de nombreux domaines, est la conséquence de causes bien connues, du toujours plus, que la politique du passé, du présent, et de l’avenir envisagé, a et veut ignorer.
Comme toujours, on agit par intérêt économique immédiat, sans se soucier des conséquences sociétales, sociales, et économiques, toujours «insoupçonnées !», riches de drames dont on s’étonne, et de nécessité proclamée de s’unir pour vaincre l’adversité, pour un temps d’ailleurs !
Certains étant plus unis que d’autres !
Les profiteurs ne manquent pas !
«Épuiser, détruire, produire, consommer, polluer», c’est «ignorer, masquer, exposer», les antonymes de
« tester, alerter, protéger»
Un minimum de constatations et de réflexions montre qu’un blocage contraint insupportable, tant au niveau individuel, collectif, économique et environnemental, a pour conséquence une amélioration considérable de la situation. Alors,
À l’embolie subie préférons l’embellie réfléchie.
Quelques constats :
*Depuis le confinement, la qualité de l’air s’est améliorée ; on aurait noté la plus forte baisse d’émissions de dioxyde de carbone enregistrée depuis la Second Guerre Mondiale. Les compagnies aériennes ont réduit leurs vols de 60 à 95% d’où la chute drastique du dioxyde d’azote ; moins de trafic routier, moins de particules fines.
*Selon le chercheur François Gemenne, du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC),
la diminution de la pollution atmosphérique aura épargné plus de vies que le virus n’en aura coûté.
*Les baisses de consommation de gaz et d’électricité sont liées aussi à un secteur industriel au ralenti.
Au niveau humain, on note :
*Une autre manière d’appréhender le temps ; depuis longtemps, la vie trépidante ne permettait plus de penser ; une vraie révolution intellectuelle s’est produite !
Cela devient inquiétant pour ceux qui veulent penser pour nous !
*De nombreuses actions de solidarité se sont manifestées : découvertes des autres, entraides ; une autre façon réjouissante d ‘évaluer l’avenir possible !
*La santé publique a pris de la valeur ; la politique a considéré quelle devait être protégée quel qu’en soit le prix,
au moins pendant un temps !
*Une prise de conscience des vertus du silence.
La lecture d’un article de «Valeurs Mutualistes» n°323, magazine du groupe MGEN, intitulé «Le bruit, perturbateur de nos vies», développe un domaine de plus en plus étudié tant il prend une part de plus en plus importante et redoutable dans notre vie.
On l’évoque peu car il est rentré progressivement et insidieusement dans notre vie d’une part, et d’autre part parce qu’il a un intérêt énorme dans le développement de la sacro-sainte croissance, alors,
Motus et bouche cousue !
Selon les résultats d’une enquête du Centre d’information sur le bruit (CidB) publiés en juillet 2020, 45% des personnes interrogées estiment avoir ressenti moins de fatigue et une amélioration de leur sommeil du fait de la diminution des bruits liés aux transports et à l’activité économique.
Pour Anne-Sophie Evrard, docteure en épidémiologie à l’université Gustave-Eiffel «le bruit constitue un problème de santé publique, il s’agit de la deuxième nuisance environnementale, derrière la pollution de l’air, en terme de nombre d’années de vie perdues en bonne santé.»
Des recherches ont quantifié les effets du bruit des avions sur la santé physique et mentale des riverains de trois grands aéroports : Paris-Charles-de-Gaulle, Lyon-Saint-Exupéry et Toulouse-Blagnac.
«Les premiers résultats, publiés en 2016 montrent qu’une augmentation de l’exposition au bruit des avions de 10 décibels est associée à un risque de mortalité, plus élevé de 18%, pour l’ensemble des maladies cardiovasculaires, de 24% pour les seules maladies cardiaques ischémiques et de 28% pour les seuls infarctus du myocarde. Des effets sur le sommeil et le risque d’hypertension ont été constatés.
Dans les années 2000, en Grande-Bretagne, des enfants scolarisés à proximité des aéroports ont montré des troubles de l’attention, concentration, mémorisation. Au-dessus de 85 décibels le bruit peut provoquer des dommages irréparables à l’audition.
Peu importe, après les 7 milliards d’euros donnés à Air France par les contribuables, un accord avec la commission européenne a été conclu pour un nouveau soutien financier, a annoncé dimanche Bruno Le Maire.
Défense de l’emploi ? Gaspillage et combat perdu d’avance : automatisme, robots, I.A, numérique… et «progrès» à venir, vont faire disparaître des milliers d’emplois, c’est l’objectif de l’entreprise libérale ; Air France était déjà en difficulté avant ; solution : investissement dans le recyclage vers de nouveaux besoins qui vont apparaître, une formation et une instruction de base de haut niveau scientifique et environnementale, relocalisation…)
Et ce n’est pas tout, une élévation des niveaux ambiants de bruit est source de stress, et d’augmentation du risque d’accidents du travail et de la circulation, tout en stimulant l’agressivité et d’autres comportements anti-sociaux. La gêne liée au bruit est aussi associée à l’insatisfaction au travail (manque de sens, management…)
La toxicité sonore, prise en compte dans les milieux industriels, est encore très sous-estimée dans la restauration, l’évènementiel (manifestations sportives, culturelles, musicales), les transports et la vie quotidienne. Elle n’est pas prise en compte dans la fabrication des moteurs de véhicules urbains ou d’avions, et nombre d’activités de loisir comme la chasse, le tir, le bricolage, le jardinage…
certains ne supportent plus les coqs !
D’autres sont même complètement ignorées comme :
* Le bruit en milieu scolaire. Les très jeunes enfants et le personnel sont exposés à des niveaux sonores dépassant les 80 décibels dans les préaux couverts, les cantines, les salles d’activités communes…; y participe, en classe, le développement de la pédagogie active et participative, pas toujours facilement régulée, surtout avec des classes nombreuses. Ainsi, 71% des enfants disent être gênés par le bruit à l’école et beaucoup de professionnels de l’enfance pensent que le bruit nuit à la qualité de vie au travail car il génère de la fatigue, de l’énervement… On estime à 20% la part de décrochage scolaire dû aux nuisances sonores.
*Environ 10% des jeunes de moins de 25 ans présentent ainsi une perte auditive pathologique. L’utilisation de plus en plus répandue de casques et d’oreillettes, la participation à des spectacles de musique amplifiée (techno)… expose nos jeunes à des niveaux sonores et à des durées d’exposition de plus en plus importantes.
*Ne parlons pas des bruits des moteurs trafiqués (échappements modifiés, non homologués ou tout simplement absents) des deux roues, mobylettes et scooter…, des courses de bolides, motos ou voitures, dont bien des jeunes raffolent !
*La recherche s’intéresse aux éoliennes des zones rurales pour savoir dans quelle mesure l’oreille humaine perçoit les infrasons émis lors de leur fonctionnement.
*On cherche à évaluer aussi l’influence du bruit sur la croissance des enfants in-utero ou en quoi il contribuerait à déclencher certaines pathologies mentales comme la schizophrénie. Si le bruit peut provoquer des surdités chez les travailleuses enceintes, il pourrait représenter également un danger pour les fœtus. En effet, au cours des 3 derniers mois de grossesse, l’oreille interne du fœtus est particulièrement sensible aux bruits riches en basses fréquences. Or les bruits inférieurs à 250 Hz traversent facilement les barrières naturelles qui protègent le fœtus (parois abdominales et utérines, placenta et liquide amniotique) et sont donc potentiellement dangereux pour l’audition des enfants à naître.
*Des bruits plus faibles mais fréquents ont aussi des effets néfastes moins connus, ils affectent les fonctions vitales : respiration, battements cardiaques, digestion, et provoquent la production de cytokines pro-inflammatoires ayant des incidences sur le cerveau. On préconise d’instaurer des siestes réparatrices et des moments de calme.
L’environnement lui-même, faune et flore, n’est pas épargné ; le bruit nuirait aux capacités cognitives des oiseaux pour s’orienter ainsi qu’à la communication, entre autres des animaux marins, compromettant leur reproduction.
Si l’hypertrophie du bruit est liée à toutes les manifestations «du progrès» technologique, de la croissance de la production et de la consommation (montée du son quand passent les publicités !), ce même «progrès» coûterait 57 milliards d’euros par an à la société, selon une étude sur le coût social du bruit en France, commandée par l’ADEME et le Conseil National du Bruit, et présentée à l’Assemblée nationale.
Et cela va empirer car les prévisions de croissance pour 2021 sont de 5% !!!
Selon Christophe Bouillon,
* «vingt-cinq millions de français vivent à côté d’une route, d’une ligne ferroviaire, d’un aéroport, et subissent des nuisances sonores, des pertes de sommeil, des difficultés à profiter de leur logement… nous l’avons chiffré à 20 milliards d’euros.»
* «Le coût social des bruits de voisinage est estimé à 11 milliards d’euros.»
On pense beaucoup thermique, on ne pense presque jamais acoustique. Les travaux d’isolation sont très utiles ; «on les a chiffrés, eux aussi : pour bien isoler les logements en France, cela représente à peu près 9 milliards d’euros.»
*Enfin, au niveau biologique, le confinement a eu pour effet de permettre à de nombreuses espèces d’évoluer plus librement dans leur environnement. Dans le parc national des Calanques, dauphins, puffins, hérons et fous de Bassan ont été observés à de nombreuses reprises. Des dauphins ont également été aperçus dans les ports de Sardaigne et les Canaux de Venise.
Les uns tirent de gros bénéfices, les autres payent un lourd tribut !
Un rééquilibrage serait la marque du bon sens ?
Signé Georges Vallet
crédits photos:Bruit et confinement – Vers une politique contre le bruit