La nature, ça commence à bien faire !

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Non seulement, nous subissons des tempêtes dévastatrices, des inondations, des canicules, des sécheresses, des pandémies.., mais on ne peut plus cultiver ce qu’on veut, quand on veut, où on veut, la quantité qu’on veut et, en plus, elle se mêle de geler nos récoltes en plein mois d’avril, provoquant

la plus grande catastrophe agronomique du siècle !

Tels sont les non-dits probables de notre Ministre de l’agriculture (et d’autres !) à la suite de la grande vague de froid qui a traversé la France.

Deux questions se posent :

Cette vague de froid est-elle exceptionnelle ?

Est-elle vraiment la plus grande catastrophe agronomique du XXIème siècle ?

+ En ce qui concerne la première question, la réponse est simple, c’est non.

Cette période de froid n’est rien de plus qu’une variation naturelle de notre climat.

Pour l’avenir, en un lieu donné, dans notre région, on peut apporter des perspectives :

Météo France constate que les vagues de froid se raréfient depuis 1947. À l’échelle nationale, elles ont été moins nombreuses et moins sévères au cours des 35 dernières années que sur la période antérieure. Ainsi les quatre vagues de froid les plus longues et les plus sévères (février 1956, janvier 1963, janvier 1985 et janvier 1987) ont été observées il y a plus de 30 ans.… mais restent toujours possibles.

D’ici la fin du siècle, de nouvelles vagues de froid ne sont donc pas à exclure. Les épisodes de froid intense ne vont pas disparaître mais seront simplement plus rares et moins prononcés avec le changement climatique. Toutefois, ceci ne remet pas en cause le diagnostic à long terme porté sur l’évolution de notre climat.

Le réchauffement va participer à cette diminution des périodes de grand froid mais en contrepartie il y aura des périodes de chaleur plus nombreuses et élevées

ce qui engendrera d’autres catastrophes du siècle; une autre origine et d’autres conséquences !

Ceci offre la transition pour répondre à la deuxième question.

+Ne perdons pas de vue que le déséquilibre thermique auquel ont été confrontées les plantes cultivées est une des conséquences de la cause générale appelée réchauffement climatique.

Pour comprendre il faut avoir à l’esprit que les plantes, à l’état de graines ou d’arbres, nécessitent, pour prendre ou reprendre leur cycle de développement, au printemps, de :

* La chaleur favorisant l’évaporation de l’eau qui assure la montée de la sève et pour activer les enzymes qui vont stimuler la poussée racinaire, utiliser les réserves, ou faire les synthèses de leurs matières organiques.

*La lumière pour récupérer l’énergie de synthèse des sucres, grâce à la chlorophylle.

Suivant les espèces, c’est la chaleur qui est déterminante au départ, chez d’autres c’est la lumière c’est-à-dire l’évolution de la durée des jours et des nuits.

C’est ce qui explique que toutes les plantes ne se «réveillent» et ne fleurissent pas en même temps dans une même région.

Les cultures qui ont souffert, à savoir les arbres fruitiers, les vignes, ont débourré car, avant de subir les records de froid du 6 au 8 avril, la France a connu une fin mars une période remarquablement chaude et estivale ! Les 30 et 31 mars, le thermomètre était monté jusqu’à 24 à 27°C dans le nord-est de la France, faisant tomber de nombreux records de chaleur. Sur ces pousses embryonnaires fines et fragiles, le froid que les plantes, encore en léthargie hivernale pouvaient supporter, n’ont pas pu résister.

Si le froid est normal, le niveau de chaleur est lié au réchauffement climatique, donc le vrai coupable !

Une fois de plus, la politique en place depuis des décennies se contente de chercher des solutions pour supprimer, sans jamais y parvenir, et moyennant des dépenses énormes, les conséquences d’une politique irréfléchie et irresponsable. Les stimulateurs économiques ne cherchent pas à faire des économies en s’attaquant aux causes, ils ont cherché et cherchent toujours à faire des profits à moyen terme et maintenant à court terme, en laissant la note des conséquences aux consommateurs !

Faisons quelques constats :

*A partir du potentiel génomique de chaque espèce sauvage, la recherche a sélectionné des cultivars uniquement à but économique.

Elle a favorisé les gènes répondant aux besoins immédiats en éliminant d’autres gènes «gênants», mais indispensables à la survie autonome de la plante ; le maïs par exemple ne peut plus se reproduire sans l’homme. On a aussi introduit des gènes pour obtenir des productions nouvelles ou détruisant des plantes sauvages utiles, celles des voisins parfois, les insectes, pollinisateurs entre autres…

Tout ceci a enrichi la plante de caractères nouveaux mais aussi de bien des faiblesses dramatiques soit au niveau de la qualité gustative pour les fruits ou légumes, soit au niveau de la résistance à la sécheresse, au vent (verse), à la température, aux parasites…

*Les échanges commerciaux ont inondé nos «jardiland» de plantes du monde entier et de variétés modifiées à petites, grandes, diversement colorées, fleurs et appareils végétatifs.

Et les clients s’étonnent de les perdre en hiver !

*L’introduction de la monoculture intensive de cultivars hautement sélectionnés a entraîné la culture de formes fragiles sans assises racinaires suffisantes (densité) et la prolifération de parasites dont on a détruit, par les insecticides, les prédateurs.

*L’Union européenne est responsable de 16% de la disparition des forêts en 2020, soit au deuxième rang mondial derrière la Chine ; la France contribue à une perte annuelle de 14,8 millions d’hectares de forêts. (Sud Ouest 15 avril).

Le groupe italien Florian, numéro 3 du bois en Europe, à Lannemezan, a été choisi pour exploiter les forêts pyrénéennes et pour implanter une scierie. Le projet prévoit la coupe de 200 000 m3 de hêtres par an pour sortir 50 000 m3 de bois d’œuvre destinés à la fabrique de parquets, meubles ou escaliers. Quant aux 75 % restants, ils seront utilisés comme ressources pour une nouvelle usine de cogénération biomasse associée au projet. Une partie serait également livrée à la papeterie de Saint Gaudens, ville voisine. (vieillesforets.com).

Pour la production de CO2 et le réchauffement climatique, c’est du favoritisme !

On pourrait allonger la liste, elle ne ferait que confirmer la perspective que si on ne change pas de mode de vie et d’agriculture, le drame vécu par les agriculteurs ne sera pas la plus grande catastrophe agronomique du siècle, il y en aura plein d’autres.

La plus grande catastrophe du siècle, c’est l’économie qui permet le réchauffement climatique !

Signé Georges Vallet

crédits photos:https://photos.lci.fr/images/1280/720/episode-de-gel-devastateur-pour-les-cultures-agricoles-fdc698-0@1x.jpe

http://futurasciences.fr/tk/t/2/6253141398c3ab/7910405ac1/41980e0c0/42031189e7/

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4 commentaires

  • « Mais j’avoue que cette idée d’un monde où tout pourrait être parfait avec un avenir radieux me semble puérile et dangereuse. »

    A moi aussi, l’étude de la nature est là pour le prouver.
    L’avantage de l’homme est qu’il est intelligent et capable de modifier le cheminement vers cet avenir afin de le rendre le moins mauvais possible; il sait donc ce qu’il faut faire mais, depuis des décennies, il fait l’inverse et hâte la disparition que vous évoquez; d’où les suggestions pour corriger la trajectoire!

  • Pierre-Michel Vidal

    « La plus grande catastrophe du siècle, c’est l’économie qui permet le réchauffement climatique ! » écrivez-vous. Peut-être. Mais à force de décrire un avenir sinistre, votre désespoir gagnera les générations à venir. Il encourage les collapsologues et autres survivalistes avec les résultats tragiques que nous voyons. Une chose est alerter sur les excès de « l’économie » afin de s’en prémunir, une autre est de prédire un avenir apocalyptique. L’espèce humaine a prouvé par le passé qu’elle avait des ressources insoupçonnables même si sa capacité de destruction est grande. Pour ma part, je garde confiance en sa sagacité. Ainsi je demeure un humaniste en m’appuyant sur la raison et le progrès universel. Le futur ne conduit pas fatalement à la « plus grande catastrophe du siècle ».

    • *«Mais à force de décrire un avenir sinistre, votre désespoir gagnera les générations à venir.»

      C’est vrai, les générations à venir, nos jeunes, ont actuellement un très bon moral!! Ce n’est pas moi qui suis désespéré ce sont eux et bien des jeunes agriculteurs, des jeunes policiers……
      Pour vous, il faut simplement les alerter sur les excès de «l’économie»; ne vous désolez pas, ce sera corrigé en s’appuyant sur la raison, car les ressources humaines sont insoupçonnables!
      Plutôt que désespoir, il est préférable de lire «constat». Je ne suis pas désespéré, je me contente de constater les faits, leurs causes, les conséquences, ceci objectivement; je suis persuadé qu’il est possible de s’en sortir en faisant autrement et je déplore que beaucoup préfèrent vivre dans la douce euphorie d’un avenir serein que la technologie et l’intelligence apporteront bientôt.
      D’après vous, si je comprends bien, vivons avec joie l’utopie; ce qui se produit actuellement ne se reproduira plus car les économistes vont changer.

      *«L’espèce humaine a prouvé par le passé qu’elle avait des ressources insoupçonnables»

      C’est vrai, l’espèce a des ressources mais pas les individus. Si, pendant tout le passé, l’espèce a subsisté, c’est au prix de millions de morts dans les guerres, les épidémies, les catastrophes, les famines…!

      * «en m’appuyant sur la raison et le progrès universel.»

      je ne vois pas où est la raison actuellement, en dehors de la raison du plus fort, beau, riche, puissant…Quant «au progrès» , il y a vraiment besoin de trier car la situation actuelle est le résultat du «progrès!

      *Le futur ne conduit pas fatalement à la «plus grande catastrophe du siècle».

      Non, gardons confiance, comme vous dîtes, vivons comme les habitants de Los Angeles et sans Francisco ou les italiens de Naples et jadis ceux de Pompéi.
      Citons quelques exemples de futurs heureux.
      Admettons que l’apparition de l’homme n’a pas été une catastrophe même s’il est en train de détruire la faune et la flore et aussi ses congénères, et en plus ses femelles. Cependant, le futur de la lignée Homo a subi bien des catastrophes, Homo sapiens est le dernier d’entre eux, le seul qui n’a pas conduit à la plus grande catastrophe, jusqu’à présent.
      Le nombre d’espèces disparues se chiffre par milliards tout au long de l’évolution.

      • Pierre-Michel Vidal

        Tout meurt, tout se transforme, tout disparaît. C’est une caractéristique très contemporaine que de ne pas accepter cette vérité, de refuser notre destin individuel et collectif. La pandémie devrait pourtant nous rappeler ce destin: la mort ou la disparition, auquel ne pourront échapper ni l’espèce humaine ni la planète -à long terme bien sur. Mais j’avoue que cette idée d’un monde où tout pourrait être parfait avec un avenir radieux me semble puérile et dangereuse. On a donné dans ce type d’idéologies qui ont toutes eu des résultats catastrophiques !
        En fait, rien n’existe de toute éternité ni pour l’éternité. La mort, la disparition, sont même les seules certitudes que nous ayons. Cela ne veut pas dire qu’il faut rester indifférent aux abus, aux crimes, aux excès mais ces combats ne peuvent s’appuyer, pour réussir, que sur une vision lucide de la « marche du monde ».