Lidl / Jurançon : des travaux sans fin…!

En 2018, démarrait la construction du magasin Lidl avenue du 18 juin 1940 à Jurançon par l’édification d’un important mur de soutènement en béton projeté avec ancrage, après un important décaissement de terres argileuses.
Ainsi, 23 000 m3 environ de ces terres furent réparties dans un premier temps sur l’aire d’accueil située à proximité (fermée en septembre 2018), et 10 000 m3 de plus environ, entreposées au sud de Larroin. Le tout transporté par des norias de camions benne faisant un détour par divers ronds points dont les chaussées durent être totalement reprises.
A la vue de la mise en place de ce mur de soutènement, beaucoup de professionnels purent faire la remarque que « cela ne tiendra pas ! « . C’est ainsi, qu’à la première grosse pluie du 13 décembre 2019, et comme il fallait s’y attendre, ce substrat argileux liquéfié passa sous le mur de soutènement comme de la pate à boudin.
« la forte pluie » a été immédiatement pointée du doigt et un dossier de reconnaissance de catastrophe naturelle fut déposé par le Maire. C’était un vendredi 13.
La faute à « la pluie« , à « un éboulement d’une partie de la colline« , au « POS de 2004« , alors qu’il faudrait incriminer ceux qui ont fait le choix de cette implantation.
Merci de laisser la pluie tranquille, ainsi que la colline qui est là depuis des milliers d’années.
En classement de catastrophe naturelle, faut reconnaître que le Maire s’y connaît.
Michel Bernos rappelait que les intempéries du 03 juin 2018 qui avaient emporté le pont sur l’Arribeüs avaient obtenu déjà le classement en catastrophe naturelle.
On voit l’homme d’action !
Quelle prétention que de vouloir arrêter des terres d’une colline avec 45° de pente par un petit mur de soutènement et des barbacanes posées à la va je t’en f…!
« L’homme moderne » qui cherche toujours à vouloir contrer la nature, n’a-t-il pas là le résultat de ses prétentions ?
Le « quoiqu’il en coûte » passe par là.
Qui finance ces réparations, le préjudice subit et la perte de chiffre d’affaire du groupe Lidl ?
L’état, la collectivité, la commune signataire du permis de construire, l’entreprise, le bureau d’étude… ?
Un montant total qui doit maintenant se chiffrer à plusieurs millions d’euros.
Certainement 3 à 5 fois le coût de construction !
Et une réouverture prévue pour quand ?
Ces travaux de drainages et de consolidations de colline tiendront-ils et jusqu’à quand ? J’ai plus que des doutes sur leurs durabilités.
Tout ça pour : » sa conception moderne en faisait une belle entrée de ville« . « Un marquage par un bâtiment moderne » comme le Maire de Jurançon l’avait déclaré lors de l’inauguration.
» Ce magasin répondait à une attente très importante, notamment pour notre quartier du stade« . Quelle remarquable réflexion urbanistique alors que les habitants doivent faire 300 mètres de plus pour aller faire leurs courses, alors que la précédente implantation était proche des habitations. C’est encore des petits riens qui font augmenter les gaz à effet de serre.
Un dernier point. LIDL, le roi de la distribution de produits « made in Germany » fabriqués à base d’électricité charbonnée : Emission de Co2 en mix énergétique : 572gr de Co2/kwh produit (c’est le relevé que j’ai fait un soir d’hiver 2019-2020. 35% de l’électricité allemande, voire plus est produite à base de charbon, ça c’est une réalité.
Alors que le « made in France » est le plus souvent à 25gr de Co2/kwh en mix énergétique. Heureusement qu’il y a quelques produits français très bas carbone pour réduire la moyenne des émissions de Co2 des produits « made in Germany » très très haut carbone.
Et lorsqu’il n’y a plus de vent et de soleil, nos amis Allemands sont alimentés comme les Suisse, avec notre mix énergétique très bas carbone.
C’est effectivement » une belle entrée de ville » et une belle publicité pour les produits » made in charbon ».
Chapeau Monsieur le Maire pour votre remarquable et profonde réflexion, 4 ans après les accords de Paris de la Cop21 de 2015 que vous avez du mal à intégrer !
Peine perdue pour lutter contre le réchauffement climatique !
Remarquable « entrée de ville« , aussi, qui côtoie ce LIDL toujours en réparation. Une maison totalement délabrée, avec son toit et son mur d’angle totalement éventrés. Quel spectacle « d’entrée de ville« . A force de la voir tous les jours on ne la remarque plus, comme tous nos bords de routes transformés en poubelles, ou les non-respects de certains articles des dispositions règlementaires du Plan Local d’Urbanisme.
« Une belle entrée de ville » aussi, alors que pendant des années l’aire d’accueil situé à 100 mètres, a été détournée de sa fonction première par leurs locataires, la transformant en « fonderie à ciel ouvert« et déchèterie bis avec toutes ses émanations de plastiques brulés pour récupérer le cuivre ( je vous en parlerai dans un autre article), sans que personne n’y trouve à redire . Ça, c’était « une belle entrée de ville » !
Ces travaux engagés au début de l’année 2021 s’éternisent.
Des norias de camions et une bonne douzaine d’engins de travaux publiques se sont affairés sur le flan de la colline en mai-juin …
Des milliers de m3 de terres argileuses ont été pelletés afin de réaliser des centaines de ml de drainages de colline.
Des centaines de tonnes de concassés ont été transportées in situ pour réaliser ces drainages, manipulées par des chemins d’accès sur une pente à 45°. Et vas-y que je te » procède à un enrochement pour soutenir la colline« comme le précisait France-Bleu Béarn.
Et le Maire qui en remet une couche pour se dédouaner une nouvelle fois : » Nous sommes là dans un domaine strictement privé« , maintenant que la pluie et la colline ont été les accusées numéro un. Sidérant ! Quel courage ! Ah oui mais, qui a signé le permis de construire ?
Au tour maintenant de placer des micros pieux ou autres fondations profondes ?
Encore et encore de la terre à sortir, re-livraison de concassés, bétonnage, et c’est sans fin…
Tout ça pour une simple signature de permis de construire.
Pourquoi cette zone n’a pas été classée « non constructible » ?
Pourquoi le Préfet n’a pas été écouté ?
Pourquoi les élus n’écoutent qu’eux mêmes ?
Pourquoi personne n’a remarqué la fin de pente constituée de fines couches d’argiles provenant du lessivage de la colline, comme on peut encore l’apercevoir à proximité ?
Qu’en a-t-il été du sondage de sol ?
Sans compter la liquéfaction des sols qui se produit à chaque tremblement de terre, pouvant accentuer l’instabilité de la colline.
Et dans 10 ans, le LIDL s’installera ailleurs…
Mais encore une fois, laissez la pluie tranquille et prenez vos responsabilités.
Pau, le 31 octobre 2021
par PéCé
Bonjour à tous les lecteurs de ce très bons article de M.PéCé (si pratique le PC pr informer largement)
Un peu de douceur dans ce monde brutal, d’intérêts financiers et sur-matérialisé.
J’ai 51 ans, depuis l’âge de 8 ans, dès la sortie de Laroin, je longeais en voiture avec mes parents
ce beau coteau verdoyant et féérique en fonction des saisons.
Lors du début de ces travaux « irrespectueux »(comme l’humain sait si bien en produire)
je n’ai vu qu’une grosse blessure infligée à ce lieu, une plaie à vif.
Nous sommes sans doute nombreux à nous être sentis désolés et impuissant de voir ça.
Mais cela va sans dire: quel prix ont nos considérations face à ce que « rapportera », soi-disant, Lidl!
Le problème n’est pas la pluie, pour moi le problème est une question financière .Dans l’hypothèse de la réalisation d’un mur de soutènement conforme et solide le cout égal à plusieurs millions d’euros pour LIDL. Alors que là le fait de déclarer le sinistre en catastrophe naturelle l’effondrement de leur petit mur a pas cher, le nouveau mur bien plus cher, conforme et bien solide va être payé par les assurances (nous les assurés) au bénéfice de LIDL. Voilà pour moi l’hypothèse de la vrais raison dans ce sinistre une véritable économie pour LIDL. Hypothèse a confirmé peut-être par les experts, en confirment la non-conformité de ce mur.
Je ne sais quels travaux ont été réalisés mais je pense que sans tubage sérieux sous le côteau pour canaliser les eaux d’infiltration, le problème restera entier.
Ce n’est pas en faisant des barrières étanches qu’on résoud ce genre de problème.
J’avais travaillé, il y a longtemps comme manoeuvre, à poser des tubages en pvc dans des forages horizontaux sous la colline où est implantée la rampe de Capvern qui menaçait de s’effondrer avec la route nationale Tarbes-Toulouse et, plus haut, la voie ferrée Tarbes Toulouse.
On voit encore, de la route ou de l’autoroute construite depuis en contrebas, la sortie des tubes de drainage en pvc qui recueillent l’eau excédentaire sous la colline.
Apparemment ça a marché puisque ni la route, ni la voie ferrée ne se sont retrouvées plus bas !
De plus, je pense qu’une solution plus pragmatique serait d’abandonner cet emplacement pour le reconstruire ailleurs, sur un terrain plus stable.
Il y’en a quelques uns encore de disponibles…
De plus, je pense qu’une solution plus pragmatique serait d’abandonner cet emplacement pour le reconstruire ailleurs, sur un terrain plus stable.
Que du bon sens. Mais le problème est que l’ attraction économique prévaut sur le technique. Alors le » Quoi qu’ il en coûte » l’ emporte sur le bon sens. Peut on imaginer qu’ une grande surface perde des parts de marché pour avoir fait le choix d’ un mauvais emplacement d’ un de ses magasins?
On pourrait extrapoler ce genre de choix à quantité de projets. Tel par exemple la futur LGV Bordeaux Espagne ou Bordeaux Toulouse qui comptent faire gagner quelques minutes aux usagers en détruisant la forêt Landaise, ainsi que quantité d’ hectares de terres agricoles à prix défiant toute concurrence.
Le problème vient de la recherche perpétuelle de revenus supplémentaires pour les communes. Il est ici question de jurançon, mais on a oublié que quelques années auparavant un orage sur le Haut-Béarn avait inondé la « plaine du gave de Pau » au-delà de Lescar. Les « vieux » habitants parlaient alors de modifications hasardeuses du plan d’occupation des sols… Comme en Occitanie, comme en PACA, comme un peu partout en France… Les écologistes (anti Pau-Oloron) font bien moins de bruit contre ces décisions d’urbanisation en terres instables et/ou inondables… Ont-ils bénéficié de m² à moindre prix pour acquérir leur « petit chez soi »?
Les Acharnés de la Pau-Oloron » sont quant à eux, Monsieur Lacanette, des travailleurs ou des habitants qui n’ont donc pas le droit à une route moderne et sécurisée au nom du respect d’un environnement qui, entre autres, gèle les traits de côte (faisant fi de l’érosion, phénomène naturel d’ampleur variable selon divers facteurs et selon la nature des sols), qui décident que les espèces vivantes (autres qu’humaine) n’évolueront plus. Au nom d’une connaissance de l’état actuel « qui convient bien à ceux qui l’ont constaté » (faisant fi de la théorie de Darwin).
Mais pourquoi vous parler de tout ceci ? Parce le pauvre et sinistré supermarché Lidl est la victime collatérale des excès écoloformes et des excès politoformes (néologismes assumés par votre serviteur). Qui se fendra d’un mouchoir jetable (pas de pub intempestive) pour le malheureux directeur dudit magasin ?
Les petits commerces de proximité n’ont-ils pas permis à la population jurançonnaise de se ravitailler, depuis 2019 ? A-t-on déclaré un état de famine chez Monsieur Bernos (je veux dire sa commune) ?
Que nenni ! Diantre ! Fichtre ! Il fut un temps où les gilets jaunes auraient organisé des collectes aux ronds-points pour venir en aide aux sinistrés, si famine avait rôdé au pied du coteau…
Aujourd’hui, un plan de relance à destination de Jurançon serait édicté par un Haut-personnage voisin soufflant l’initiative à un gouvernement tellement dévoué au bonheur des Français. Lesquels, ô ingrats, ne le lui rendent guerre et risquent fort de ne pas le lui rendre davantage avec un passe électoral (valable 5 ans) au printemps prochain.
Mais il est vrai que « ces Français » sont bien moins intelligents que leurs édiles ! N’est-ce pas ce que pensait Louis le Seizième, en son royal palais de Versailles, celui-là où nos élus républicains, à l’occasion, tiennent congrès pour exprimer depuis trop longtemps leur voix, seule audible, puisque le peuple, la plèbe, les sans-dents (dont les grands redoutent pourtant la morsure).
Lidl justifiera sans doute aussi une augmentation de la taxe foncière et même du prix des carburants, puisqu’il faut faire davantage de route pour se ravitailler à ceux pour qui ce nouveau commerce fut, brièvement, un commerce de proximité…
Les Acharnés de la Pau-Oloron » sont quant à eux, Monsieur Lacanette, des travailleurs ou des habitants qui n’ont donc pas le droit à une route moderne et sécurisée au nom du respect d’un environnement ……
Non Monsieur, les Acharnés de la Pau-Oloron n’ étaient pas des travailleurs ou des habitants qui cherchaient le droit d’ une route moderne et sécurisée au nom du respect d’ un environnement. Les Acharnés de la Pau-Oloron
n’ étaient rien d’ autre que les lobbies du goudron, du béton et des transports routiers en quête de financements nationaux ou européens qui se cachaient derrière le paravent de l’ intérêt général des travailleurs et des habitants locaux .
Travailleurs et habitants locaux qui servaient d’ alibi, mais dont ils n’ avaient rien à faire, si ce n’ est leur faire supporter leur projet faramineux à coup de subventions et d’ impôts locaux suite à la désaffection de l’ Etat qui avait vu venir le coup. La même tentative est en train de se renouveler avec le contournement d’ Oloron et les déviations de villages en vallée d’ Aspe. Une fois de plus une fausse réponse à un vrai problème.
Malheureusement aujourd’ hui, les travailleurs ou des habitants, restent avec leurs problèmes de déplacement dans la région paloise, car les parties prenantes de ce problème récurant s’ en sont totalement détournés.
Ce genre de problème que nos responsables aiment bien jeter dans le jardin du voisin n’ est » porteur »
ni d’ image de marque, ni de financement national ou européen . Alors on préfère faire le choix de le laisser pourrir ou s’ éteindre de sa belle mort. Après l’ on s’ offusque qu’ il y ait des GJ aux ronds-points.
Le système présume que les maires ont les compétences supposées en adéquation du pouvoir décisionnaire qui leur incombe. Ils ne peuvent être partout.
A ce triste bilan, peu honorifique pour les Elus, il faudrait ajouter le projet des » Acharnés de la Pau Oloron » , qui voulaient creuser un tunnel sous la butte d’ Arbus, qui n’ est constitué que du même type de terrain. Certains parlant même de congeler le terrain pour en permettre le percement. Comme quoi l’ aveuglement de l’ homme face à ses désirs est incommensurable. Mais heureusement que la nature est là pour les remettre dans le droit chemin de la réalité du terrain.