Censure sur les réseaux

3.9
(70)

Les réseaux sociaux, Facebook ou Twitter, pour évoquer les plus célèbres, exercent une censure permanente sur nos esprits. Ils ont été déterminants dans la marche récente de nos démocraties en influençant massivement les électeurs américains lors des deux dernières élections présidentielles ou pour la décision de Brexit en Grande de Bretagne. Ce sont des faits avérés. Sans doute aussi ont-ils joué un rôle important dans la vie politique française dans le mouvement antivax par exemple ou dans l’irruption inattendue d’un homme politique « providentiel » qui fait l’actualité dans un moment inopportun : relance de la pandémie, incertitude environnementale, relance d’une inflation  mondiale et surtout tensions internationales avec la Russie (par le biais de la Biélorussie) ou la Chine (pressions militaires sur Taïwan). Ces cybers-attaques, cette mise en scène de l’actualité, joueront un rôle important dans nos futures élections présidentielles. Et par conséquent elles constitueront une atteinte à la démocratie : c’est le but.

Les réseaux sociaux se posent aussi en gardien de la morale individuelle. Leur conception ? Un puritanisme new look lié à une conception globale, générationnelle et mondiale des rapports sociaux, conception destinée désormais en priorité aux pays européens, exportée des campus américains.

C’est ce que l’on appelle désormais la cancel culture ou la woke culture. C’est-à-dire l’interdiction de l’évocation d’un passé souvent douloureux, la censure historique, la destruction des traditions au nom d’objectifs nouveaux. Il faut abattre l’image de l’homme blanc mâle dominant hétérosexuel et réhabiliter celles des minorités opprimées. L’idée d’ « universel  » a disparu de leurs radars. Pas de tolérance, ni de mises en situation, pour des idées qui pourtant, de toute façon, font partie de notre histoire. C’est ainsi qu’il faut déboulonner les statues et débaptiser les rues, éliminer les traditions… au lieu d’exercer un point de vue critique et raisonné sur chacun ou chacune d’entre eux et elles, pour un jugement équitable

C’est après l’explosion du volcan, sur un champ de cendres qu’il faudra donc reconstruire un monde nouveau ; le fameux monde d’après. Tout cela, par ses dimensions, prend la suite de manière plus sophistiquée de l’énorme appareil de la propagande de l’Union Soviétique relayé, en son temps, en France, par le Parti Communiste qui était pour l’essentiel son supplétif. Les objectifs évidemment ne sont pas les mêmes et les façons de procéder plus sophistiqués désormais. Il n’en reste pas moins qu’il y a une continuité dans la pression idéologique sur les démocraties. 

Les grands médias, ceux qui utilisent encore le support papier, voient leur audience s’effondrer, notamment du côté de la jeunesse -il faut avoir cette réalité en tête-, ce sont donc ces fameux réseaux sociaux qui font désormais l’essentiel de l’information, ou l »opinion. Tandis que la violence, la provocation, l’invective et souvent le harcèlement (avec de terribles conséquences), « fleurissent » sur les réseaux, la censure exercée par Facebook et désormais celle de Twitter ainsi que celle de Youtube, pourchasse de manière inflexible et systématique les photos de corridas, de chasse, désormais de course landaise et même de certains grands peintres comme Bouguereau, par exemple, au prétexte qu’ils montrent des femmes dénudées ; la liste n’est pas exhaustive puisque le Figaro nous révèle que : « L’algorithme de Facebook censure une photo d’oignons jugée trop sexualisée » https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/l-algorithme-de-facebook-censure-une-photo-d-oignons-jugee-trop-sexualisee-20201009 .

Ces images sont désormais invisibles aux simples lecteurs, interdites tout simplement et parfois même les censeurs reviennent sur les comptes privés plusieurs années en arrière pour éliminer toutes les photos de ce genre, pourtant désormais inoffensives. Ils ont du temps à perdre et des moyens considérables pour faire la police du côté de facebook ; il faut en avoir conscience.

Faut-il rappeler aux censeurs de Facebook et compagnie que la chasse est légale en France ? Que la corrida est inscrite au « patrimoine mondial de l’humanité » de l’UNESCO ? Que  la Course Landaise est une fédération sportive rattachée au ministère de la Jeunesse et des sports. Que William Bouguereau a sa place au musée du Louvre et que nous aimons l’oignon en salade ? Nous n’avons par conséquent aucune raison d’être censuré, ni d’avoir honte ni de pratiquer l’autocensure comme voudrait nous voir faire certain ; l’autocensure étant la forme la plus perverse de la censure.  Nous assumons parfaitement nos choix et nous n’avons aucune honte à les défendre, par ailleurs nous admettons tout à fait la critique, à condition qu’elle s’exerce dans un cadre raisonnable qui est celui des règles de la démocratie.

Ainsi Facebook, Twitter, Youtube et compagnie se placent au-dessus des lois. Leurs jugements a pour objectif de modeler les esprits les plus faibles et les plus moutonniers. Ce sont les nouveaux prêcheurs qui prétendent avoir, désormais, la mission de guider la masse des citoyens passifs. Les fameux « influenceurs », décident eux-mêmes des règles vertueuses que nous devrions adopter. Ils se placent au-dessus de l’esprit critique de chaque individu. Ce sont-là de graves sujets d’inquiétude qui dépassent nos simples centres d’intérêts que nous les approuvions ou non.

Les réseaux veulent nous imposer leurs règles et ils attentent, par leur pression, à nos libertés : la manifestation de Mont-de-Marsan il y a quelques semaines (20 000 personnes), la « Levée des tridents » nîmoises ce dimanche sont de premières réponses collectives à cette mise en coupe réglée de nos consciences.  

En attendant faut-il abandonner les réseaux ? On peut vivre sans ! Qu’ils se le disent !

Pierre-Michel Vidal

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/brice-couturier

Notez cet article

Cliquez sur une étoile

Note moyenne 3.9 / 5. Nombre de note : 70

Aucun vote jusqu'à présent ! Soyez le premier à noter cet article.

Nous sommes désolé que cet article ne vous ait pas intéressé ...

Votre avis compte !

Souhaitez vous nous partager un avis plus détaillé ?

Un commentaire

  • C’est surtout qu’on veut nous cacher ce que se passe en réalité ,alors c’est pour ça que la vérité est censurée.
    Le monde serait bien meilleur sans toute cette violence faite sur les animaux ,mais certains préfèrent fermer les yeux et être dans le déni total en permanence.
    Car ce n’est pas ceux qui dénoncent,montrent les images de faits réels qui sont choquants mais bien les pratiques cruelles envers les animaux qu’elles dévoilent.
    Et pour éveiller les consciences et se remettre en question pour changer ce monde,il faut êtres lucide et réaliste.
    Donc regarder bien en face la réalité.