Le terrain vague de la rue Jean-Baptiste Carreau

A l’angle de la rue Jean-Baptiste Carreau et de la rue de Montpezat existe un terrain vague. Personne, en tout cas pas moi, n’est capable de dire depuis combien de temps cet espace est dans un tel état de délabrement.
Ceux qui fréquentent ce quartier, ils sont peu nombreux, ne peuvent manquer de se désoler devant un tel abandon. Il est vrai que nous sommes dans le centre de la ville et pas très loin de l’hyper centre. Il est vrai aussi que c’est dans ces rues étroites que l’on trouve des bâtiments emblématiques de l’architecture et du style de la ville de Pau. Car, au risque de provoquer des réactions indignées de la part de ceux qui ne rêvent que de démolir et de reconstruire autrement, il existe bien un style architectural palois. Il n’est pas flamboyant ni imposant, mais il est à l’image de ce qu’ont été, fin du XIX éme siècle, début du XX ème, les habitations de Pau. Elles étaient occupées par des gens simples, de tradition rurale ; étaient dépourvues de fioritures inutiles, fonctionnelles et cependant possédaient un indéniable charme.
Alors, il faut se réjouir car, on vient de l’apprendre, un projet de construction d’un nouveau bâtiment vient d’être annoncé (La République du 8/11/2021). La Société immobilière et d’aménagement du Béarn vient de dévoiler ce que sera la construction d’une résidence dite « intergénérationnelle ». Elle sera dans le style et l’esprit de ce qu’a été notre ville. Il faut le souligner car ce n’est pas si fréquent que l’on cherche à renouer avec les traditions de cette époque. Nous le devons à une architecte Valérie Despagnet, installée à Sauvagnon.
Ah si cette préoccupation de respecter les traditions paloises et béarnaises avait animé les décideurs d’autrefois, on ne verrait pas ces immeubles sans âme, sans style, proches des blockhaus, défigurer les endroits les plus prestigieux de notre ville. Il faut dire haut et fort que nos élus ont le devoir de respecter les traditions qui ont fait l’histoire des citées qu’ils gèrent. Cela est possible, ce projet le démontre.
Pau, le 15 novembre 2021
par Joël Braud

