Nous avons besoin d’une nouvelle salle de cinéma

Il y a encore peu de temps on prédisait la fin de l’édition, du papier et de la littérature tout simplement. Or on s’aperçoit que l’appétence pour la lecture s’est maintenue et que les livres dans leur version papier se maintiennent de la plage au train, à condition bien sûr qu’ils aient un intérêt qu’ils soient tirés par des titres vendeurs comme le dernier Houellebecq dont on peut discuter l’intérêt mais qui a un atout indiscutable : faire vendre et avoir des conséquences positives sur le marché du livre.
Il en est de même pour le cinéma dont il est bien présomptueux d’annoncer la fin. Le cinéma a été la première victime -avec le spectacle vivant- de la pandémie. Il en subit encore les conséquences, car de nombreux spectateurs, se sont éloignés des salles obscures par prudence et/ou en raison des mesures drastiques mais nécessaires liées aux impératifs sanitaires : jauge réduite, contrôles aux entrées, masques obligatoires, etc. Sans compter les risques potentiels qui obsèdent une population déboussolée, terrorisée diront certains –ce qui peut se comprendre. Il est donc normal que les chiffres de spectateurs aient chuté. C’est au contraire la résistance précaire à ces handicaps majeurs qui surpend.
Mais la pandémie se terminera et alors reviendront progressivement nos habitudes qui, pour le cinéma, sont liées à la socialisation d’abord mais aussi au confort et au plaisir de voir un film pensé pour un grand écran. Le streaming existe depuis longtemps il en est de même du replay. Netflix qui produit essentiellement des séries –de grandes qualités- a profité de cette situation ponctuelle. Les séries, dans leur concept même, répétitif et systématique, n’éclipsent pas les films qui ont des objectifs et des formats différents et qui offrent une variété beaucoup plus grande. C’est un peu comme comparer la littérature du XIXème siècle découpée en feuilleton ou destinée aux romans. L’histoire retiendra la suprématie du roman même si le feuilleton toucha un public plus large, ponctuellement.
Nous avons à Pau la chance d’avoir un cinéma d’Art et d’essai, Le Méliès, qui par la qualité de sa programmation attire un public très nombreux. Il fait le plein régulièrement dans une ville qui ne brille pas par sa vie culturelle et ses animations. Ce succès est dû à une programmation très variée qui permet d’aborder la mosaïque mondiale des cinémas du monde : Africain, Indien, Allemand, Russe, Mexicain, Maltais même comme le magnifique « Luzzu » que l’on peut voir en ce moment, etc. Nul par ailleurs à Pau, nous ne pourrions avoir cette chance d’appréhender le monde, dans sa beauté et sa complexité, ce qui est le but du 7ème art.
Le Méliès n’oublie pas les films grand public qu’ils soient français (comme « Tromperie » d’Arnaud Desplechin, ce mois-ci) ou anglo-saxons. On compte de nombreuses sorties nationales (7 pour ce mois de janvier) et une programmation remarquable pour la jeunesse avec, par exemple, la sortie nationale de « Lynx » de Laurent Geslin en ce moment…
Le Méliès joue aussi son rôle traditionnel de ciné-club en proposant des classiques comme en ce moment « Les bas-fonds new-yorkais », du grand Samuel Fuller ou le « Droit du plus fort » de Fassbinder. Soirées suivies de débats animés par des spécialistes. Enfin on y organise des festivals, en partenariat avec des associations, ou des revues spécialisées comme Télérama cette fin de semaine -où l’on pourra découvrir le film mythique de Denis Villeneuve « Dune ». Ajoutons que le Méliès ouvre ses écrans aux productions locales de qualité leur donnant de vraies perspectives : le 28 janvier le CAUE proposera «Tant que les murs tiennent » un film sur l’aménagement de la friche de Rontignon . Tout cela sans pop-corn ni papier gras et dans un silence attentif…
Ce succès s’est bâti dans un confort précaire et surtout un nombre d’écrans trop réduit pour mieux rendre compte de la diversité du cinéma et de la richesse de sa production. Netflix pénètre directement dans les salons, Le Méliès et le cinéma en général exigent un effort plus grand puisqu’il faut s’y délacer et payer son billet. Un écot qui reste modeste si on le compare aux autres spectacles : variété, sport de haut niveau, théâtre, etc.
Il est donc bien naturel de construire pour ce moteur de la vie culturelle paloise un nouvel environnement. Cela va se faire à quelques mètres de la salle actuelle pour le plus grand bonheur des amateurs. Ce quartier, « Le Foirail », a toujours été un sujet de préoccupations des élus et André Labarrère lui-même souhaitait le voir se développer. Il est normal que François Bayrou, son successeur, reprenne le chantier, c’était d’ailleurs une de ses promesses électorales.
Comme le dit notre ami Vallet : « Evoluer et changer de point de vue fait partie de la vie. Une personne qui reste toujours sur ses positions finira par avoir tort ». Gandhi. Avec l’agrandissement du Musée, ce nouveau Méliés redonne un élan à une vie culturelle dans une ville qui en a bien besoin. Il faut donc s’en réjouir.
Pierre-Michel Vidal
Photo, le futur Méliès place du Foirail
Clap de fin à Billère, pour le projet « Utopia » qui était le projet de trop dans l’agglomération de Pau : le même concept est en cours de réalisation pour le cinéma d’art et d’essai « Le Méliès » à Pau et… c’est tant mieux !!! 😉 😉 😉
Pour info et/ou rappel… :
Vu en pages 6 et 7 du journal La République des Pyrénées (Pau & Agglo) du mardi 31 mai 2022 :
Article « Agglo de Pau : il n’y aura pas de concurrence supplémentaire pour les salles obscures à Billère » par Marie Berthoumieu.
Chapeau de l’article : « Alors que la fréquentation des cinémas n’est pas au mieux, la création de trois salles d’art et essai à Billère est définitivement enterrée. »
Rappel :
Dossier « Complexe culturel du Foirail : la métamorphose se poursuit » publié le 23 décembre 2021
Source : site web Pau.fr (Ville de Pau)
Chapeau du dossier : « La dernière visite de chantier, le vendredi 17 décembre a permis de constater l’achèvement des travaux de gros œuvre, de charpente métallique et d’étanchéité du futur complexe culturel. Une avancée qui permet de découvrir les volumes du bâtiment mais également ceux des différentes salles de cinémas et de spectacle. »
URL : https://www.pau.fr/article/reprise-des-travaux-au-complexe-culturel-du-foirail
Pour info et/ou rappel… :
Lire l’article « Un français sur deux a perdu l’habitude d’aller au cinéma » par Frédéric Simottel (avec MM)), publié le 25/05/2022
Source : site web de la radio RMC ( Actualités > Économie)
Chapeau de l’article : « En plein Festival de Cannes, le Centre national de la cinématographie et de l’image animée publie des chiffres alarmants sur le désamour croissant entre les Français et le cinéma. Une autre conséquence du Covid-19. »
URL : https://rmc.bfmtv.com/actualites/economie/un-francais-sur-deux-a-perdu-l-habitude-d-aller-au-cinema_AV-202205250449.html
Et pourtant, les sympathiques bénévoles du cinéma Le Méliès, distribuent ces derniers temps aux Halles de Pau, le programme mensuel des films, films que l’on peut aller voir pour une somme modique, par rapport aux prix pratiqués dans les salles multiplexes des grands circuits nationaux !!!
Nota : lire aussi dans la rubrique « Sur le même sujet » :
. « On a vu le nombre d’entrées s’effondrer du jour au lendemain »: les cinémas dans le dur après l’instauration du pass sanitaire
. Un Français sur dix est allé au cinéma la semaine de Noël
. Le cinéma n’attire plus: « On subventionne trop de films qui n’ont aucun intérêt »
Je reviens sur ce que vous avez écrit :
« Les meilleurs d’entre eux fuient la France et sa mesquinerie, et le sous-développement culturel du Béarn, sa mentalité étroite et son conservatisme. »
Les avis (Les points positifs + Les points négatifs), sur la ville de Pau, via le site web ville-ideale.fr ne sont pas de la communication…
Rappel (Extraits des informations générales) :
. « site indépendant qui permet aux internautes d’exprimer facilement leur opinion sur la ville qu’ils habitent »
. « Les avis notés par les internautes reflètent un ressenti par rapport à leur expérience vécue dans la ville. La moyenne générale de la ville évoluera dans le temps au fur et à mesure des notations. »
URL : https://www.ville-ideale.fr/pau_64445
En remontant dans le temps et même si l’on peut toujours émettre des réserves, il suffit de lire plusieurs avis pour se rendre compte que beaucoup ne manquent pas de pertinence, que cela soit pour les points positifs ou les points négatifs…
Un p’tit effort de lecture vous permettra de comprendre que ce n’est pas de la com… 😉 😉 😉
Intéressante discussion mais à Pau l’important c’est le sport Pro : basket, football , rugby … quant au cinéma c’est plutôt les tuche , ou les Bodins en Thaïlande qui font courir les foules
Je ne m’en réjouis nullement mais ce sont les faits
Cela reste à vérifier, mais ce n’est pas parce qu’une culture est minoritaire qu’il ne faut pas la soutenir. Au contraire. Par ailleurs, pour ce qui me concerne, le sport je n’ai rien contre. Il en faut pour tous les goûts.
« Mais la pandémie se terminera et alors reviendront progressivement nos habitudes qui, pour le cinéma, sont liées à la socialisation d’abord mais aussi au confort et au plaisir de voir un film pensé pour un grand écran ». Dire cela me semble tout aussi présomptueux que d’annoncer la fin du cinéma. Il est une chose certaine c’est que les contraintes sanitaires ont fait baisser la fréquentation des salles de cinéma et que de nouvelles habitudes sont nées. Il faut souhaiter que tout redevienne comme avant, mais ni vous ni moi n’en avons la certitude. Une inquiétude se fait sentir dans de nombreuses études. On ne peut les ignorer d’un revers de main.
Maintenant la question qui se pose aux contribuables palois parce que là est réellement le nœud du problème, c’est de savoir si cette dépense d’un bâtiment avec des salles de spectacle et de cinéma correspond à un véritable et indispensable besoin. L’actuel Mélies n’était-il pas suffisant ? Cette question est légitime chez les contribuables palois. Il faut en effet être contribuable palois pour ressentir les effets de ces dépenses fastueuses. Seule la ville de Pau a financé cette dépense et non la communauté d’agglomération.
Cher Joël l’homme ne vit pas que de pain. Il a besoin de culture c’est ce qui le différencie des animaux. La concurrence entre les collectivités est une réalité. Sur quoi les juge-t-on ? Sur le cadre de vie (nous sommes bien placé à Pau), sur les transports en commun (là il y a beaucoup à faire) et sur la qualité de ses animations, là aussi il y a beaucoup à faire et cette ouverture va dans le sens d’une offre plus importante. On ne peut pas tout critiquer dans la gestion d’un homme politique et tout ne se mesure pas à l’aulne des impôts. Les élus les plus conservateurs, ceux qui ne feraient rien seraient alors primés systématiquement. Le cinéma a un avenir comme le foot, le rugby et bientôt les JO, le cap du Covid passé (et il le sera un jour ou l’autre). Il est bon de stimuler la culture dans une ville qui se veut étudiante et attrayante pour les jeunes qui ne se contenteront pas de Netflix .
Par ailleurs il y a assez de sujets de critiques de François Bayrou: l’Instititut Confucius par exemple.
Je ne suis pas têtu et je tirerai les conclusions comme il se doit de cette très mauvaise note (sans rancune ni amertume). Il faut donc être contre l’impôt quand on est retraité plutôt que pour des équipements culturels nouveaux. Le sport professionnel lui n’est pas négociable et la télé, dans sa médiocrité, convient parfaitement au troisième âge (quatrième?) qui profite largement pourtant des richesses produites par les plus jeunes. Les meilleurs d’entre eux fuient la France et sa mesquinerie, et le sous-développement culturel du Béarn, sa mentalité étroite et son conservatisme.
Le monde de demain n’est pas gai si la culture et la convivialité y sont sacrifiées sur l’autel des économies (de bout de chandelles) budgétaires.
/ « Les meilleurs d’entre eux fuient la France et sa mesquinerie, et le sous-développement culturel du Béarn, sa mentalité étroite et son conservatisme. »
« Diou biban ! » : quelques Béarnais, risquent de ne guère apprécier votre vision…
Ne croyez-vous pas, que l’on peut dire la même chose, d’autres régions de France ou pour vous, c’est une des spécificités du Béarn ?!? et ce, même si beaucoup d’habitants « expatriés » en Béarn, font plutôt le même constat, car j’ai souvent entendu votre point de vue… 😉 😉 😉
Une cartographie des mentalités françaises (réactualisée…) s’imposerait-elle ?
Par ailleurs, quelques avis (Les points positifs + Les points négatifs), sur la ville de Pau, via le site web ville-ideale.fr :
Nota (Extraits des informations générales ) :
. « site indépendant qui permet aux internautes d’exprimer facilement leur opinion sur la ville qu’ils habitent »
. « Les avis notés par les internautes reflètent un ressenti par rapport à leur expérience vécue dans la ville. La moyenne générale de la ville évoluera dans le temps au fur et à mesure des notations. »
URL : https://www.ville-ideale.fr/pau_64445
Bonne lecture… 😉 😉 😉
Il en est de Pau Ville Idéale comme de Pau Capitale Humaine (cf. Institut Confucius) : c’est de la com. Mais il n’est pas interdit d’y croire. Il faut être tolérant, en effet.