La colère de Jean Lassalle

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Ces jours-ci, Jean Lassalle a piqué une retentissante colère. Devant Jean-Pierre Elkabach, il a qualifié la campagne électorale pour la présidentielle de campagne de merde. Puis il a menacé de retirer sa candidature. Mais que nous vaut une telle colère, un tel emportement.

Depuis le début de la campagne, le député béarnais se plaint de ne pas être entendu par les médias, voire, d’être ignoré. Lorsqu’il calcule son temps de parole devant la presse, il dit être très en retard par rapport aux autres candidats. Les faits lui donnent raison au moins sur ce point.

En effet, le lundi 14 mars 2022, après le journal du 20 h 00, TF1 a organisé un débat en visioconférence intitulé « La France face à la guerre ». Y étaient invités seulement huit candidats sur les douze en lice. N’ont pas été invités, outre Jean Lassalle, Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan et Eric Poutou. A partir de ce constat, on est autorisé à s’interroger pour savoir sur quels critères s’est fondée la chaîne de télévision pour ainsi sélectionner les candidats. Il s’agissait pourtant d’une émission qui s’inscrivait dans le cadre de la campagne électorale.

Ces critères sont-ils liés aux récents sondages ? Auquel cas il est facile de rétorquer que les sondages n’ont qu’une valeur temporelle et seulement indicative et qu’ils ne préjugent pas des résultats futurs de l’élection présidentielle. On peut également se demander si les journalistes, en effectuant cette sélection arbitraire, ont conscience de peser sur l’opinion des électeurs. Leur devoir est de rester objectifs et, en la circonstance, de n’écarter aucun candidat d’un débat, peu importe d’ailleurs la teneur de leur programme.

A ce propos justement , il est intéressant de rapporter le contenu de la rubrique « Le mur du çon » paru dans « Le canard enchaîné » du mercredi 16 mars 2022. Il y est dit : « Franchi (le mur) sans crier gare par le député LRM de l’Hérault Jean-François Eliaou, après le refus d’Emmanuel Macron de participer à un débat avec les autres candidats avant le premier tour de la présidentielle. « La qualité des personnalités en lice ne justifie pas que l’on s’abaisse à discuter avec elles », a-t-il expliqué à « Libé » (14/3). C’est vrai que le très brillant Eliaou, lui, relève le niveau ».Ils sont comme ça les politiques, ils ont une opinion, souvent défavorable sur les autres candidats. Mais de là à un tel mépris…

Pour continuer à s’interroger on peut également se demander s’il n’y a pas, dans cette exclusion arbitraire de Jean Lassalle, une sorte de déni de démocratie. Auquel cas il ne serait pas inutile de faire un appel urgent à notre grand sauveur de la démocratie. En tout cas, le Béarnais ne démissionnera pas, il remonte même dans les sondages.

Pau, le 21 mars 2022

par Joël Braud

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