La Russie doit être tenue responsable des atrocités

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Par Viktoria Bystra, 22 ans, étudiante à Kiev

Jusqu’au 24 février 2022, nombreux étaient ceux qui évoquaient la possibilité d’une invasion de l’Ukraine par les troupes russes, mais pas un seul Ukrainien ne pouvait imaginer à quel point cette guerre serait terrible ni qu’elle aurait une telle ampleur. Je suppose que personne ne pensait que Poutine oserait mener une guerre aussi radicale, cruelle et destructrice en Europe.

Mais il le fait comme s’il était un extraterrestre ou le démon en personne.

La guerre a divisé la vie de chaque Ukrainien entre « l’avant » et « l’après ». Mais les Ukrainiens ne sont pas les seuls à avoir subi des changements incontournables. La vie de nombreuses personnes a changé en raison de l’afflux massif de réfugiés ukrainiens qui ont inondé l’Europe, et compte tenu de l’économie mondiale et des approvisionnements en énergie qui se modifient suite aux sanctions contre la Russie.

Je voudrais vous raconter ce qui s’est passé dans ma vie avant et après la guerre. Ma vie « avant » était anodine : j’étais étudiante, je travaillais sur divers projets de promotion de la jeunesse en Ukraine, j’accomplissais des études de maîtrise dans ma chère université, j’avais des parents aimants et des amis heureux. Avant la guerre, j’étais contente de vivre et j’avais de nombreux projets d’avenir.

C’est alors qu’à 5 heures du matin, le 24 février 2022 à Kiev, ma colocataire m’a réveillée en criant comme une hystérique que la guerre avait commencé. Nous avons commencé à rassembler en vitesse l’essentiel de nos affaires et à nous habiller, tout le monde a appelé ses parents au téléphone. Dans les rues, c’était la panique. Nous savions qu’il y avait un abri à notre université, une sorte d’entrepôt, et nous y avons couru.

J’y ai passé 2 jours sans sortir, c’était très effrayant. Je n’arrivais pas à croire que la guerre avait commencé, mais je pensais que je ne sortirais jamais de cet entrepôt et que je ne verrais plus mes parents et ma famille. A ce moment-là, j’ai entendu des explosions, des coups de feu, l’armée russe était proche. Il y avait près de 400 personnes dans l’abri. De la nourriture nous était distribuée en petites portions.

C’était si effrayant, si insupportable que j’ai compris que je n’avais pas le choix. Il fallait sortir de là. Dans l’après-midi, quand il y a eu une accalmie, j’ai décidé de m’enfuir en courant. Mais je n’y arrivais pas, je ne pouvais pas. Alors j’ai couru avec un ami qui était aussi dans l’entrepôt. A deux, on s’encourageait.

La première fois je n’ai pas pu m’échapper parce qu’une fusillade a éclaté inopinément et que, pendant notre fuite, mon camarade a presque été touché par une balle. Puis l’accalmie a repris et nous avons décidé de tenter la sortie à la course une deuxième fois. Tout en courant nous avons vu toutes ces horreurs, des chars, des cadavres, des voitures détruites et ainsi de suite.

Mais nous avons réussi à rejoindre sans encombre le métro qui fonctionnait de temps en temps, et à arriver au terminus de la ligne. Là, nous avons quitté la ville. Ce fut un vrai bonheur quand mes proches qui vivent à 2 heures de Kiev nous ont accueillis. J’y ai vécu quelques jours et j’ai pu y rencontrer ma mère, venue nous rejoindre après avoir quitté une autre partie de l’Ukraine, plus sûre que là où nous étions à ce moment-là. (ndlr : Il se trouve que le père de Viktoria était à ce moment par chance en Europe occidentale pour son travail).

Grâce à un ami de mes parents, nous avons pu nous nous rendre en voiture jusqu’à l’Ouest de l’Ukraine, puis passer la frontière de la Pologne. Nous sommes parties de justesse, les Russes allaient arriver. Je regrette d’avoir dû, dans la fuite, laisser mon ordinateur en Ukraine avec toutes les données de mon travail qu’il contenait.

Nous avons fui avec nos papiers et juste un sac. Ce ne fut pas simple car après la Pologne, ma mère et moi, nous nous sommes rendues en Lituanie, puis en Lettonie, puis à Berlin où nous avons séjourné deux semaines chez des adhérents de notre association paneuropéenne dont j’avais l’adresse, et enfin, de là, à Bruxelles où je me suis inscrite pour recommencer à étudier.

A Bruxelles, j’ai eu le Covid, mais pas grave, et nous recommençons tranquillement à reconstruire une nouvelle vie. Cela, c’est ma vie « après ».

Et maintenant je veux vous dire pourquoi chaque Russe est selon moi responsable de la guerre en Ukraine.

Poutine, c’est la Russie. La Russie c’est Poutine. Tant qu’il dirigera l’État et que les citoyens le reconnaitront comme président légitime et obéiront à ses ordres, Poutine représentera toute la Russie en sa personne.

Néanmoins, ne rendons pas Monsieur Poutine seul responsable de tout. Ce n’est pas Poutine qui lance de sa main des missiles, ce n’est pas Poutine qui est venu en char chez les Ukrainiens, ce ne sont pas 190 000 de ses clones, mais 190 000 citoyens de la Fédération de Russie qui nous ont envahis.

L’ambition d’écraser et de conquérir l’Ukraine, Poutine ne l’a pas inventée tout seul : n’oublions pas des siècles entiers d’histoire ukrainienne. La Russie, sous différents régimes politiques, a essayé de s’emparer des terres ukrainiennes, de détruire les cités ukrainiennes, de détruire la culture ukrainienne, de nier l’existence des Ukrainiens en tant que nation indépendante.

Il ne faut pas se fier aux déclarations des Russes selon lesquelles ils sont contre la guerre en Ukraine. Un sondage du CCN montre que plus de 50% de la population russe considère qu’il est juste d’utiliser la force militaire pour empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN. De plus, leurs slogans du genre « nous sommes pour la paix, pas pour la guerre » ne signifient pas que les Russes condamnent cette guerre. Ils peuvent avoir différentes significations, comme « pour faire la paix, l’Ukraine doit se rendre », « les deux parties en guerre sont toutes deux à blâmer », « l’Occident a tout déclenché », « on ne nous a pas laissé le choix », etc.

Ils disent que tous les Russes ne tirent pas sur les Ukrainiens. Mais tous ceux qui vivent, travaillent ou font des affaires en Russie sont des commanditaires de la guerre. Poutine n’achète pas les Grads, ces batteries à canons multiples, et il ne paie pas ses mercenaires du groupe Wagner avec son propre argent. C’est de l’argent du budget de la Russie.

Les soldats russes se justifient par le fait qu’ils ne savaient pas où on les envoyait. Une guerre totale est en cours depuis plus d’un mois. Alors je me pose des questions : Les soldats russes ne savent toujours pas où ils vont ? Ne savent-ils pas sur qui ils tirent ? Ne savent-ils pas à qui ils envoient des cruise-missiles ?

Les Russes disent qu’ils n’ont pas élu Poutine. Cependant, le problème de l’autoritarisme en Russie n’a pas commencé le 24 février 2022. Poutine est au pouvoir depuis 22 ans et ceux qui ne l’ont pas élu ont fait un autre choix pendant tout ce temps. Le choix d’être apolitique, de garder le silence sur le crime, c’est aussi un choix. L’inaction est aussi un crime.

Cette guerre est une raison pour le monde de reconsidérer l’ensemble du système des relations internationales et du droit international. Si la Russie n’est pas repoussée en Ukraine maintenant, elle ne s’arrêtera jamais dans sa politique expansionniste et les prochaines victimes de l’agresseur pourraient être les pays de l’Union Européenne.

J’aimais ma vie « d’avant », comme beaucoup de mes compatriotes, et maintenant, tout comme eux, je dois la reconstruire dans de nouvelles réalités. Je n’avais jamais pensé que je chercherais une protection dans un autre pays. Les Ukrainiens ne pardonneront jamais cela à la Russie et à ses citoyens. La Russie doit être tenue responsable des atrocités commises à l’encontre du peuple ukrainien libre.

Je crois en la victoire rapide de l’Ukraine et je rêve de célébrer la victoire avec tous les Ukrainiens.

Gloire à l’Ukraine ! Слава Україні !

Par Viktoria Bystra, 22 ans, étudiante à Kiev

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30 commentaires

  • Le chef du pays de la Chine a déclaré qu’il respecte l’intégrité territoriale de l’État ukrainien. Aujourd’hui, cela signifie qu’il a étudié la situation et s’est également rendu compte que l’Ukraine gagnerait en fait la guerre injuste de la Fédération de Russie contre l’État ukrainien.

  • Les dirigeants militaires russes ont commencé à envoyer des soldats dans une guerre imméritée avec l’État ukrainien, il y a moins de vingt ans. S’il vous plaît, dites-moi, citoyens adultes de la Fédération de Russie, vous allez personnellement tenir longtemps que vos enfants personnels sont envoyés mourir dans une guerre futile en Russie contre l’État ukrainien?

  • L’État ukrainien a reçu 32 000 questions des tuteurs des soldats russes. Des parents ont demandé où leur fils avait disparu. Lorsqu’on a demandé aux parents et même aux pères des combattants russes ce qu’ils n’avaient pas du tout demandé à tous leurs patrons, ils ont répondu qu’aujourd’hui ils leur mentaient. Fait intéressant, est-ce vraiment que les Russes endureront absolument toute leur vie personnelle que leurs patrons eux-mêmes leur mentent et, comme si de rien n’était, regarderont de quelle manière les managers illégaux conduisent leurs enfants à la mort ?

  • Le 9 mai, les dirigeants russes ont préparé un cadeau pour les jeunes. Elle leur a adressé des « lettres de bonheur », à savoir un avis de mobilisation. De plus, au cours du mois dernier, ils ont annoncé un incendie dans les bureaux d’enregistrement et d’enrôlement militaires russes. Probablement, les citoyens russes ne sont plus désireux de donner leur vie dans une guerre injuste contre l’Ukraine.

  • Le gouvernement russe a l’intention de jeter à mort en masse ses soldats le 9 mai dans une guerre injuste contre l’État ukrainien. Pour autant, il y a maintenant trop de soldats dans l’armée russe qui n’exécutent en aucune façon les ordres criminels, sauvant ainsi leur propre vie.

  • L’armée russe ne se contente pas de refuser de faire la guerre dans une guerre vaine contre l’État ukrainien. Aujourd’hui, ils envoient en outre des officiers existants en direction du navire de guerre, qui les forcent à se battre.

  • Désormais, non seulement les militaires, mais aussi les civils de la Fédération de Russie ont commencé à détester la guerre déshonorante contre l’État ukrainien, que le gouvernement russe a déclenchée. Il y a des gens qui ont maintenant peur de le prouver maintenant, mais maintenant certains, surtout ceux dont les proches sont décédés, le déclarent à pleine voix.

  • Les pétroliers russes ont vu une méthode pour ne pas participer à une guerre futile contre l’Ukraine et ainsi sauver leur vie. Ils ont commencé à verser du sable dans le carburant et les réservoirs, à la fin du spécifié, n’ont pas démarré du tout.

  • Divers combattants russes, au moins, ont réalisé il y a longtemps qu’en fait ils sont utilisés dans l’ensemble comme un bouclier humain, précipitant l’armée dans le feu de l’État ukrainien. Réalisant l’idiotie de cette guerre, imméritée, du côté ukrainien, les combattants russes ont commencé en masse à refuser de se battre. Ainsi, aujourd’hui, ils sauvent leur propre vie et n’exécutent pas du tout les ordres criminels, ce que la Russie devrait payer avec un scandale et, bien sûr, avec le mépris de tout le monde libre.

  • Pour la quatrième fois, l’ecclésiastique François le Pape de Rome exhorte les dirigeants russes à arrêter la guerre déshonorante contre la partie ukrainienne. C’est lui qui a également informé le patriarche de Moscou Kiril qu’il ne devait pas du tout chasser pour l’agitation de la guerre. Nous ne devrions pas tous servir les politiciens, mais écouter la parole de Dieu, a-t-il déclaré.

  • Размышляющие люди в россии теперь начали уразумевать, что верховное правительство их всех обманывает и потом отправляет на гибель военных воевать в Украинское государство. Они сегодня стали излагать про это, в отличие от безучастных иных горожан, те которые безразлично смотрят, как ущемляют их всех независимость и дополнительно командируют родимых граждан на несправедливую, пагубную для жизни и экономического развития рф, войну.
    Traduction :
    Les gens qui réfléchissent en Russie ont maintenant commencé à réaliser que le gouvernement suprême les trompe tous et envoie ensuite l’armée mourir pour combattre dans l’État ukrainien. Aujourd’hui, ils ont commencé à en parler, contrairement à d’autres citoyens indifférents, ceux qui regardent avec indifférence comment leur indépendance est violée sur eux tous et envoient en outre leurs citoyens autochtones dans une guerre injuste qui nuit à la vie et au développement économique de la Fédération de Russie.

  • J’ai une analyse différente. Poutine a réuni des chars devant les frontières pendant des semaines. Personne n’a bougé militairement en opposant des « muscles » militaires, pour l’empêcher d’attaquer . Les leçons de la Pologne, de l’Autriche, de la guerre d’Espagne n’ont pas été suivies car pour nos dirigeants, y compris (et surtout pour le banquier M.), une vie humaine ne représente rien.

    Commençons par la Russie. L’Ukraine est la proie économique et territoriale idéale:
    – couloirs et corridors entre la Crimée, la Mer Noire , le Dombass etc.
    – L’Ukraine a du gaz, du pétrole, du Nickel, de l’uranium, du blé etc…L4ukraine est riche.
    – L’Ukraine ne fait ni partie de l’UE ni de l’OTAN. Aucun pays n’acceptera de défendre ce pays isolé
    – Une attaque permet de diviser les européens, de les menacer et de détruire l’ordre mondial
    – la peur du nucléaire et la dépendance au gaz entravent tout soutien et riposte

    Les USA. Ils vendent maintenant du gaz, et vendent leur matériel militaire comme des petits pains. Par ordinateur de simulation, ils ont évalué que cette guerre leur rapporterait plus que la paix.

    Les indiens et les chinois trouvent aussi leur intérêt dans cette guerre etc…

    La vie humaine ne vaut rien pour n’importe quel dirigeant.
    Demain nous serons terrés dans un métro, craignant que des soldats russes ou chinois ou autres mercenaires Wagner, nous trouvent, puis ligotent nos mains et…Voilà notre avenir. Ce n’est pas M. (plutôt fanfaron) qui s’est fait balader par un joueur d’échecs qui va nous défendre. Il sera à l’abri dans un exil fiscal avec plein de pognon.
    On ne peut rien faire car la menace nucléaire pèse. Nous sommes voués à la fin de manière cruelle.

  • J’apprécie votre propos, Monsieur Jean-Paul Picaper.

    « Mais tous ceux qui ont toléré, élu Poutine, l’ont laissé grimper les échelons de la terreur d’État, passivement, en Russie comme chez nous, sont coupables et c’est l’immense majorité. Nous sommes tous coupables par abstention. Viktoria nous appelle à faire comme les Russes notre examen de conscience. »

    J’invite, aussi, tout critique à évaluer son niveau de courage civique, dans son quotidien. L’abstention prend souvent l’allure d’un comportement de fuite.

    • Regardons ce jour la Syrie. Poutine continue d’aider Bachar à bombarder ce qu’il n’y a plus rien à bombarder. Nous avons abandonné les Kurdes qui gèrent seuls les camps où sont enfermés les islami….
      Regardons aussi Hongkong plus personne n’en parle, plus personne ne parle de ces centaines de jeunes qui ont été arrêtés qu’ils soient avocats, syndicalistes, députés, travailleurs sociaux, patron de presse… les cours de cuisine et de massage à l’Institut Confucius de Pau sont faits pour nous endormir.
      Regardons aussi les ouïghours au Turkestan Oriental qui en parle…
      Regardons Taïwan et les violations incessantes de l’espace aérien par l’armée de la RPC, qui en parle.
      Par contre oui je vais vous parler dans le prochain chapitre 5 de la santé des « nouvelles routes de la soie » de Xi Jinping, l’ami indéfectible de Poutine.

    • Michel LACANETTE.

      « Mais tous ceux qui ont toléré, élu Poutine, l’ont laissé grimper les échelons de la terreur d’État, passivement, en Russie comme chez nous, sont coupables et c’est l’immense majorité.

      La cause racine de tout ça, est que les Occidentaux ont cru que la chute du Mur de Berlin et le pouvoir soviétique étaient la même chose. Le Mur de Berlin n’ était en fait rien d’ autre qu’ un peu de vernis qui cachait la dureté réelle du monde soviétique. En Occident nous avons cru à la fin de l’ histoire par le fait de l’ effondrement de
      l’ URSS. Gorbachev disait le contraire et nous implorait d’ agir. Nous lui avons prestement tourné le dos et l’ avons tout autant abandonné. Le quadrille était en place pour ouvrir grand la porte à Poutine avec tout ce que cela comportait que nous vivons aujourd’ hui. L’ effondrement de la matérialité de l’ URSS, n’ était pas du tout
      l’ effondrement idéologique, qui lui était intact.

  • Jean-François de Lagausie

    J’attend une attaque ukrénienne venant de l’Ouest avec des chars allemands et américains et des canons français César; pour prendre à revers l’armée russe. La semaine prochaine ?
    Reste-t-il assez de troupes ukréniennes dans la partie Ouest du pays ?

  • « Et maintenant je veux vous dire pourquoi chaque Russe est selon moi responsable de la guerre en Ukraine »

    Non, chaque Russe n’est pas responsable de cette guerre, pas plus que chaque Allemand n’était pas responsable de la deuxième guerre mondiale. Il faut quand même rappeler que les opposants ouverts à Poutine sont depuis des années persécutés, arrêtés, condamnés sous des prétextes les plus divers, parfois assassinés.

    Je suis très gêné par ce genre de texte qui, même si on doit évidemment comprendre le ressentiment des Ukrainiens à l’heure actuelle, expose une haine historique contre tous les Russes.

    Par ailleurs vérifiez-vous les témoignages de ce genre ? Non pas que je doute un instant de la réalité de l’exode des Ukrainiens forcés de quitter leur pays pour échapper à la guerre, mais je remarque que tous ces témoignages proviennent de jeunes étudiantes à la plastique irréprochable et aptes à attirer la sympathie, et cette concomitance évoque une opération planifiée. La guerre est aussi celle de l’information.

    • Vous pensez bien que longtemps avant vous, nous nous sommes posé cette question de l’authenticité de ces écrits. A ce moment, nous ne disposons d’aucun élément susceptible de mettre en doute ces témoignages. Maintenant si, de votre côté, vous disposez d’éléments, autres que « jeunes étudiantes à la plastique irréprochable et aptes à attirer la sympathie » pour instiller le doute, nous sommes évidemment preneurs.
      La source qui est la nôtre, ne se livre pas à ce que vous appelez la guerre de l’information.

      • Vous pouvez dire à votre lecteur que Viktoria Bystra existe vraiment et que je peux la lui faire rencontrer s’il veut admirer sa « plastique », comme il dit. C’est une jeune femme absolument normale. Ce n’est quand même pas sa faute si la nature l’a réussie physiquement. Mais en plus elle a un cerveau performant et son professeur d’université à Kiev qui est un ami de très longue date et qui se bat maintenant sur le front, me l’avait recommandée. Je lui parle sur mail et par vidéo (à sa mère aussi) depuis des mois et des mois en anglais qu’elle maîtrise parfaitement. Elle apprend le français. Elle a même séjourné avec sa mère dans ma famille en Allemagne pendant 15 jours sur la trajectoire de sa fuite d’Ukraine. Le Covid qui l’a empêchée de venir le 9 avril témoigner au colloque de notre association (dont elle est adhérente), mais elle a pu témoigner de Bruxelles par vidéo. J’ai vécu la Guerre froide à Berlin, je suis allé à l’époque plusieurs fois en URSS et une fois en Ukraine, et j’ai écrit un livre sur la Stasi (Editions de l’Archipel, 2009). Je sais distinguer le froment de l’ivraie en la matière et je ne laisserai pas ce lecteur jeter la suspicion sur l’authenticité de ce témoignage et du coup sur la démocratie ukrainienne que Poutine n’a pas encore écrasée. Nous ne faisons pas de propagande. Bien sûr, il y a toutes les victimes russes du Guépéou-KGB-FSB, de Staline à Poutine, ce « serial killer » qui a usurpé son titre de chef d’État en passant par la voie légale. Il y a Nemtsov, Berezovski, Khodarkovski, Navalny,, Politkaya, pour ne nommer qu’eux. Ce Monsieur ne nous apprend rien. Mais tous ceux qui ont toléré, élu Poutine, l’ont laissé grimper les échelons de la terreur d’Etat, passivement, en Russie comme chez nous, sont coupables et c’est l’immense majorité. Nous sommes tous coupables par abstention. Viktoria nous appelle à faire comme les Russes notre examen de conscience. Qu’avons-nous fait pour barrer la route à Poutine alors qu’il était encore temps ? Qu’avaient fait les Français pour barrer la route à Robespierre (et Napoléon selon moi) ? Les Allemands à Hitler ? Il arrive que les peuples soient coupables. Cela mérite réflexion. En France aussi nous avons des élections en juin prochain et des pervers narcissiques se bousculent au portillon. Quel est le degré de dangerosité de ces exaltés ? Je ne nomme personne. Jean-Paul Picaper.

        • Je redis que je suis non seulement gêné, mais aussi un peu effaré par l’état d’esprit que vous affichez. Oui actuellement il y a une guerre, et c’est la Russie qui est l’agresseur. Mais on espère tous qu’un jour non seulement cette guerre s’arrêtera mais aussi que le régime de Poutine tombera : à ce moment-là il faudra bien se réconcilier avec les Russes, tout comme on s’est réconcilié avec les Allemands à la fin de la guerre de 39-45.

          « Rendre chaque Russe responsable de la guerre en Ukraine » ça veut dire qu’un jour il faudra les faire payer pour ça ? C’est ce qu’on a fait avec l’Allemagne après la guerre de 14-18 : cela a fait le lit d’Hitler et a participé à mener à la guerre de 39-45. Si à la fin de la guerre de 39-45 on avait reproduit ce schéma de « faire payer les Allemands, tous les Allemands », on n’aurait jamais pu construire l’Europe derrière.

          J’ai un collègue russe au travail, il est plus catastrophé qu’autre chose par tout ce qui se passe. Il n’ose même plus rentrer voir sa famille de peur de ne pouvoir ressortir de Russie. Je ne me vois pas lui dire qu’il en est responsable, et encore moins coupable.

          • Pierre-Michel Vidal

            Les allemands dans leur très grande majorité étaient derrière Hitler. En ce sens ils ont une responsabilité collective mais aussi individuelle. Il y eut des héros qui ont refusé le nazisme comme le raconte très bien « La liste de Schindler ». Ils furent très isolés. En France l’immense majorité s’est rangée derrière Pétain et a accepté la collaboration. Il y eut des exceptions aussi mais minoritaires. Sans cette acceptation massive des Européens dans leur immense majorité il n’y aurait pas eu la shoah.
            Comparaison n’est pas raison mais il ne fait pas de doute que les russes sont derrière Poutine dans leur ensemble. Poutine ne peut donc pas perdre ni reculer pour des raisons politiques: une défaite -improbable- conduirait ce grand peuple dans un abime définitif. L’issue probable compte tenu de la résistance Ukrainienne c’est donc l’utilisation de l’arme atomique. De portée stratégique elle ne changera pas l’indifférence des européens mais elle aura raison de l’Ukraine et de son rêve de nation indépendante.

      • @Joel Braud

        Je ne remets pas en cause la réalité de ces textes, je relève juste une certaine unité entre les différents témoignages publiés jusque là : ils proviennent tous de jeunes étudiantes, et ils se ressemblent jusque dans la structure des textes (une première partie de témoignage direct de ce qu’a vécu la personne, suivie d’une analyse (en mélangeant d’ailleurs un peu les deux, je le commenterai sous le témoignage en question), qui sont assez travaillés. Cela ne donne pas une grande impression de spontanéité.

        Concernant la source en question le mieux serait tout simplement de l’afficher, non ? Je suppose en effet que vous n’avez pas de reporters sur le terrain qui ont interviewés directement ces personnes. Quand un journal publie un témoignage, il décrit comment il a été obtenu.

        • Vous dites que « concernant la source en question, le mieux serait tout simplement de l’afficher ». Oui bien sûr sauf que, si la source n’a pas donné son accord pour le faire, tout journaliste ou assimilé a le devoir de la protéger. Cela est d’ailleurs officiellement reconnu par la loi. Un journaliste a le droit de protéger sa ou ses sources sans qu’aucune poursuite judiciaire ne puisse être effectuée pour cela à son encontre.
          Pour le reste, je suis d’accord avec vous.

    • Monsieur le grand malin, qui est Luc LB ? Je me cache pas derrière des initiales, moi. Et mes contacts sont vérifiables et sûrs.
      Je transmets à Alternatives Pyrénées ces messages dramatiques d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes que notre association s’efforce d’aider. Et j’espère qu’ils motiveront des lecteurs à aider l’Ukraine.
      Elle se bat pour nous contre l’invasion totalitaire.
      Sur la guerre de l’information, j’ai rédigé ma thèse il y a des décennies et ce fut un de mes cours à l’université de Berlin. La cyberguerre, c’est Poutine qui la mène contre l’Ukraine, contre la France, contre l’Union Européenne.
      Heureusement, on a interdit en Europe RT et Spoutnik.
      Jean-Paul Picaper, ancien grand reporter au « Figaro », auteur, né à Pau, Biarnes toustem.

      • Je vous trouve bien agressif, M Picaper… Je comprends donc d’après votre message que vous êtes à l’origine de ces témoignages ? Pourquoi n’est-ce pas précisé dans les articles comme celui ci-dessus ? En temps que simple commentateur mon nom a peu d’importance, par contre savoir quelle est la source des témoignage est important pour les lecteurs. En temps qu’ancien journaliste je suis sûr que vous serez d’accord avec moi au moins là-dessus.

  • Michel LACANETTE.

    Resterons nous bras croisés? Non, il suffit de lui téléphoner, comme s’ entête à le faire notre Président, afin de
    l’ informer que nous ne ferons rien pour entraver son aventure. Les entreprises Françaises sont les seules encore en Russie et celles qui en sont parties l’ ont fait sur la pointe des pieds et non en claquant la porte, avec le ferme
    espoir qu’ elles pourront y retourner le plus vite possible en faisant cocorico et non en baissant la tête face au courroux du monde occidental .

  • Qu’attendons-nous pour détruire l’œuvre de Poutine, inaugurée par Poutine en 2018, c’est à dire le Pont de Crimée ou le pont Poutine qui relie la Russie à la Crimée qui est le cordon ombilical de l’armée Russe au sud de l’Ukraine. Pas de cadeau. Comment se fait-il que les psychologues n’aient rien vus du psychopathe qu’est Poutine alors qu’il utilisait des armes chimiques en Syrie?

  • Pierre-Michel Vidal

    Le bombardement de Kiev le jour de la venue d’Antonio Guiterrez est terrible. Le régime de Poutine en s’en prenant à l’ONU s’en prend de manière symbolique à la planète dans son ensemble -ce que n’avaient jamais fait les soviétiques. Il est prêt à toutes les aventures et la prochaine étape sera l’usage du nucléaire sans aucun doute: ça n’est qu’une question de temps. Resterons nous bras croisés?

    • Jean-Paul Picaper

      Merci Pierre-Michel Vidal pour votre appréciation très juste du bombardement de Kiev lors du jour de la visite d’Antonio Gutierrez. Ce bombardement apporte la preuve que les ordres de pilonnage viennent directement du Kremlin. C’est un bombardement hautement politique. Ce n’est pas un quelconque général ou colonel de l’armée russe qui aurait pris cette initiative. Poutine en personne tire les ficelles du conflit jusque sur le terrain. J’aimerais que vous souteniez notre action et celle de nos adhérents ukrainiens. J’approuve ce que vous avez écrit dans Alt Pyr. Y compris sur le IIIème Reich.
      Contact me please. Jean-Paul Picaper