J’ai déjà voté

Oui, et même plusieurs fois, mais cela ne signifie pas que je m’abstiendrai dimanche 12 juin, et le cas échéant, une semaine plus tard. En 1970 j’ai opté pour la bicyclette pour mes déplacements urbains, vers 2005 je me suis muni d’une pompe à chaleur pour me chauffer et enfin le 9 juin je me suis équipé de panneaux photovoltaïques. J’ai donc voté pour la planète, le soleil étant un fournisseur d’énergie gratuite et sympathique. J’ai évoqué mes intentions sur ce site à plusieurs reprises. Mais je dois aux lecteurs plus d’information. Les installateurs locaux ou nationaux et la Maison de l’Habitat peuvent fournir plus de matière. Ici, il faudra se contenter d’un aperçu, et, conformément à la vocation du site, une approche critique.
Hormis la prime d’auto-consommation d’un peu plus de 200 euros versée pendant cinq ans je n’ai rien trouvé de concret dans les annonces d’aides mirobolantes que l’on voit sur internet. J’ai trouvé cela très décevant, car on pourrait penser que les décideurs inciteraient plus fortement les particuliers à investir dans le solaire en un temps où il serait judicieux de réduire la dépendance de la France en matière énergétique. Mais il se peut que des propriétaires plus jeunes obtiennent des aides auxquelles je n’ai pas droit. L’investissement d’environ 8500 euros auquel j’ai consenti n’est pas négligeable, bien qu’il soit dans la fourchette basse des devis que j’ai reçus. Il ne sera pas amorti avant une douzaine d’années car j’attends une production d’environ un tiers de mes besoins avec une installation de 3kwc consistant en 8 panneaux d’environ 1m de large pour 1,75m de longueur. Avec une meilleure orientation de sa toiture, on peut espérer plus. La revente du surplus d’électricité que je produirai serait de l’ordre de 5% de ma production (si elle est bien gérée) et à un tarif peu favorable. Elle est inévitable en raison de l’intermittence de ma consommation et de ma production, sauf par un stockage virtuel ou non. Qui m’a été déconseillé. Par ailleurs, l’aléa le plus important réside dans l’évolution du prix de l’électricité. J’ignore s’il faut s’attendre à une augmentation plus rapide que celle que j’ai estimée. L’opération est certainement plus rentable si l’on peut s’offrir une voiture électrique car on peut alors recharger ses batteries lorsque les besoins de la maison sont peu importants. Mais, pour cela l’investissement est beaucoup plus élevé et comme ma voiture a à peine 20 ans, je vais encore profiter de sa « jeunesse » et de sa robustesse.
Pour une réflexion commune, je retiendrai : l’Etat et EDF freinent l’autoconsommation des usagers, comme s’ils étaient des concurrents potentiels des producteurs, en achetant à 10 centimes le kwh reversé dans le réseau alors que les producteurs classiques facturent environ le double aux consommateurs. Le passage du taux de TVA de 10% à 20% si l’installation dépasse 3kwc est un autre frein. Et pourtant notre pays qui se présente comme un champion de la production électrique avec ses centrales nucléaires achète de l’électricité à l’étranger, y compris en Grande Bretagne. Cela tient en grande partie au fait que la moitié des centrales nucléaires françaises est à l’arrêt, souvent pour des raisons de maintenance. Le fait que ces centrales rejettent de l’eau chaude est un autre problème en période de réchauffement climatique, ce qui peut conduire aussi à des arrêts. Et bien sûr, la question des déchets n’est pas mince.
Comme pour les éoliennes, la question de la pollution visuelle se pose. Mais elle n’affecte pas la santé ou le climat comme d’autres pollutions. Elle pourrait être limitée si toutes les stations-services, les grandes surfaces et les industries étaient couvertes de panneaux, ce qui favoriserait grandement la commodité (et les achats) des véhicules électriques en multipliant les points de recharge.
Presque toutes les formations politiques se présentent comme soucieuses du sort de la planète. Les citoyens ne devraient-ils pas tenir compte de leurs actes plutôt que de leurs déclarations ?
Paul Itaulog
Pour qu’il en soit ainsi, il faudrait que les citoyens s’informent et l’époque est propice à cela. Or, quand je vois des candidats favorables au glyphosate en tête au premier tour des législatives… l’énergie attendra ! Quand, en plus, on voit le taux de participation aux élections… que dire ?