Changer de monde.

Quand des chaussures sont irréparables et insupportables, on en essaye d’autres. L’inadaptation des Dinosaures a libéré une nouvelle orientation: les mammifères puis l’homme.
Au cours de ma vie, j’ai pu assister à un passage du capitalisme au néolibéralisme et constater le changement dans les relations humaines.
*Le premier, très ancien, est un système économique caractérisé par la propriété privée des moyens de production, l’accumulation d’un capital productif, la liberté de concurrence. Les acteurs du système capitaliste sont des individus, des entreprises, des associations, des fondations, voire l’État quand il assume un rôle économique.
*Le deuxième, plus récent, est l’accumulation, au niveau d’un univers impersonnel, algorithmé, du maximum d’échanges, en un minimum de temps, de valeurs virtuelles à flux tendu.
*Dans le premier cas, les relations s’établissent entre des individus ; c’est la période des grands conflits sociaux, de la lutte des classes, du combat pour s’opposer à la nuisance sociale, et environnementale du système. «L’ennemi est connu ». Les revendications se faisaient par le biais d’un syndicalisme puissant avec un personnel uni et solidaire dans le combat.
*Dans le deuxième cas les relations se font au sein d’un complexe de multinationales sans chair où les employés ne « savent plus à qui il faut couper la tête ». Le monde du travail éclate, le syndicalisme s’effondre, la collaboration disparait au profit d’un individualisme où chacun s’efforce de tirer son épingle du jeu pour se valoriser, situation essentielle à la survie. Il n’est plus question d’actions collectives mais de compétitions.
Depuis les années 1980, nous vivons l’ère du néolibéralisme. Dans ce milieu, la dynamique politique ne change pas, elle déroule implacablement sa logique, prompt à réprimer tous les manquements par les sanctions qu’elle inflige, soit de manière automatique, soit par l’intermédiaire de ses bras armés, le FMI ou l’OCDE, et des politiques qu’elle impose : baisse du coût de la main-d’œuvre, réduction des dépenses publiques….
« Plus les grands patrons néolibéraux augmentent leurs revenus, plus ils estiment excessif le « coût de la main d’œuvre ». Jean-François Kahn. Les préoccupations des gens ne les concernent pas ; alors les préoccupations, des jeunes surtout, pour la politique, ne les concernent pas non plus ! D’où le désintérêt ou le rejet de la chose politique.
Cela aboutit au désastre social que nous vivons. Ce dernier devenant de plus en plus insupportable maintenant, certains commencent à se poser des questions :
*Pourquoi continuer à soutenir cette politique, c’est-à-dire accepter de rester au service des profits de certains, des sacrifices perpétuels de l’autre?
*Alors, à quoi cela sert de voter pour ceux qui la soutiennent d’où l’abstention record ?
*A quoi cela sert de savoir quel bulletin on mettra dans l’enveloppe ?
*A quoi cela sert de connaître le nom des élus, les professions de foi, d’ouvrir même l’enveloppe qui les contient ; presque toutes, sous des formes diverses montrent la nécessité de se serrer la ceinture, d’obéir à la loi du marché..de faire confiance aux promesses hypocrites jamais tenues ?
Alors, pour ces législatives, d’autres réflexions ont surgit, ne serait-ce pas le moment de dire stop au néolibéralisme ; le mouvement qui a pris naissance en est l’émanation. La réussite électorale montre bien que cette aspiration est celle d’un très grand nombre de citoyens. C’est une révolution conceptuelle !
Est-ce pour en revenir au capitalisme ? Absolument pas, c’est pour vivre une autre expérience politique, plus adaptée, d’autant plus nécessaire, dans ce contexte climatique de plus en plus insurmontable, pour la biodiversité, les hommes, l’agriculture, le refroidissement des centrales, les biens…, la vie en somme ; la valeur travail ne pourra plus être glorifiée car de plus en plus de travaux ne seront plus réalisables !
Seule note positive pour nos descendants.
« Le chaos est souvent source de vie alors que l’ordre génère des habitudes » Henry Brooks Adams. »
Je pense, hélas, que ce sera voué à l’échec car toutes les autres composantes et leurs lobbies vont vendre leur âme au diable en associant les ennemis de jadis, pour la neutraliser afin de rétablir l’ordre libéral.
« La modernisation n’est pas un état de chose, c’est un état d’esprit. »Jean MONNET.
signé : Georges Vallet
crédits photos:
Un classement des députés sortants en fonction de leurs votes en faveur (ou pas) de l’environnement, établi par Agir pour l’Environnement. – Lassalle : 304 ° – Habib et Mattei : 463° – Poueyto : 529° sur 655 classés. Ils vivent sur une autre planète ?