Exposition Jean Dieuzaide au Parvis de Pau

Pau morne plaine. L’été y est désolant : le centre-ville se meurt, la vie culturelle y est réduite à sa plus simple expression, certes on multiplie les équipements mais rien de vraiment significatif ne s’y passe… les vacances sont mortelles dans la capitale Béarnaise qui pourtant a une vocation touristique. Il n’y a pas de fatalité pourtant : nombre de nos voisins, avec des événements très différents les uns des autres, attirent une population nombreuse venue de l’extérieur amenant des retombées économiques considérables. On pense à Bayonne avec ses fêtes mais aussi à La Rochelle avec ses « Vieilles Charrues », à Mont-de-Marsan avec son festival de flamenco, à Bordeaux avec sa somptueuse rétrospective Rosa Bonheur, ou encore à Angoulême devenue la capitale mondiale de la BD. Rien de semblable dans la politique culturelle paloise où le saupoudrage et la multiplication des équipements dominent ainsi qu’un régionalisme étroit qui s’adresse à une poignée d’initiés.
Mais ne gardons pas la posture d’Alceste : soyons bienveillants. Il y a des propositions positives, des oasis dans ce désert. Ainsi, cette exposition superbe, située au Centre Leclerc de Pau Université initiée par le Fonds de Dotation « Le Parvis Espace Culturel E. Leclerc » sous la direction de messieurs Marc et Hugo Bélit. Elle est consacrée à Jean Dieuzaide, un photographe essentiel dans la constitution -somme toute récente- de la photo en pratique artistique, consacrée désormais, au même titre que la peinture ou la musique -pour faire simple.
Le toulousain Jean Dieuzaide est pour beaucoup dans cette réussite avec notamment la création de la galerie du Château d’Eau à Toulouse dont le rayonnement mondial aura participé de manière décisive à cette reconnaissance de la découverte de Joseph Niepce comme un art à part entière. Ce fut un précurseur, un militant de son art, au même titre que Willy-Ronis, Cartier-Bresson ou Lucien Clergue. Il opéra au même moment qu’eux et son regard est singulier, différent. C’est le témoin chaleureux d’une époque, celle qui suivit la seconde guerre mondiale, un témoignage amical, « empathique » sur ses sujets.
Ces derniers se situent essentiellement au Sud. C’est ainsi que l’on retrouve la beauté simple des barques portugaises, des monts de Capadocce (Turquie), des caves du Sacramonte (Grenade) peuplées de femmes gitanes fières de leur beauté cachée dans la profonde Andalousie et aussi, surprise, les êtres solitaires de nos vallées pyrénéennes. « Le berger du col d’Aspin, 1951 » caché sous sa houppelande, appuyé sur son bâton, les yeux perdus vers la brebis égarée et le sourire léger sous la moustache est un reflet parfait de ces mondes disparus que nous contemplons désormais avec mélancolie.
Mais ce qui surprend chez Dieuzaide c’est son côté polymorphe : il aborde avec un talent égal la vérité des vies simples comme la beauté éphémère des destins glorieux. C’est ainsi qu’il photographie Salvador Dali et participe directement, par son travail avec ce peintre insaisissable, à construire une légende, le mythe Dali immergé dans la Méditerranée, cet univers liquide qu’il détestait… C’est aussi De Gaule, un premier portrait du jeune général déjà compassé dans son uniforme trop étroit pour un destin qui s’annonçait unique. Picasso, Boris Vian… Les meilleurs d’une époque où intellectuels et créateurs déambulaient avec un naturel plein de charme et de surprises. Sans vanité ni sophistication.
Enfin il y a un versant du travail de ce génie de la photo que nous allons découvrir et qui nous concerne directement : il s’agit de la vie dans sa modernité ; c’est alors vers Lacq que le regard de Dieuzaide se tourne, les débuts d’une aventure industrielle incomparable dans l’histoire de notre pays et que l’on a tort de passer par pertes et profits. Ce sont des formes nouvelles, des enchevêtrements surprenants d’échafaudages aux équilibres précaires. On saisit dans ces images un autre aspect de l’artiste : son goût de la géométrie, sa quête des lignes inédites ou de cette opposition constante du noir et du blanc qui régit notre univers.
Bref, c’est une magnifique sélection de cette œuvre singulière, profonde et originale que l’on doit à Michel Dieuzaide, grand photographe lui-même, qui veille avec amour et zèle sur le travail de son père Jean. A voir au Parvis Espace Culturel E.Leclerc avenue Louis Sallenave à Pau ouvert du lundi au samedi de 10 heures à 19 heures jusqu’au 24/09/2022 www.parvisespaceculturel.com.
Pierre-Michel Vidal
Photo: « La barque Lune », 1954 Jean Dieuzaide. Photographie à découvrir jusqu’au 24 septembre dans la salle d’exposition du Parvis Espace Culturel de Pau.
/ « Les vacances sont mortelles dans la capitale Béarnaise qui pourtant a une vocation touristique »
Et vous n’avez peut-être pas connu Pau, à la fin des années 60… : je me rappelle l’été 1967 passé à Pau, où je me suis plus qu’ennuyé (le terme est faible…) et ai eu, même le « blues »…
J’ai décidé au cours de ce « mortel » été 1967, de fuir le plus vite possible cette ville, en fait un gros village (…), et vivre à Paris, ville où j’ai finalement effectué mes études supérieures + carrière professionnelle, d’ailleurs, j’y ai vécu, sans m’ennuyer… pendant près de 35 ans ! 😉 😉 😉
Années 60, 70, 80 ? :
Aucunes ou peu d’animations à cette époque dans une ville, sans transports en commun digne de ce nom, à la signalétique pratiquement inexistante, centre ville tristounet avec des façades d’immeubles « grisailleuses et ternes » et des volets en piteux état, pas de grande salle de concerts, ni grande salle de sports, et bien évidemment, sans ou très peu d’animations en été, par rapport aux diverses animations qui se produisent actuellement tout au long de l’été…
J’ai presque eu l’impression d’une ville à l’abandon, ville qui ne ronronnait même pas, mais vraiment… endormie : cela a bien changé depuis le début des années 2000 et surtout depuis 2008 (année du début des travaux et de transformations dans la ville de Pau), travaux qui continuent encore à ce jour…
Il m’est arrivé de demander à des jeunes si, ils ne s’ennuyaient pas un peu à Pau : la réponse la plus fréquente a été poliment oui, pour ne pas employer une expression plus triviale…
Bien évidemment, été comme hiver, il y a la montagne et la mer pas loin, argument fréquemment utilisé, pour expliquer en partie, l’attrait de Pau…
Il y a maintenant pendant l’été, de nombreuses animations à Pau et alentours : « Festival été à PAU (« Un été au ciné » + « Concerts de musique » au théâtre de verdure au parc Beaumont et autres diverses manifestations), des médiathèques ouvertes toute l’année, mais et humble avis, cela ne suffit peut-être pas pour tromper l’ennui et quoiqu’il en soit, cette ville est idéale pour les parents avec enfants qui pratiquent le sport (et éventuellement des randonnées) ainsi que pour les retraités pour les mêmes raisons, le tout dans un environnement de verdure et de beaux parcs.
Le climat est doux, sans vent comme le mistral : la pluie ne me dérange pas ou peu et de plus, c’est amplement suffisant pour arroser mon jardin… 😉 😉 😉
Parfois, il m’arrive de sourire lorsque je vois passer le « Petit train de Pau » circuler en centre ville, dont le principal attrait touristique reste la zone qui va du quartier historique du château de Pau au Palais Beaumont, avec le point de vue magnifique sur la chaine des Pyrénées, bien avant la place Clémenceau, la rue Serviez, le quartier des Halles… : une journée ou guère plus, suffit pour visiter uniquement Pau…
Sur ce qui précède, je peux me tromper, quoique… 😉 😉 😉
Pour avoir, une p’tite idée de ce que pense certains internautes sur la ville de Pau :
À lire, même si certains avis pourraient être modulés… ET si vous avez le temps de fouiner parmi ces nombreux commentaires (Ndlr : 32 pages à ce jour et donc, pour les personnes très, très curieuses… 😉 😉 😉 ), vous trouverez aussi quelques remarques sur l’architecture à Pau.
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URL : https://www.ville-ideale.fr/pau_64445
« Bon été 2022 et gare… aux excès à Pau ou… ailleurs !!! » 😉 😉 😉
Avant tout allez voir l’expo Dieuzaide…