Il était une fois les Pins.

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Emmanuel Macron annonce le lancement d’un chantier pour replanter les immenses forêts détruites par les incendies en Gironde. D’après ce qu’il annonce, il se croit encore à l’époque de Napoléon III. Depuis,  les connaissances, le climat, les besoins, l’exploitation de la forêt ont bien changé ; les gemmeurs la parcouraient, entretenaient les chemins, transportaient la résine, retiraient les écorces des  chênes-lièges… La forêt était entretenue et surveillée.
Les gigantesques incendies des pins sous une température caniculaire, en pleine sécheresse,  au contrôle parfois impossible,  qui se sont succédés montrent que les pins n’ont plus leur place ;  si on les replante, ils rebrûleront ; leur rentabilité est devenue nulle.  
La suppression de la culture industrielle des pins est impensable pour nos dirigeants et industriels de la forêt ; pourtant, si tout avait été entrepris pour limiter le réchauffement, les pins pourraient continuer de pousser normalement ;

Rien n’a été fait car la politique en a décidé autrement!Il faut donc voir la réalité en face et s’y adapter,Quoi qu’il en coûte !

Que faire ?

Le minimum est de les remplacer par des espèces plus adaptées au réchauffement climatique que le Pinus pinaster et, en même temps, il faut changer de politique environnementale afin de lutter efficacement contre le réchauffement. Tant que le réchauffement ne sera pas trop important, les Landes possèdent des espèces plus adaptées, il suffit de favoriser leur extension, les chênes surtout.

Le Chêne vert et chêne liège sont à privilégier car ce sont des espèces très méridionales. La forêt de chênes-lièges de la Mamora pourrait-être un exemple à suivre compte tenu de son intérêt économique.
Un chêne-liège entretenu, dont on prélève régulièrement l’écorce, produit non seulement 250 à 400% de liège de plus qu’un arbre sauvage, mais peut aussi fixer plus de CO2, contribuant ainsi à la séquestration du carbone dans le bois et l’écorce. Grâce à son écorce, le chêne-liège résiste mieux au passage des incendies.

Etude sur les forêts de chêne-liège du Maroc Humazur

https://humazur.univ-cotedazur.fr/omeka-s-dev/files/original/945b665b550f5751f43640beaf2a5f5eb27439f8.pdf

Revenons aux traitements des feux ;La solution qui consiste à faire des dépenses colossales pour lutter, c’est-à-dire traiter les conséquences, doit être le plus possible remplacer par un combat moins coûteux contre les causes.

Dévoré par les feux et incapable de les combattre efficacement, le Portugal a entrepris récemment de  mener en  parallèle une technique de prévention avec l’espoir, dans l’avenir, qu’elle se substitue aux Canadairs et autres moyens d’arrosage pour traiter les feux.

L’Agence pour la gestion intégrée des incendies ruraux (Agif), a pour but de s’occuper de la cause des feux ; elle consiste à préparer le terrain pour qu’ils ne se produisent pas :

*replanter, sur les terres abandonnées, des espèces locales.

*redonner sa place à l’agriculture dans ces régions désertées et donc non surveillées.

*développer l’éco-pâturage, notamment avec des chèvres et des moutons sur les terres à débroussailler, 
De nombreux pays s’inspirent du Portugal pour combattre les

…https://www.futura-sciences.com › Planète › Actualités


https://www.ouest-france.fr › leditiondusoir › pourquoi…

Contre les incendies, les chèvres « sapeurs » au secours des

…https://www.geo.fr › Environnement

11 oct. 2018 — A travers le Portugal, ils sont une quarantaine de chevriers à mettre en œuvre ce projet. « C’est la méthode la plus naturelle et la plus …
Cette nouvelle politique de gestion des feux a attiré l’attention d’autres pays très concernés, comme ses voisins européens dont la France, mais aussi la Californie, l’Afrique du Sud et l’Australie. Alors que de nombreux pompiers étrangers viennent se former au Portugal, le pays a été choisi pour accueillir la Conférence internationale sur les feux de forêts en 2023.


Il est évident que cela n’a rien à voir avec le projet présidentiel annoncé  c’est-à-dire celui qui est conforme aux volontés des gros forestiers  que Macron défend. Ces derniers veulent continuer sans rien changer et demander à l’état, donc aux contribuables, des subventions pour recommencer !

Il faut s’attendre à de nouveaux désastres, au niveau de la faune et de la flore, des paysages, habitations, récoltes, de nouveaux morts peut-être.Les  pronostics de G.Orwell 1984 risquent alors de se réaliser:

« En dehors du travail,tout sera interdit..Marcher dans les rues, se distraire, chanter, danser…

signé Georges Vallet

Crédits photos : Visit Rabat MarocLa forêt de Maamora

 

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11 commentaires

  • Les intérêts particuliers, la recherche du profit qui seraient systématiques ne guident pas forcément le monde économique.
    Je pense que les filières économiques qui emploient quand même du monde (localement cas du papier), ont également des intérêts légitimes.

    Je joins un lien sur l’industrie du liège au Portugal que je trouve remarquable.
    L’article est publié par les Echos, un affreux journal capitaliste.

    J’ai relevé une citation qui me paraît très réaliste et constitue une évidence pour tous forestiers, y compris localement :
    « — nombre de propriétaires forestiers cèdent aux sirènes d’essences d’arbres à la croissance rapide et au rendement plus concurrentiel. « On plante un eucalyptus pour soi, un pin pour ses enfants et un chêne-liège pour ses petits-enfants », a-t-on coutume de dire au Portugal, troisième producteur de pâte à papier en Europe. Un adage qui encourage les acteurs de la filière liège à redoubler d’inventivité pour diversifier les usages de ce matériau dans la vie de tous les jours.— ».

    Lien: https://www.lesechos.fr/weekend/gastronomie-vins/vin-la-fabuleuse-odyssee-du-bouchon-de-liege-1785245#utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_lec_we&utm_content=20220903&xtor=EPR-6095-%5B20220903%5D

  • Jean-François de Lagausie

    Il faut lire INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et non pas CNRA, excuses.

  • Jean-François de Lagausie

    L’idée de remplacer une partie des pins des landes par des chênes-lièges me semble très bonne.
    Je vois trois utilisations des terrains sablonneux des Landes :~le pin des landes
    ~le chêne-liège
    ~la culture des asperges
    Le CNRA (Centre National de la Recherche Agronomique) devrait optimiser la proportion sachant que le pin est rentabilisé une fois en 30 ans (?), le chêne-liège une fois tous les 12 ans, l’asperge, tous les ans.
    Maintenant, la majeure partie des landes est en propriété privée, il faudrat discuter avec chaque propriétaire ou faire quelques expropriations.

  • Michel LACANETTE.

    Retour du passé vers le futur. La seule filière viable et écologiquement responsable sur le long terme, mais toutefois à démontrer économiquement, serait pour moi le gemmage, pour d’ une part le fait qu’ il pourrait alimenter une filière de chimie verte, avec une diversité de produits dérivés à forte valeur ajoutée.
    D’ autre part ce type d’ exploitation serait totalement différent du type d’ exploitation industriel forestier actuel par le fait que le gemmage s’ effectue sur des arbres matures et non comme avec la filière papier avec des arbres jeunes. Cela permettrait d’ avoir des plantations de chênes lièges ou autres en complément des pins, afin
    d’ apporter une couverture protectrice des sols et de l’ humidité, alors qu’ aujourd’ hui l’ évaporation est facilitée à son maximum par les cultures en lignes. Par contre dans ce cadre là la possibilité de mécanisation serait très faible.
    Maintenant reste à savoir qui aujourd’hui fera ce dur travail de gemmage, des Français à têtes blondes, ou des étrangers  » Hubérisés  » à têtes brunes ? Toute la question est là, mais pour l’ avenir pérenne de la forêt, cela me semble être la filière la plus prometteuse.

    • « Cela permettrait d’ avoir des plantations de chênes lièges ou autres en complément des pins, afin »
      Participation évolutive intéressante et partagée.
      L’affaire est tout à fait possible en acceptant de ceinturer des groupes pins avec des feuillus qui pourraient être en effet des chênes-lièges; cette éventualité de protéger les pins par des feuillus n’est pas nouvelle et déjà suggéré mais pas acceptée par les Ultras car il y aurait moins de pins en exploitation.
      Têtes blondes ou tête brunes? les seconds sans doute.Pourquoi pas un débouché pour permettre à des personnes sauvés du naufrage d’avoir un travail!

      Rappelez-vous
      Elle a déchargé des cageots, Lily
      Elle s’est tapée les sales boulots, Lily
      Elle crie pour vendre des choux-fleurs
      Dans la rue, ses frères de couleur
      L’accompagnent au marteau-piqueur

      • Michel LACANETTE.

        Le mariage pins / chênes ne serait qu’ un juste retour à ce qu’ était la forêt landaise à son début. Je pense qu’ il est plus difficile d’ enflammer un pin mature qui a ses premières branches à 15 m ou 20 m du sol qu’ un jeune pin qui a ses branches à 3 ou 4 m du sol comme cela est le cas actuellement.
        Pour ce qui concerne, têtes blondes ou têtes brunes, peu m’ importe pourvu qu’ il y ait surtout respect de l’ être humain, mais également reconnaissance du travail. Après tout pourquoi ne pas faire cela sous le couvert de réinsertion, alors que tant de personne sont laissées complètement à l’ abandon physiquement et physiologiquement .

        • J’ai trouvé un article qui m’ a intéressé; il est très long mais cherche à donner une image bien plus réaliste de l’histoire de la forêt landaise.

          Une autre histoire de la forêt landaise – Club Dubalen, le blog
          http://clubdubalen.fr › blog › une-autre-histoire-de-la-f…
          18 août 2017 — Et pourtant… (tiré de « La fin du paradigme du désert landais : histoire de la végétation et de l’anthropisation à partir de l’étude .

          Je ne retiendrai ici qu’un passage ayant un rapport avec nos propos.

          « Les données sur le couvert végétal, grâce aux prélèvements de pollens dans les tourbes des lagunes (voir le graphique en première page), sont précises et nous montrent une toute autre vision de ce que serait la forêt landaise si demain, le pin n’était pas replanté partout. Car oui, contrairement à une assertion répétée sur des pancartes en bord de forêt landaise dans les mois qui suivirent la tempête de janvier 2009, il y a une forêt sans les forestiers. Mais ce n’est pas la forêt industrielle dont ils sont les zélateurs, car le pin ne serait que secondaire sans l’intervention humaine, derrière des chênes vrais maîtres de l’espace landais.

          • Michel LACANETTE

            Histoire très intéressante et riche d’ enseignement, qui contredit quelque peu l’ histoire officielle que nous enseigne les manuels et les journalistes de la bien pensance. En quelque sorte une économie circulaire avant la lettre, équilibrée et soucieuse de l’ avenir. Ce qui prouve que la vie et l’ histoire sont
            d’ éternels recommencements  » Sans lande, pas de fumier. Sans fumier, pas de céréales pour le pain. » et l’ on pourrait ajouter, » sans pain pas de bras » pour maintenir l’ ensemble en équilibre.
            Nos responsables actuels devraient s’ inspirer de cette histoire qui a des fondements bien ancrés et non pas chercher la fuite en avant sous le poids des lobbies industriels, qui n’ ont que faire de l’ intérêt général et de l’ avenir des générations futures.

  • . « Dans tout ça que vont devenir les marchands de matériels forestiers, équipementiers d’ installations forestières, entreprises de travaux forestiers ( planteurs et constructeurs de pistes) et tous les lobbies qui tournent au tour…… »

    Que sont devenus les petits commerçants avec les grandes surfaces; que sont devenus les ouvriers de aciéries, que sont devenus les mineurs…que sont devenus les cochers de fiacre!!!!!!
    Que deviennent en ce moment les caissières des hypermarchés?…..;

    L’évolution passe par des créations et des suppressions, Si l’option chêne liège se concrétisait, il faudrait des « matériels forestiers, équipementiers d’ installations forestières, entreprises de travaux forestiers ( planteurs et constructeurs de pistes) et probablement d’autres spécialistes du liège, du traitement, des maladies, des débouchés; c’est un véritable bassin d’emplois!…… »
    Ce ne serait sans doute pas pas les mêmes(et encore!) et naturellement cela ne leur convient pas.Le motif du refus est avant tout politique, comme d’habitude.

    • Michel LACANETTE.

      D’ accord avec vous concernant les déplacements d’ emplois, la société se doit d’ évoluer surtout dans le bon sens des choses si possible, mais ne perdons pas de vue que le marché du liège ou du bois d’ oeuvre ( scieries) sont des marchés de niche, d’ autre part très concurrentiels de part le Sud avec le Portugal et le Maroc(Bas salaires) pour ce qui concerne le liège, d’ autre part le Nord par toute la Scandinavie, mais surtout la Russie qui brade ses forêts. ( Il faudra que notre Président en parle à Poutine le soir au coin du feu).
      Dans tout ça seuls les papetiers sont intéressés par le bois des Landes, car le marché du papier est énorme et pérenne, même s’ il risque de diminuer légèrement avec l’ informatisation. De plus le papier, produit de faible valeur ajoutée, est ainsi produit pour le marché français, donc avec peu de transport et une image vertueuse et vendeuse comme produit national. Ce qui est de plus en plus rare, mais cela aura pour conséquence malheureuse qu’ on replantera des pins contre vents et marées pour faire cocorico.

  • Michel LACANETTE.

    Il est évident que cela n’a rien à voir avec le projet présidentiel annoncé c’est-à-dire celui qui est conforme aux volontés des gros forestiers que Macron défend. Ces derniers veulent continuer sans rien changer et demander à l’état, donc aux contribuables, des subventions pour recommencer !

    On ne peut que partager vos propos pleins de réalismes, mais n’ est ce pas aller à l’ encontre de la vision technocratique qui prime chez nos responsables productivistes. Dans tout ça que vont devenir les marchands de matériels forestiers, équipementiers d’ installations forestières, entreprises de travaux forestiers ( planteurs et constructeurs de pistes) et tous les lobbies qui tournent au tour……
    Vôtre vision des choses est malheureusement aussi une fois de plus totalement à l’ encontre des distributeurs
    d’ argent, qui eux n’ attendent qu’ une chose, agir pour maintenir l’ ensemble de la filière sous leur coupe.
    L’ enjeux est plus là que la présence des chevrettes en milieu forestier.