« La Raison de l’Universel » avec Francis Wolff vendredi à la MJC du Laü

Il faut penser en amont –à la source- pour comprendre un monde en plein bouleversement, une société irrésolue, un débat politique confus et ce n’est pas facile. Du moins il faut le faire et nous avons besoin d’aide dans ce travail sur soi car nous devons le mener dans la fureur et le vacarme du monde moderne. Qu’est-ce qui fait sens ? Qu’est-ce qui nous relie les uns aux autres, êtres humains, riches ou pauvres, jeunes ou vieux ? Autrement dit qu’est-ce que l’Universel ? Existe-t-il réellement puisqu’il est contesté désormais ? Quelle est donc la raison sur laquelle il s’appuie.
Pour réfléchir à ces questions essentielles les Francs-Maçons de la Loge Fébus de Pau appartenant au Grand Orient de France organisent vendredi 7 octobre une conférence publique à partir de 20 heures à la MJC du Laü –entrée libre et gratuite. Ils ont eu la bonne idée d’inviter un conférencier qui fait autorité sur ces questions : Francis Wolff.
Faisons une courte biographie de Francis Wolff* : il entre en 1971 à l’École normale supérieure (ENS) de la rue d’Ulm et y obtient l’agrégation de philosophie en 1974. À sa sortie de l’ENS, il enseigne la philosophie à l’école normale d’instituteurs de Laon ; puis il est élu à l’université de São Paulo (Brésil) de 1980 à 1984 ; il occupe la dernière « chaire permanente » de l’université française du département de philosophie. À son retour, il enseigne comme professeur agrégé puis il est nommé maître de conférences à l’École normale supérieure (1992-1999). Il est nommé professeur des universités (chaire de philosophie ancienne), à l’université Paris-X Nanterre.
Revenu en mai 2001 à l’École normale supérieure, pour y exercer les fonctions de directeur adjoint (lettres et sciences humaines), il a été nommé professeur des universités de cette institution, au département de philosophie, dont il a exercé la direction pendant trois ans. On lui doit de nombreux ouvrages, notamment : Trois Utopies Contemporaines, Fayard, Plaidoyer pour l’universel : Fonder l’humanisme, Fayard. Le monde à la première personne: Entretiens avec André Comte-Sponville, Fayard, (2021).
Dans un communiqué le président de la loge Fébus (in « La République des Pyrénées » le 30/09) explique que depuis trois siècles, la franc-maçonnerie – et plus particulièrement le Grand Orient de France – défend les valeurs de l’humanisme et leur portée universelle. Et il ajoute : « Aujourd’hui, nous constatons que ces valeurs sont régulièrement mises à mal par des groupes de pensée de mieux en mieux constitués, de plus en plus médiatisés. Nous avons trouvé dans les ouvrages de Francis Wolff (qui n’est pas franc-maçon) et dans ses interventions radiophoniques un parfait diagnostic de l’action et des conceptions de ces “ennemis” (ou “objecteurs”) de l’humanisme et de l’universalisme, ainsi que des arguments pour contrer, dans le débat public, leur développement. Sa parole fait dans ce domaine autorité et nous touche particulièrement. »
Il est assez rare en effet que les Francs-Maçons se manifestent publiquement et si leur choix s’est porté sur cette question de l’Universel et de la Raison c’est que sans doute ils s’interrogent, eux aussi, sur l’avenir de notre société. Dans ce contexte la venue de Francis Wolff est un événement remarquable dans notre ville de Pau.
En effet, à l’heure de la déconstruction à laquelle nous sommes sommés d’obtempérer sur l’injonction de quelques philosophes –ou politiques- auto-proclamés cités largement par les médias, nous avons besoin de boussoles, de repères. Les effets de mode dépassés que restera-t-il des polémiques qui dominent le violent débat intellectuel actuel ? La cancel culture qui sévit désormais dans nos universités et bénéficie du soutien de nombreux médias a-t-elle un fondement sérieux ? Se déploie-t-elle au détriment de la liberté de penser ? Et surtout est-elle une option durable pour situer l’individu dans son environnement ? Quelles sont les valeurs originales qui fonderaient une universalité nouvelle ?
Voilà une batterie de questions, et bien d’autres, que nous nous poserons lors de cette conférence à ne pas manquer vendredi à 19 heures à la MJC du Laü (entrée gratuite).
Pierre Michel Vidal
*Francis Wolff (philosophe) — Wikipédia (wikipedia.org)
PS Une rencontre est organisée avec Francis Wolff et Pierre Vidal, à la librairie Tonnet, samedi 8 octobre à 11 heures.
250 personnes à la conférence de Francis Wolff vendredi soir…
C’est vraiment une réussite, tant mieux.
Cela devait être passionnant et je serais intéressé de connaître les réponses , même superficielles, à la batterie de questions qui ont été probablement posées.
Si je pouvais me déplacer j’y serais allé certainement.
Merci pour un bon texte en perspective.
« Qu’est-ce qui fait sens ? Qu’est-ce qui nous relie les uns aux autres, êtres humains, riches ou pauvres, jeunes ou vieux »
« Voilà une batterie de questions, et bien d’autres, que nous nous poserons lors de cette conférence »
Avant d’entendre les réponses que vous donnerez peut être à ceux qui ne peuvent pas se déplacer, cela me semble intéressant d’y réfléchir soi-même à l’avance afin de comparer.
A ce sujet, si vous ne l’avez pas consulté, je vous signale
« Qu’est ce qui me relie universellement à l’autre …
https://jecserres.wordpress.com › 2017/10/04 › quest-ce…
J‘y ai trouvé des propos intéressants.
« L’universel est ce qui est global, mondial, planétaire et voire cosmique. Il s’oppose autant au multiple qu’au simple, au local et au particulier.
Pour mieux comprendre ce qui nous relie, Il est intéressant d’aborder le sujet en posant la question inverse.
« qu’est-ce qui me sépare de l’autre, qu’est-ce qui me sépare universellement de l’autre? »
Les causes sont bien plus évidentes et donc à éliminer si on veut se rapprocher de l’autre.
Qu’est-ce qui peut me relier universellement à l’autre si ce dernier manifeste de la haine, de la violence et du rejet vis-à-vis de ce que je suis »
Il faut faire tomber les frontières de l’intolérance, du mépris et de la discrimination. C’est la volonté de comprendre et d’hybrider les différences sans chercher à les dissoudre.
Hélas, ce n’est pas le cas d’où les horreurs que l’on constate chaque jour.
Chacun sait que le manque de respect est majoritaire dans tous les domaines de notre société dite cultivée et humanisée.